chapitre 9

440 125 5
                                    

P.D.V. de Salif

"J'avais l'impression que plus le temps passait et plus j'appréciais ta compagnie, Matel même si rien de tout ça n'était prévu au départ.

Après cette journée passée à bosser ensemble, on venait plus souvent en cours mais au lieu de rester en classe, on allait s'amuser.

Je me souviens que la semaine suivante, après qu'on ait rendu notre devoir, nous avons quitté le lycée à dix heures parce que la partie 2 du film qu'on avait suivi à l'appart allait être en cinéma et j'étais décidé à aller le suivre et toi, tu m'avais suivi dans ce délire.

Nous avons passé du très bon temps ensemble ce jour là puisqu'après le film, on a fait à peu près le tour de la ville avec ma moto dont tu commençais à ne plus avoir peur.

Tu avais même beaucoup apprécié cette adrénaline qu'elle te faisait ressentir et c'était la première fois que je te sentais si...décoincée

Tu avais tellement aimé cette balade que dans la même semaine, tu m'avais demandé de te faire visiter l'île de Gorée où nous avons pris de très beaux clichés. C'est ce jour là que tu as appris ma passion pour la photographie et je ne te parle pas du nombre de commentaire positifs que tu as eu quand j'ai posté une photo de toi assez artistique et de combien tu m'en as voulu d'avoir posté tes images sans pour autant te prévenir.

D'ailleurs, je t'avais demandé ce pourquoi tu n'étais pas dans les réseaux, on ne te voyait nul part et tu m'as dis ne simplement pas aimer sans entrer dans les détails. Ouais, Matel la mystérieuse venait de refaire surface, lol.

Ces deux semaines nous avaient rapprochés car j'avais pris ton numéro et on se parlait quasiment tous les jours.

On se parlait même plus que je ne discutais avec ma propre copine et elle m'en avait voulu pendant un certain temps et tu sais ce qui étais le pire, c'est que je ne m'en étais même pas rendu compte.

Tu m'avais aidé à combler le vide qu'avait laissé babacar autour de moi, la tristesse, et cette frustration profonde que le bac m'avait fait ressentir et que je n'exprimais jamais.

Car oui Matel, au fond je n'étais pas bien. Je ressentais toujours le poids de la culpabilité suite à mon échec.

Je ne te l'avais pas encore dis mais si je passais autant de temps à l'appartement, c'était parce que je ne supportais plus le regard déçu de mes parents sur moi.

Mais grâce à toi, j'oubliais.

La semaine d'après, je m'étais présenté en classe le lundi mais comme tu n'étais pas venu, j'étais rentré pour rattraper mon retard sur les révisions du bac mais avant tout les devoir.

A ce propos, je voulais qu'on fasse des travaux dirigés ensemble pour te permettre de combler un peu ton retard et que tu puisses t'en sortir suite à ta maladie.

Je me souviens t'avoir appelé pour que tu me dise ne pas être d'humeur à travailler.

Je t'avais charié sur ta paresse et ton insolence mais j'avais senti à ta réponse que comme tu venais de me le dire, tu n'étais pas d'humeur alors on s'était finalement donné rendez-vous au cours du lendemain.

Mais celui-ci tu l'avais également manqué, tout comme celui du jeudi et du vendredi.

Je t'ai appelé chaque jour sans trop m'inquiéter puisque tu faisais partie des fantômes de la classe mais c'était tout de même rare que tu t'absentes trois jours d'affilée et quand je te l'ai fais remarqué, tu m'as sorti que tu voulais rattraper ton retard en bossant chez toi, ce que j'avais compris.

On ne s'était pas parlé ce week-end parce que babacar était rentré de la fac et comme quand il était avec moi, on n'avait jamais le temps de nous ennuyer, je n'ai fait que te texter ces deux jours et n'avais même pas remarqué que tu répondais à peine.

Alors le lundi quand tu t'étais encore absenté, j'avais pensé à passer chez toi et t'avais même envoyé un message pour te demander si je pouvais venir.

Tu ne l'avais même pas ouvert.

Au mercredi de cette semaine, tu n'étais pas venu non plus alors j'avais décidé d'attendre la descente pour voir Daba et lui demander si elle pouvait passer chez toi et voir ce qui n'allait pas.

Le prof était à peine sorti que je m'étais levé pour me diriger vers ton amie mais à cet instant, j'ai été intercepté par Élisa qui avait tenu à me parler.

Je lui avais demandé d'attendre mais elle était bornée comme tout alors je l'ai suivi hors de la classe parce qu'elle voulait apparemment fuir les oreilles indiscrètes de la classe où personne n'était au courant de notre relation.

-Salif, je tenais à m'excuser pour mon comportement de l'autre jour...

Avait elle commencé faisant allusion à la crise de jalousie qu'elle m'avait fait à cause de toi pour reprendre:

-Je n'avais pas vraiment compris ta relation avec cette fille. Je pensais sérieusement que vous sortiez ensemble, tellement tu passes du temps avec elle.

-Élisa...

-Écoute, je comprends que tu aies pitié d'elle par contre je trouve ça abusé le temps que vous passez ensemble et...

- Tu comprends que j'aie pitié d'elle?

Avais-je demandé pour rire brièvement et renchérir:

-Pourquoi je devrai avoir pitié de Matel?

-Quoi? Tu...attends t'es pas au courant?

- Au courant de quoi?

-Donc t'es en train de me dire que si tu traines avec cette fille ce n'est pas à cause de sa maladie?

-Une maladie? Qu...quelle maladie?

-Putain Salif tu es sérieusement en train de me dire que tu...non mais quel enfoiré tu fais! Moi qui expliquais ton manque de respect envers notre relation par...

-ÉLISA DE QUELLE FICHUE MALADIE TU PARLES? DE QUOI EST CE QUE TU ME PARLES LA?

Sortis-je soudainement de mes gonds, inquiet pour toi, me disant qu'il t'était arrivée un truc qui expliquerait ton absence ces dernières semaines.

Là, ma petite amie avait esquivé un sourire sadique, son côté peste ayant refait surface quand elle m'a sorti:

-Et bien figure-toi, que ta chère Matel chérie souffre d'une maladie grave et incurable qui la tuera sous peu et quand ça arrivera pauvre imbécile, ne compte pas sur moi pour te reprendre parce que toi et moi c'est terminé. Ok?"

Comme L'éclairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant