chapitre 2

940 186 3
                                    

Te rappelles-tu du premier jour où on s'était adressé la parole, Salif?

Parce que moi, je me souviendrai toujours de cette matinée d'un vendredi du fin du mois où la prof de math m'avait donné un 05.

Cinq sur vingt! Cinq sur vingt, en mathématique, Salif! Surtout à notre tout premier devoir de la classe de terminal.

Oui, on m'a toujours taxé d'intello. J'ai toujours eu horreur des sous moyenne et ne négligeai par conséquent aucune matière.

La seule dans laquelle je traînais c'était l'éducation physique et heureusement qu'on m'avait finalement déclaré inapte à le faire.

J'étais une sorte de surdouée qui excellait dans toutes les matières surtout littéraires. J'étais certes en série scientifique mais il était clair que j'étais beaucoup plus à l'aise avec les lettres qu'avec les chiffres d'où le surnom que tu m'avais donné: la littératée.

Alors si on en revient à ce jour, tu dois te rappeler d'à quel point j'étais triste.

A deux doigts de pleurer, je m'étais réfugiée au fin fond de la classe, fixant un point, le cœur en miette et réfléchissant déjà sur comment combler cette note catastrophique si je ne voulais pas rater mon trimestre.

Pour te dire, j'étais tellement à fond, Salif, que je n'avais pas prêté attention au fait que tu t'étais mis à côté de moi, venant d'arriver parce que tu n'avais pas fais le cours de maths.

-Salut!

T'avais-je entendu prononcer, me faisant me tourner vers toi pour remarquer ta présence.

J'étais trop absorbée pour te témoigner de quoi que ce soit du coup je t'avais répondu un:

-Salut!

Qui t'a fait légèrement glousser en me demandant:

-J'ai entendu dire que dans l'ensemble les notes étaient catastrophiques!

J'avais opté pour le silence face à cette remarque car je me battais déjà pour ne pas pleurer, encore moins devant toi.

- Tu ne vas tout de même pas pleurer, rassure-moi?

Avais-tu alors prononcé sous un ton de moquerie ce qui m'avait fait lever les yeux au ciel, agacée par ton attitude.

-Matel? Tu t'appelles Matel, non?

Avais-tu deviné alors que je t'avais répondu sous un ton désagréable:

-Salif, je ne suis pas d'humeur, d'accord?

- Ha donc tu connais mon prénom?

- Tu connais bien le mien non?

-Pas faux! Mais sérieux, il ne faut pas te mettre dans cet état juste à cause d'une note, surtout que la moitié de la classe n'a pas eu la moyenne.

-Sauf que la moitié de la classe n'a pas eu la même note que moi en fait!

-Qu'importe la note que t'as, je suis sûre qu'elle ne peut pas être pire que la mienne.

- Tu n'en sais rien du tout.

-Parce que tu as eu moins de deux?

Avais-tu demandé en me montrant ta copie pour me faire remarquer la tienne ce qui m'avais naturellement fais afficher un rictus de surprise sous un sourire de ta part:

- Tu vois? J'ai eu un deux pour un redoublant et je n'en fais pas tout un plat!

- Ouais c'est ça!

T'avais-je dis et pour mettre fin à cette conversation, j'avais commencé à ranger mes affaires décidée à fuir le cours de français qui devait suivre. D'abord parce que je n'étais pas d'humeur et ensuite parce que je n'avais pas envie de faire un cours assis à tes côtés.

- Tu vas où?

-A ton avis.

- Tu sèches?

Je ne t'avais pas répondu et terminais de ranger mes affaires quand tu m'avais sorti:

- Je ne sais pas si t'es au courant mais le prof va faire un travail dirigé et d'après lui ça sera noté.

-Sérieux?

- Tu peux demander à qui tu veux. A ton avis, pourquoi suis-je là?

Demandas-tu me faisant douter.

C'est vrai que tu étais un tout aussi grand absentéiste que moi et donc j'étais allée voir daba qui m'a confirmé tes dires me poussant donc à revenir m'installer malgré moi et pour ne plus avoir à t'adresser la parole, j'avais mis mes écouteurs, la musique à fond ce qui t'avais fais sourire pour finalement changer de place en allant t'installer aux côtés de Leina.

Tu m'avais sauvé la mise ce jour là vu que le prof n'avait en fait pas fait de TD mais plutôt un devoir et je ne pense pas que je m'en serais remis si en une journée j'avais écopé de ma pire note en math et raté un devoir.

Donc je me devais de te remercier surtout qu'on avait rendu au même moment nos copies.

J'avais alors attendu qu'on soit hors de la classe pour te sortir un "merci" qui t'avais fait t'arrêter pour me regarder longuement avant de marcher jusqu'à ma hauteur pour me demander:

-Dis, pourquoi j'ai tout le temps l'impression que tu veux me trucider?

-Comment?

- Tu m'as très bien entendu Matel. Même quand tu me dis merci j'ai l'impression d'entendre un "vas te faire voir"

Avais-tu mimé des guillemets avec tes doigts ce qui m'avait fait rire.

Un rire que j'avais dû écourter quand j'avais remarqué ce regard que tu m'avais lancé pour que tu me demandes au final:

-Sinon, tu rentres là?

-Ouais! C'était bien le dernier cours.

-Et tu habites où déjà?

-Pourquoi tu demandes?

-Rien! Je voulais juste te déposer avec ma moto.

-T'inquiète j'ai déjà une phobie des deux roues. Allez au revoir, on se retrouve au prochain cours.

-Mdr...on ne se voit presque jamais en cours Matel!

-Parce que t'es le président des fantômes de cette classe.

-Et toi la première ministre. Allez au revoir!

M'avais-tu sortis quand l'un de tes amis avais débarqué dans le bâtiment, sûrement vous deviez rentrer ensemble.

Tu m'avais fais un signe de la main avant de partir: pour la première fois, je t'avais regardé sans aucune once de haine.

Comme L'éclairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant