Chapitre 16

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Je rentre, épuisée de ma journée avec Scarlett. C'est dingue comme elle a toujours de l'énergie ! Je pose les quelques sacs avec les rares affaires que j'ai acheté sur ton lit avant de m'asseoir sur ton canapé.  Alors que je m'apprête à allumer la télévision, la sonnerie de mon téléphone résonne.

Sebastian

20h18

On se voit demain ? ;)

Moi

20h19

Qui te dit que j'ai envie de te voir ?

Sebastian 

20h19

Tu peux pas te passer de moi

Moi

20h20

Qui vient de m'envoyer un message pour qu'on se voit ?

Sebastian

20h20

Tu marques un point

Moi

20h21

Même heure que d'habitude devant chez moi alors

Sebastian

:)

Je repose ton téléphone, le sourire aux lèvres. Le déjeuner a Central Park était tellement agréable aujourd'hui que tu as envie de recommencer avec ton ami.

*

- Tu m'emmènes ou cette fois ?

- Central Park.

- T'avais pas quelque chose d'encore plus touristique, rigole t il.

Je croise les bras en levant un sourcil alors que nous continuons vers le parc.

- Si t'es pas content tu manges tout seul. C'est super beau !

- Je te crois ! Je te fais confiance comme d'habitude je te suis.

Après avoir acheté notre sandwich, nous nous dirigeons vers un banc, exactement comme Scarlett et moi la veille.

- T'as toujours pas lâché ton déguisement ?

- On sait jamais.

- Tu dois crever de chaud en plus. Tu peux l'enlever c'est bon.

Sebastian hésite quelques secondes avant d'enlever ses lunettes, sa casquette, son foulard et sa veste, la chaleur l'emportant cette fois ci sur la peur des paparazzis. 

- J'avoue que c'est mieux. Et que c'est aussi très agréable de manger ici.

- Tu vois ? Je suis ton guide dans la vie. Tu dois toujours m'écouter.

Il sourit et nous continuons de manger en discutant.

- Tu t'en ai mis partout, je rigole en voyant son visage barbouillé de sauce.

- C'est compliqué à manger aussi ! C'est pas ma faute.

- On dirait un enfant de quatre ans surtout...

Il essaye de s'essuyer mais n'arrive qu'à s'étaler un peu plus la sauce alors que je pars en fou rire. Prise de pitié pour ces efforts vains, je prends une serviette pour lui nettoyer le visage.

- Bouges pas !

- J'en ai vraiment tant que ça ?

- Oui. Tu sais vraiment pas manger.

Il esquisse un sourire et je passe délicatement la serviette autour de sa bouche. Jerougis en pensant au peu de distance qui nous sépare alors que ses yeux bleus me fixent. Je les évites, de peur de me plonger un peu trop dedans, en faisant semblant d'être concentré au maximum. Je m'écartes finalement, détournant le regard pour prendre quelques secondes pour calmer le rouge à mes joues. Ne voyant pas que lui aussi fait la même chose.

- Hum... On fait quoi maintenant ?

- On peut se balader si tu veux...

- Ca me va !

Le moment flotte encore entre nous mais c'est à nouveau normal. Je jette nos détritus et nous commençons à déambuler dans le parc en parlant.

- Je maintiens que le meilleur Tarantino c'est Reservoir Dogs.

- Non, c'est Pulp Fiction ou Inglorious Basterds !

- C'est juste les plus connus ! Pulp Fiction est trop surcoté, insiste mon ami avec ferveur.

- Tu les a même pas vu je suis sure ! Et Pulp Fiction est incroyable. Juste pour l'esthétique c'est un super film.

- Je dis pas qu'il est mauvais. Juste surcoté. Alors que Reservoir Dogs, c'est l'inverse.

-... Tu me décois, j'ajoute avec un faux air blessé.

Il rigole et me donne un petit coup dans l'épaule. Je fais semblant d'être outrée et rigole en m'écartant un peu de lui.

- Attention !

Sebastian m'attrape le bras et me tire vers lui sans que je comprenne vraiment. Soudain, à peine une demi seconde après, un cycliste sur un vélo électrique passe à toute allure pile là ou je me  trouvais.

- Je pensais pas que tu étais déçue au point de vouloir mourir, déclare t il ironiquement alors que je perçois de l'inquiétude dans sa voix.

Je relève la tête vers lui, réalisant que je suis complètement dans ses bras. Mon cœur s'affole même si la sensation d'être collé à lui est très plaisante. Il me serre un peu contre lui, me tenant toujours le bras et je reste sans rien dire, immobile, sans vraiment comprendre ce qu'il se passe.

- Ca va ?

- Oui...Je suis juste surprise, j'explique, cela s'appliquant à la fois au cycliste et à son étreinte.

- Il est arrivé tellement vite. Tu aurais pu te faire mal.

Je hoche la tête sans répondre. J'ai envie de rester dans ses bras mais cette envie me perturbe. Je m'écarte finalement en pensant une main sur mon visage. La main qui se trouvait sur mon bras prend ma main doucement et je sens ton cœur battre à nouveau. Je ne le repousse pas, heureuse de ce contact, et nous continuons à marcher en silence sans que j'ose le regarder, fixant nos mains enlacées. Ma main disparait presque dans la sienne alors qu'il la serre avec fermeté, comme déterminé à ne jamais la lâcher.

- On dirait un vieux couple je murmure finalement après une centaine de mètres.

- Peut-être qu'on en est un, me répond t il avec un clin d'œil.

Je rigole en hochant la tête, amusée de son assurance infaillible. Ce moment semble tellement simple, naturel. Ce n'est pas gênant,  nous ne voulons juste pas gâcher l'instant avec des paroles inutiles, comme si notre relation avait pris une autre dimension. J'ai envie de garder sa main dans la mienne aussi longtemps que possible mais malheureusement le moment de rentrer chez moi arrive trop vite à votre goût.

Everything [T O M E 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant