chapitre 16

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P.D.V. de Matel

J'étais revenue en cours trois semaines plutard et je me souviens encore de l'accueil effervescente que m'avait réservé la classe.

J'avais à peine franchi la porte qu'une foulée d'applaudissements se fit entendre et bien vrai que je me sentais encore faible, ce geste avait comme eu le don de me faire gain d'une grande énergie.

Un immense sourire s'était dessiné sur mes lèvres et les filles s'étaient dépêchée de venir me prendre dans leur bras à tour de rôle.

J'étais heureuse, emue et pour la première fois, j'étais très contente de revenir en classe.

Le cours s'était passé à la vitesse de l'éclair, je ne me sentais tellement pas ennuyée, surtout que tu étais assis à mes côtés, me faisant un recap de tout ce que j'avais raté, manquant ainsi de te faire expulser de la salle pour cause de bavardage, lol.

Je me souviens qu'à peine le cours terminé, les filles m'avaient prise d'assaut pour me parler de la coiffure qu'elles avaient décidées, des tenues déjà choisies et surtout de qui allait me maquiller.

Je sentais une implication qui m'avait rappelé qu'en fait, elles ne cherchaient qu'à me faire changer les idées, à me faire oublier que j'étais mourante.

C'était une sorte de charité.

Et je ne détestait pas cette charité.

Au contraire, j'étais émue par tant de bienveillance que j'en avais discrètement versé des larmes, leur suivant dans leur folie qui a duré toute la journée.

Le soir, à l'heure de rentrer, j'avais préféré rester pour rattraper les maths en essayant de terminer seule la série d'exercice à rendre le lendemain.

En réalité, j'avais surtout besoin d'être seule.

Seule pour évacuer tout ces sentiments...

Parce que je désormais, tout ce que je voulais, c'était vivre.

Vivre pour vivre, pour être insouciante, heureuse comme toutes ces jeunes dames.

Vivre pour voir ce qu'elles allaient toutes de venir dans le futur, vivre pour les voir obtenir leur bac, voir l'université nous séparer, le temps nous réunir.

Vivre pour les voir à chacune dans leur carrière respectif pour enfin penser à leur mariage.

Vivre pour être aussi présente qu'elles le sont aujourd'hui à leur mariage, les chouchouter, leur exiger des tenues, vivre tout simplement...

Mais tout ça c'était impossible pour moi et le réaliser ainsi m'avait attristé.

Sauf que tu avais senti ma tristesse Salif et tu n'avais donc pas voulu me laisser seule.

Au contraire, tu étais partis nous chercher des amuses bouches et sous prétexte que tu voulais toi aussi réviser, tu es resté avec moi.

Et à cet instant, l'idée de me dire que je ne te verrais pas grandir toi non plus m'avait atteint.

- Dis salif, c'est quoi ton rêve?

T'avais-je finalement demandé parce que je te regardais et te voyais déjà grandir et devenir cet homme à femme que tu étais déjà mais en plus beau, plus mature et à voir comment tu es impliqué dans tes études, je me disais qu'il y avait une grande réussite qui t'attendait sans doute.
Et je me disais qu'une vie pleine et remplie de belles choses t'était peut-être destinée. Chose que tu mérite amplement au vu de ton grand cœur empli de générosité et de bienveillance.

Comme L'éclairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant