Chapitre 19

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Point de vue Sebastian

Heureusement que j'ai pris du muscle pour Civil War. J'ai regardé les étoiles -enfin celles que j'ai pu distinguer- encore une demi heure avant de décider de la ramener. Elle a dormi sur mon épaule tout ce temps là, sa respiration régulière étant le seul bruit à troubler le parc. Je me suis redressé, aillant aussi commencer à somnoler, et ait replacé ma veste sur ses épaules. J'ai appelé un taxi, me rendant bien compte que ce serait impossible de la porter jusqu'à chez elle. 

J'ai essayé de la soulever sans la réveiller ce qui s'est révéler plus dur que prévu. Elle s'est accroché à moi instinctivement et j'ai commencé à marché vers la sortie du parc. Le taxi est arrivé rapidement et je lui ai donné l'adresse avant de mettre Y/N dans la voiture.

- Seb , a t elle marmonné alors que j'attachais sa ceinture.

- C'est moi.

Elle a esquissé un sourire et je me suis installé à sa droite.

- Rassurez moi, elle va bien votre copine ? Elle est pas bourrée ou droguée, a lancé le chauffeur avant de démarré.

- Oh non, elle est juste fatiguée. 

Il a hoché la tête et a démarré alors que je la regardais somnoler. C'est la première fois qu'elle m'appelait Seb et malgré le fait que tout mes amis m'appellent comme cela, ça m'a fait bizarre. J'ai attaché ma ceinture et attendu en silence d'arriver à l'appartement de Y/N.

Pendant le trajet, elle s'est réveillé quelques fois avant de se rendormir à nouveau. Ce projet a vraiment du lui gâcher ses nuits. 

Après avoir remercié et payé le chauffeur, je l'ai aidé à sortir. Et ce n'est qu'à sa porte que je me suis rendu compte que j'allais devoir la réveiller. 

- Hey...J'ai pas ton code...

- Mh ? 

- Pour ouvrir la porte. Ni tes clés.

- Ah..euh...2210A. Et tiens.

Elle a farfouillé dans sa poche pour me donner ses clés en se frottant les yeux et j'ai ouvert la porte. Elle est assez réveillée pour marcher mais je la tiens quand même dans mes bras, au cas où. 

Heureusement, pour la deuxième fois de la soirée, son immeuble contient un ascenseur comme la plupart à New York. Je n'ose pas imaginer devoir monter tout les escaliers à pieds en la tenant. 

La sonnerie se fait entendre dans l'ascenseur et elle m'a indiqué son appartement. C'est vrai que je n'y suis jamais allé. Est ce qu'Artur y est monté ? Oui, bien sur je pense en ouvrant la porte. Ils sont sortis ensemble un an, évidement qu'il est allé chez elle. 

Je n'allume pas la lumière, de peur de la réveiller encore plus, et j'avance à tatons espérant trouver sa chambre facilement. Même si elle est un peu réveiller, je dois la porter à moitié. J'ai l'impression d'être avec un enfant qui ne veut pas se réveiller pour aller dans son lit. Je souris et ouvre finalement la porte de la chambre.

Je la dépose sur le lit, hésitant à la déshabiller pour qu'elle soit plus à l'aise. Mais je ne le fais pas, enlevant juste ses chaussures. Je n'aimerais pas me réveiller en sachant qu'on m'a déshabiller sans mon consentement. Je ne sais même pas comment elle me considère.

En quelques secondes, elle s'est rendormi profondément et je rabats les couvertures sur elle. Je reste quelques secondes à l'observer et remets une mèche de ses cheveux maladroitement avant de partir.

J'hésite à rester, dormir sur le canapé, car je ne peux pas fermer la porte. Elle serait plus en sécurité. Mais nous n'avons pas cette proximité et je ne veux pas qu'elle soit gênée de me voir chez elle demain matin. De plus, j'ai une grosse journée qui m'attends. Je laisse les clés sur la table basse et m'en vais.

*


Cela me frappe alors que je repasse pour la centième fois ce soir, ou toutes nos autres sorties, allongé sur mon lit depuis une bonne heure.

Je la revois, la tête posée sur mon épaule, si sereine, alors qu'elle venait de me révéler ce qui est surement la pire période de sa vie. Est ce que c'est grâce à moi qu'elle s'est senti mieux ? Je soupire et passe une main sur mon visage. Qu'est ce que j'ai eu envie de frapper Arthur quand elle m'a tout raconter. Je ferais n'importe quoi pour qu'elle oublie ce connard qui lui fait maintenant croire que personne ne serait jamais là pour elle. Moi, je serais là.

C'est dingue de voir a quel point elle a envahi ma vie en si peu de temps. Deux mois c'est ça ? Peut-être moins, peut-être plus, le temps passe différent depuis que je l'ai rencontré. Les jours où je ne la vois pas semblent une éternité, et ceux où elle est là semblent un battement d'aile.

J'aurais peut-être aimé qu'elle ne soit pas aussi importante, ça m'aurait évité de douter en ce moment même. Je doute parce qu'on flirte tellement que je ne sais plus ce qu'on est, ou on en est, ou j'en suis. Plus que des amis mais moins qu'un couple ? Surement. Et si elle ne pense pas la même chose ? Je ne veux pas la perdre pour ça.

Est ce qu'elle pourrait s'imaginer nous deux, ensemble ? Moi oui et cela me plait.

Et je ne sais pas pourquoi je continue de me faire du mal en pensant à cela, alors qu'elle me considère surement juste comme un ami.

Peut-être qu'on est juste deux amis, parlant et agissant comme deux amants, de peur de vraiment tomber amoureux ?

Je ne sais pas, je ne sais plus. Je sais juste que j'ai développé des sentiments pour elle, c'est la seule chose dont je suis sur en ce moment. Si je me lance, que je lui annonce, elle risque de me rejeter. Parce qu'elle ne ressent pas la même chose ou simplement parce qu'à cause d'Arthur elle a peur. Et si je ne tente rien, elle retrouvera quelqu'un qui ne sera pas moi. Qu'est ce que cette personne sera chanceuse de l'avoir. Et ça m'énerve rien que d'y penser.

Et je sais qu'elle ne m'appartient pas, qu'elle ne m'appartiendra peut-être jamais. Alors la colère que je ressens quand je l'imagine avec quelqu'un d'autre ne m'est pas autorisée.

Je sais que je ne lui appartiens pas non plus et que je n'ai pas le droit de demander plus, de vouloir plus. Je sais que je ne devrais pas attendre ses appels avec impatience, tout comme j'attends nos sorties.

Je n'ai pas le droit de lui montrer parce que je ne veux pas qu'elle se sente obliger de m'aimer aussi. Alors je ne lui montrerai pas, je ne lui dirai rien. Parce que je n'ai pas le droit, mais ça ne veut pas dire que je ne ressens rien.

Everything [T O M E 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant