chapitre 17

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P.d.v. de Matel

L'éclair est une lumière intense qui peut surgir aucours des orages sombres et froides.

Sombres et froides comme l'était ma vie avant toi.

Parce qu'avant toi, Salif, ma vie ne se résumait qu'à l'attente.

L'attente de la fin.

Une fin qui s'approchait chaque jour davantage. Une fin qui me terrifiait.

Terreur contre laquelle j'ai alors commencé à me battre.

Pas de distraction, pas de jeu, pas d'amour: juste me battre.

Apprendre mes leçons, faire mes exercices, forcer un sourire, me battre pour quitter cette terre en héroïne.

J'étais tellement concentrée sur ma mort que j'en avais oublié de vivre...

Jusqu'à ce que tu apparaisse mon éclair pour me montrer la lumière.

Me faire voir les couleurs de la vie.

M'arracher des sourires, des rires, me faire voler une pincée de bonheur, avoir l'occasion d'être vivante, pendant un instant.

Tu m'as fais vivre de magnifiques souvenirs, comme toutes ces virées en motos, nos délires en ville, nos jeux fous d'idiots, quelques fêtes chez Babacar, et enfin cette soirée culturelle.

La plus belle soirée de ma vie...

Je me souviens de la salle bondée, remplie par nos camarades de classe, tes amis venus exprès se moquer de ton défilé, ton frère qui j'ai eu l'occasion de rencontrer pour la première fois, ma mère et ma petite sœur qui n'arrêtait pas de sautiller aux sons de la musique plus qu'excitée.

J'étais heureuse, tellement que je n'avais pas une seconde arrêté de sourire.

Dans les coulisses, les filles me sommaient de m'amuser avant tout et de ne pas me mettre la pression, non je ne l'ai pas fait.

J'étais juste décidée à vivre ce soir là, profiter de l'éclair et oublier l'orage. 

Et toi, tu avais décidé de me suivre dans ma folie.

Tu te rappelles de notre premier passage sur le podium?

Tous les deux habillés en cow-boy et je me souviens que mon jean ne m'allait plus et qu'à cet effet, on a dû le retailler deux minute avant mon passage.

Je me rappelle de Inty qui courait comme une folle pour me le rapporter de chez le tailleur et elle en a eu de la chance d'être arrivée à temps.

Je me rappelle du cri déchaîné du public quand je marchais au rythme de la musique, le visage métamorphosé par le maquillage, le chapeau, les bottes et la chemise...

Je me rappelle de mon fou rire incontrôlé face à ta dégaine parce que tu avais décidé de faire le con, avec ton pistolet de pacotille et tes airs ratés du mec sexy...

Mdr...j'en rigole encore aujourd'hui.

Et à notre deuxième passage, toi dans ta costume trois pièce et moi en tenue classe de soirée parce qu'il m'était impossible de porter une robe sexy comme l'avait fait Élisa à cette phase.

Mdr...Je me rappelle encore de la stupeur de toute la classe et de ta colère quand tu venais d'apprendre qu'elle avait en fait décidé de représenter la terminale SB juste parce qu'elle était frustrée que la classe ne l'aie pas choisie et décidée à remporter ce prix; elle donnait tout, absolument tout pour prendre la couronne dont je me fichais éperdument.

Parce qu'à la base, c'était pour ma petite sœur que je la voulais mais à voir comment elle s'amusait, comment elle criait comme une folle à chaque fois qu'elle me voyait, j'étais déjà sûre qu'elle n'allait jamais oublier cette soirée de sa vie et ça, ça me suffisait largement.

Donc on faisait juste nos clown, et, pour ma part, j'avais cessé de faire la conne à la troisième manche quand j'ai vu la tenue surprise que la classe m'avait faite: une robe de mariage, avec la fleur et tous les accessoires qui allaient avec.

Je n'en revenais pas, surtout que j'avais compris à la seconde que c'était ton idée. Et tu me l'as confirmé en me disant cette phrase que je n'oublierai jamais: " Si on ne peut pas vraiment nous marier pour de vrai, faisons le au moins pour le fun, ce soir."

Tu voulais me l'offrir, ce mariage et...ça, ça me touchait profondément.

Les filles me menaçaient limite de ne pas pleurer et ainsi gâter mon maquillage raison pour laquelle je m'étais efforcée de me retenir.

Mais une fois sur le strade, accrochée à ton bras, en robe de mariée, juste au moment où mes yeux se sont posés sur le regard surpris et triste de ma mère déjà en larmes, je n'ai pu me retenir.

J'avais craqué et pour presque courir pleurer dans ses bras ce qui créa une stupeur général avant que tout le monde ne se soit mis à applaudir.

Ce qu'ils ne savaient pas, c'était que ma mère ne pleurait pas d'émotion de voir sa fille en robe de mariée. Elle pleurait parce qu'elle venait sans doute de réaliser que jamais sa fille chérie ne se marierai.

Et ça avait eu le don d'attrister tous ceux qui en avait pris conscience.

Je n'ai donc pu terminer mon défilé mais ça a peut-être marqué le jurie car sinon, je ne voyais vraiment pas ce qui aurait pu faire de moi là première dauphine.

Oui, j'avais été proclamée deuxième ce qui n'était tout de même pas mal et avais eu le don de me surprendre.

Et, je n'étais pas totalement au bout de mes surprises puisque j'étais finalement rentrée avec le titre.

Parce que pour une raison que j'ignore et à la surprise générale,  Élisa, qui avait finalement gagné le concours avait renoncé au titre, enlevé son diadème pour me le mettre faisant de moi la reine de beauté de l'année 2017 et toi Salif, le roi, mon roi.

Et ce qui était magique dans tout ça, c'était qu'on l'avait notre photo de mariage: toi en smoking, moi en robe blanche avec mon diadème et mon bouquet de fleur : cette photo qui à partir de ce soir là avait rejoins le mur des légendes de notre lycée, comme nous le voulions.

Notre premier objectif était ainsi atteint.

Comme L'éclairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant