Chapitre 29

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- Ca t'a plu ?

Je tourne la tête vers Sebastian. La voiture est déjà en chemin depuis une bonne dizaine de minutes sans que l'un de nous n'est parlé. Nous étions resté dans le calme confortable qui nous uni quand nous ne voulons pas briser cette intimité silencieuse.

Je ne sais pas trop si il parle de la soirée, du film ou encore la danse. Il me fixe, attendant ma réponse que je tarde à donner, sans vraiment savoir pourquoi. Alors j'opte pour une réponse qui s'applique à toutes ces situations.

- Oh ! Oui bien sûr. C'était... agréable.

Il me sourit et je pose ma tête sur son épaule. Malgré l'absence de baiser lors de notre danse, j'espère secrètement qu'il franchira le pas avant que je ne sorte. Peut être qu'il n'a simplement pas voulu car il y avait beaucoup de monde autour, que ça allait faire parler.

Ici, c'est moins romantique mais il y a moins de risque d'interruption. Il trace distraitement des ronds sur mon épaule jusqu'à ce que la voiture s'arrête.

J'attends quelques instants avant de sortir et m'extrais finalement au confort et à la chaleur de Sebastian, avec regret. Je fais exprès de faire durer longuement les mouvements pour sortir, m'impatientant un peu. Je veux voir quand il se décidera à me rattraper par le bras, doucement, pour m'attirer à lui et m'embrasser comme si il ne pouvait plus attendre.

Mais il n'en fait rien. Je pourrais lui dire, lui murmurer à l'oreille "embrasse-moi". Mais je veux qu'il le fasse, qu'il sache ce que je veux sans lui dire. Paradoxale n'est ce pas ? Et puis, j'ai peur, qu'il me rejette, qu'il me regarde avec un air dégoûté et surpris sur le visage. Alors j'ouvre la portière et sors.

- Bonne nuit, m'adresse t il avec un sourire.

- Bonne nuit. Fais attention en rentrant.

Je lui rend son sourire, assez peu convaincant selon moi et referme la porte avant de rentrer chez moi.

*

J'ai passé mon dimanche à courir, alternant entre mes mails, mes appels, mon agenda. J'ai à peine eu le temps de me poser. Et de penser à la soirée d'hier. 

A part à midi lorsque j'ai pris dix minutes le temps d'avaler une assiette de pâte. J'ai réussi, pour une fois, à prendre du recul et à me dire qu'il ne jugeait simplement pas les moments parfaits à chaque fois. Ce n'est pas grave.

Ce n'est qu'à dix sept heures que j'ai décidé de faire une nouvelle pause pour aller me chercher un café et m'aérer un peu.

Cette fois-ci, je n'ai pas regretter ne pas avoir pris de pull tant la chaleur t'a étonné. Il était temps, ai-je pensé, presque mi-juillet. C'est vrai que le soleil a tardé a arriver cette année, surtout le soir. Grâce à cela, j'ai pu emprunté les affaires de Seb, souris je en arrivant au café. Il y a toujours son pull dans mon armoire.

Je hume l'odeur s'échappant de ma tasse, retardant le moment de rentrer chez moi. Je relève la tête et souris en sortant finalement du café quand une voix m'interpelle sur le trottoir.

- Y/N ?

Je me fige, sourcils levés et yeux écarquillés. Arthur se tient face à moi, un grand sourire, me faisant un signe de la main avant de s'avancer vers moi. Je ne sais pas ce qui m'agace le plus: le fait qu'il sourit comme si nous étions bons amis ou simplement le voir.

- Arthur.

Je suis plus énervée que surprise maintenant et je serre ma tasse dans ma main, essayant de me contenir.

- Je ne m'attendais pas à te trouver ici avouais-je me forçant à le regarder dans les yeux.

