P.D.V. de Matel
Ton regard m'agaçait, tu me dérangeais et ta présence me gênait.
Toutefois je sentais que ça t'amusait à en croire ce sourire que tu avais affiché quand je t'ai posé la question de savoir ce que tu voulais.
C'était la première fois que je voyais ton visage d'aussi près et comme j'ai toujours eu du mal à soutenir le regard des autres, je m'étais adossé à ma table, les bras croisés et ce regard tueur t'étant adressé histoire de t'intimider.
-Rien, je veux juste savoir comment tu allais. J'ai récemment appris que tu étais malade.
M'avais-tu brièvement expliqué avec une once de sérieux me poussant à te répondre:
-Alhamdoulillah je vais bien comme tu peux le voir. Autre chose?
Tu avais souris à nouveau, les bras croisés sur ma table et ton regard effrontément fixé à mes lèvres quand tu m'as posés:
- Non mais sérieux, je suis venu en paix Matel! Je veux juste m'enquérir de ton état.
-Et je t'ai dis que j'allais très bien qu'est ce que tu veux de plus, je suis pressée, j'ai des tas de cours à recopier comme tu peux le voir.
T'avais-je expliqué quand tu as haussé les épaules pour renchérir:
-J'ai vu ça oui et ne veux pas te faire perdre ton temps davantage. C'est juste que...
T'étais-tu arrêté avant de lâcher un soupir puis un:
-Laisse-tomber.
Tu allais te lever quand je t'ai arrêté par:
-C'est juste que quoi?
-Rien, Matel. Tu sais, c'était juste pour être un peu gentil et casser cette glace qu'il y'a entre nous.
-Parce qu'il y'a une glace entre nous?
- Non, un iceberg je dirai. Je ne sais pas ce que tu t'imagines à mon propos pour créer cette carapace qui fait que tu me lances ce regard tueur à chaque fois que tu me vois mais je te rassure, je ne te veux rien. Je suis juste comme ça, j'ai toujours aimé être en bon termes avec mes camarades de classe, c'est tout.
Je dois t'avouer que je m'étais sentis un peu honteuse suite à cette monologue et t'avais souris un:
-A quel moment je t'ai lancé un regard tueur?
- Tu viens de le faire à l'instant.
-Sérieux?
- Ouais, je t'assure.
-Oh...et il est flippant mon regard tueur?
T'avais-je demandé sous un ton de plaisanterie et t'avais brièvement rigolé pour me répondre:
- Non il est plutôt mignon.
-Mignon?
-Yeap!
-J'essaie de te faire flipper et tu me dis que c'est mignon?
-T'as vu hein!
J'avais souris face à ton air moqueur alors que tu me demandais face à ce que je réécrivais depuis mon cellulaire:
-Sinon? Il t'en reste beaucoup?
-Bon, la classe s'est partagé mes cahier, genre pour chaque matière y'a quelqu'un qui m'aide mais comme l'histo-géo est super long et qu'on a un devoir, je veux le recopier moi-même pour ne faire perdre du temps à personne.
-Je ne savais pas que la classe t'aimait tant. J'ai toujours cru que tu étais le vilain petit canard ici.
Avais-tu remarqué ce qui m'a fais ébaucher un petit sourire.
Parce que ça se voyait que tu n'avais aucune idée de la raison pour laquelle mes camarades étaient si solidaires avec moi. Et le fait que tu ne sois pas au courant m'avait donné l'envie de me rapprocher de toi parce qu'ainsi tu serais une des rares personnes qui m'auraient considérés comme la personne que j'étais sans aucune arrière pensée.
- Tu mets ces deux matières dans le même cahier?
Avais-tu remarqué et t'avais rigolé quand je t'ai répondu par le positif et sans que je m'y attende, tu t'étais saisi de mon cahier avec l'intention de le ranger dans ton sac:
-Hey! Mais qu'est ce que tu fais?
-Je veux t'aider comme tout le monde donc je vais recopier pour toi.
-Quoi, mais ce sera trop long en plus j'irai beaucoup plus vite que toi.
- Tu paries?
- Oui je parie.
- Alors je te propose un truc: si je ne termine pas de recopier avant demain, il sera à toi.
Me propose t-il en posant sur la table son portable ce qui me surprend à point de lui demander:
-Et pour le cas contraire?
- Tu me devras un gage. Marché conclu?
Avais-tu tendu la main avec un sérieux contagieux m'ayant poussé à m'en saisir, joueuse, mais avec un sourire narquois parce que dans ma tête, je me disais que moi-même qui y aurais mis toute mon attention, aurai terminé en 3 jours, tellement les leçons étaient longues!
Je me réjouissait déjà du marché foireux que tu venais de conclure quand je t'ai regardé quitter la classe avec un sourire tout aussi confiant que le mien.