Parfois, seulement parfois..

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Parfois, il m'arrive de craindre livrer d'autres récits ou poursuivre les miens en me déclarant: "Puisque je n'ai pas de contrat d'éditions, moins de visibilités, ils iront me voler et ces personnes-là ayant joué les amis avec moi ou les pairs compatissants se serviront de mes idées, comme elle l'a fait avec moi ainsi que d'autres en s'attribuant les mérites d'idées ne lui appartenant guère. Ce ne sont que des idées, pas la peine de livrer de guerres, seulement une inspiration, l'imitation est la meilleure des flatteries, rassures-toi ! Elle t'a volé des fleurs bleues sans les nommer or elle n'a pas su les conserver à façon, elle n'a pas connu leurs odeurs comme toi, elle ne saura jamais écrire à ta façon ou plutôt tes façons. Non, tous les copieurs ne valent rien face à l'original. . Et le Roi lion plus connu mieux aimé que le Roi Léo ?"

Parfois, seulement parfois j'observe l'onglet vide de mon futur chapitre en me maudissant d'avoir créé un compte, fourni mes récits gratuitement, sans assurance, à vivre ainsi la loi du plus fort sans entendre l'importance de la force, la survie, cherchant seulement à vivre. Je l'ai, depuis des années inachevé ou achevé ce chapitre ou parfois ce fragment de nouvelle voire la nouvelle entière et pourtant je ne mets rien, je ne montre rien en gardant enregistré les fichiers. Pourquoi ne pas les publier s'ils sont achevés ? Oh, je trouve mille prétextes, des corrections à effectuer ou des rectifications en effectuant quelques découpes ou ajouts et puis quand il ne s'agit guère de cela, c'est la pagination qui ne va pas ou c'est que je me montre incapable à bien observer mes propres erreurs, mes manquements.

Parfois, quand cela me vient, je me déclare: "Oh pour plus tard, ailleurs, transformé. Cette forme brutale me déplaît, raffinons-là puis travaillons la brutalité que cette plate-forme n'acceptera jamais." et "Mon public n'en voudra pas, enfin mon maigre lectorat.. Non, ils ne viennent pas pour lire cela."

Parfois, j'en ai des cauchemars, je me réveille en ayant cru vivre mes pires angoisses liées à ce compte, à ces récits, je rêve de lynchage public, de cyberattaques, d'accusations illégitimes, d'harcèlement collectif, de menaces diverses sur moi ou mes proches puis de retour à la réalité, je m'assure jouer mes divas à me croire la cible d'attaques pirates ou de vol de données, d'être paranoïaque que le monde n'est pas aussi fou...

Parfois, seulement parfois, je me déclare ce monde l'étant tellement, je me remémore des menaces reçues, des injures, du harcèlement ou celui d'autrui et des faits divers glaçants, notamment le premier d'une longue liste d'une adolescente s'étant suicidée après un cyber-harcèlement sur Facebook. Je n'ai pas peur pour moi, pour autrui oui, d'avoir cautionné ou fermé les yeux sur un monde agressif, créant un rapport addictif et de domination sur des millions de personnes voire davantage, ne pas avoir été l'adulte apte à aider les nouvelles générations, fait preuve d'indifférence ou pis de méchanceté envers une personne à l'autre bout pouvant avoir l'âge d'être une petite sœur, un petit frère à protéger pas à détruire puis de me montrer un mauvais modèle ou un modèle tout court. Sur internet, impossible de créer sans influencer, il semble, je déteste cela, j'ai reçu des avis de lectrices me déclarant aimer ma façon de penser, que j'étais une source d'inspiration; ça flatte autant que ça m'a effrayé. Je veux seulement effectuer mon petit bonhomme de chemin, changer au gré des envies en restant moi en un sens, sans créer le moindre impact, la moindre influence.. Est-ce possible ?   

Le QuotidienWhere stories live. Discover now