Il passe une main dans ses cheveux bruns en riant. Comment a t il pu oublié ce qu'il s'est passé ? Arthur a ce pouvoir, celui de me faire douter. Est ce qu'il a vraiment été si horrible que cela ? Est ce qu'il m'a vraiment trompé ? J'ai peut-être exagéré non ? Je ne sais pas. Je déglutis difficilement et je m'en veux d'être mal à l'aise et hésitante alors que j'avais dis que je serai forte face à lui maintenant.

- Tu deviens quoi ?

- Euh...J'ai un nouvel agent... je vais me lancer dans la photographie de mode je pense.

- Oh, c'est vrai. Marine m'a dit. Je me permets d'être honnête.

Je ferme brièvement les yeux. Il commençait toujours comme cela: je me permets d'être honnête, je vais être honnête, ça te dérange si je suis honnête ?

- Je ne pense pas que tu vas réussir. Tu étais douée dans la photographie artistique mais sans plus. Et Scarlett a beaucoup joué sur ton succès, reprend-t-il.

Je serre les dents. J'ai été habitué à ce genre de remarque, surtout de sa part, alors je sais me défendre. Cela ne m'attend même plus.

- Merci de ton avis, même si je ne l'avais pas demandé. Mais je n'en avais pas besoin. Je sais ce que je vaux.

Il se stoppe, perplexe. Et lâche un ricanement, amusé de ta remarque.

- Si tu le dis. Sinon, je t'ai vu dans un magazine. Avec Sebastian Stan.

C'est à mon tour de me stopper net.

- Quoi ?

- Tu n'as pas vu ? Ca fait longtemps qu'il y a des articles sur vous pourtant. Je suis surpris que tu n'en ai vu aucun. Attends.

Il se tourne et part vers un kiosque à quelques mètres, me laissant au milieu du trottoir. Je ne comprends pas tout ce qu'il se passe mais le temps que je me demande, Arthur revient avec un magazine à la main.

- Tiens.

Il me le fourre dans les bras et je manque de faire tomber ma tasse. Je la pose sur une table et commence à feuilleter le torchon sur lequel se trouve des dizaines de photos de Sebastian et moi. Je m'attendais bien sur à tomber sur celles ou nous sommes à l'avant-première de Ant-Man. Mais certaines sont beaucoup plus inattendue. Je revois pratiquement tout nos rendez-vous: moi dans ses bras à Central Park, nous en train de manger dans un restaurant lambda, nous deux à Time Square. Statufiée, je contemple sans voix les clichés. C'était bien la dernière chose à laquelle je m'attendais.

- Vous êtes ensemble ?

- Hein ? Non, non, non, on est amis !

- C'est bien ce que je me disais. Il est trop bien pour toi. 

Je relève les yeux vers Arthur qui m'observe avec un sourire satisfait.

- Tu ne pourrais jamais sortir avec quelqu'un comme Sebastian Stan. C'est un acteur Marvel, qu'il s'intéresse à toi est juste...impossible. Je veux dire, déjà que moi ça a été compliqué et c'était voué à l'échec, alors lui...inespéré. Et même si c'était vrai...comment tu pourrais le satisfaire ?

Je ne sais quoi répondre. Je suis faible face à lui, sans voix. Je ne savais pas qu'il lisait ces magazines aguicheurs. Arthur continue de parler, expliquant à quel point Sebastian et moi c'est impossible mais je ne l'écoute que distraitement. Il a toujours cette emprise sur moi qui fait que chacun de ses mots se plantent dans mon cœur, le mettant en pièce, le torturant de doute tout comme mon esprit. Je croyais m'en être séparé, être libre de cet être qui, de façon passive-agressive, détruit toute ma confiance en moi.

- Bon, je dois y aller. C'était sympa de te revoir. Tu as bonne mine, finit il après quelques minutes de monologue.

- Merci, je réussis à murmurer.

Il me fait un signe de la main et s'éloigne finalement. Je reprends mon tasse et trempe mes lèvres dedans: complètement froid. Arthur aura réussi à gâcher même cet unique plaisir. Je prends aussi le magazine, sans vraiment savoir pourquoi, et repars tel un robot vers mon immeuble.

Everything [T O M E 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant