Everything [T O M E 1]

Chapitre 22

Sebastian

20h42

Désolé, j'ai été occupé toute la semaine :(

Sebastian 

Tu as mangé ?

Moi

Ah :(

Moi

Pas encore pourquoi ?

Sebastian

Je dois me rattraper. Je passe te chercher dans 20 min en bas de chez toi

Je contemple quelques secondes mon téléphone avant de pianoter un "ok".  

J'ai vingt minutes pour me préparer. Je commence à me lever avant de me stopper net: pourquoi me préparer et stresser alors que c'est juste Sebastian ? Mais voilà le problème: c'est Sebastian. 

Je soupire et fonce vers ma chambre pour me trouver une tenue. Je m'en veux de revenir vers lui aussi facilement vu qu'il ne m'a pas donné de nouvelles, ni répondu à mes messages, pendant presque une semaine. Surtout qu'il m'a menti. Il n'a pas du tout été occupé, Anthony m'a confié qu'il prenait lui aussi une pause avant de commencer un nouveau tournage.

Il a surement ses raisons je pense en sortant de ma douche, laissant mes habits confortables pour une jupe, une chemise et des talons, ne sachant pas vraiment m'habiller. Seb ne t'a donné aucunes information alors je me maquilles légèrement. 

Je finis pile dans les temps, descendant dix neuf minutes après que Sebastian m'ai envoyé son dernier message. Il m'attend déjà, souriant. Je voulais lui faire comprendre que j'étais fâchée qu'il m'est laissé mais son sourire me contamine.

- Salut...

- Salut, je réponds un peu froidement quand même.

- Je suis vraiment désolé.

- Je sais.

Un ange passe et  je soupire.

- Ca va, c'est pas grave. On fait quoi ce soir ?

- Je sais pas du tout. La ou le vent nous mène.

- T'as vraiment des expressions de vieux.  Parfois j'oublie que t'as quoi... trente trois ans c'est ça ?

- Aie, tu amènes des sujets qui font mal. Je suppose que je l'ai mérité.

Nous rigolons et il glisse sa main dans la tienne, comme d'habitude maintenant, avant de commencer à marcher.

- Je t'avoue que j'ai un peu faim.

- On peut s'arrêter prendre une part de pizza ?

- Ca me va.

Nous ne mettons pas longtemps à la trouver, mon ventre commençant déjà à gargouiller. L'odeur du plat italien pendant l'attente me torture et je le dévore dès que j'ai ma part.

- Heureusement qu'on a mangé maintenant, tu m'aurais mangé sinon.

- Naaah, trop de muscle, pas assez de viande, je ricane.

Il rougit suite au compliment sous mon ironie et je le tire dans les rues de NYC. Nous nous dirigeons vers Time Square, que je n'ais jamais vu la nuit, au grand étonnement de ton ami. 

- J'aimerais trop aller au Museum of Modern Art aussi, je lâche quand nous passons devant celui ci.

- On pourrait y aller un jour si tu veux.

Je hoche la tête, heureuse d'avoir une occasion de sortir à nouveau avec lui. 

Et puis, je remarque tout. Je remarque ma main dans la sienne, son regard protecteur, les promesses de sortie et surtout la sensation de bien être quand tu es avec lui. Cela me saute aux yeux. Ce n'est pas une relation amicale. Et cela ne me fait même pas peur. Je presse sa main, ne voulant pas vraiment penser à tout cela maintenant.

- Ca me ferait super plaisir.

Après une quarantaine de minutes de marche, nous arrivons finalement à Time Square. Je lâche un cri de surprise, ayant déjà vu la place dans les films mais jamais de mes propres yeux.

- C'est magnifique...

- Je sais, murmure t il en me lançant un regard qu'il pense discret.

Je lui tire à nouveau la main, voulant observer l'endroit au maximum. 

- Tu n'as pas peur qu'on te reconnaisse ?

- Non pas vraiment. Surtout ici. Il y a trop de monde. Et puis, au pire, c'est avec toi. Si ça ne te dérange pas, ça me va.

- Comme tu veux, je m'en fiche. C'est toi la star après tout, je rigole.

Nous restons presque une heure, à observer les immeubles éblouissants dans le silence, nos deux mains entrelacées. 

*

- On va où maintenant ?

- Ca te dit de faire le ferry de Staten Island ?

- Pourquoi pas...je l'ai jamais fait.

- T'as rien fais des activités typiques new-yorkaises ou quoi ?

- J'habite à New York depuis à peine un an ! Et puis, c'est touristique.

- Oui mais y'a une raison. C'est magnifique.

Je lève les yeux au ciel et suis Sebastian dans les rues de New York en souriant.

- Ta main a exactement la bonne taille, lâche t il en murmurant lorsque nous arrivons près du ferry.

Je me tourne vers lui, surprise. Nous marchions en silence depuis dix minutes avant qu'il ne me dise cela. C'est dingue comment le silence n'est pas gênant avec lui. Cela te rassure même.

- Pourquoi ?

- Pour ma main. C'est agréable, il détourne le regard et je rougis, sentant ma bouche s'étirer en un sourire.

- C'est vrai...

Il me lance un regard soulagé que je pense la même chose et nous nous fixons quelques secondes avant qu'il s'éloigne pour vérifier l'heure du prochaine ferry. Je regrette le contact de sa main dans la mienne et rajuste mes vêtements en attendant qu'il revienne. 

Etonnamment, je ne m'inquiète pas trop de la suite de la soirée, je me sens juste bien. Mais inconsciemment, je suis paralysée, ne voulant pas que cela aille plus loin, me maudissant car Sebastian est vraiment parfait. Je m'en veux d'être aussi paradoxale, de montrer des signes positifs à Seb alors que je ne me sens pas prête. Ce dernier revient annonçant que le ferry arrive et que le tour en bateau est gratuit alors que nous nous dirigeons vers l'endroit du départ.

Nous rentrons dans le bateau - Sebastian a repris ma main en otage- et nous nous installons sur un banc, sur le pont, alors que le trajet commence.

- Tu vas pas être déçue, c'est encore plus beau que Time Square.

Dans tous les cas, qu'est ce qui ne pourrait pas être beau avec toi ais je envie de dire. C'est vrai, la soirée la plus pourrie, la plus gâchée, m'apparait merveilleuse tant qu'elle est avec Sebastian. Mais je me retiens et hoche simplement la tête. 

L'air marin est plus frais que sur la terre ferme et  je frissonne un peu alors que nous longeons la côte new yorkaise. Les lumières des immeubles sont la seule source de clarté alors que  nous distinguons ses reflets sur l'eau. C'est magnifique, Sebastian avait raison. Nous sommes seuls sur le pont, l'heure commençant à être tardive. Il est presque minuit et la plupart des gens sont en boite de nuit ou dans des bars. Le clapotis de l'eau est aussi la seule chose à troubler le silence alors que je me tourne vers Sebastian avec un sourire, sans réelle raison.