Perdu

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J'ai perdu. Je suis épuisé, je ne vais plus tenir longtemps. Je resserre ma prise sur ma baguette, me concentrant au maximum de mes capacités. Je met toute ma puissance magique contre mon adversaire. Nos magies s'affrontent, dans des jets de lumière. Je sens mon énergie partir progressivement. Il est trop fort mais je dois le faire, je dois l'arrêter. Je me crispe, donnant mes dernières forces pour lui résister, pour le combattre. Malheureusement ça ne suffit pas. Je reçois son sortilège en plein dans la tête. Je suis projetté en arrière et retombe sur le sol violemment. J'ai lâché ma baguette sous l'impact. Je rampe faiblement pour la reprendre mais je reçois un autre sort qui me projette plus loin, accentuant encore plus mes blessures. Du sang coule de ma tempe et je dois avoir une côte cassée. Dans un dernier effort, je tente de me redresser mais je suis de nouveau propulsé violemment, ce qui finit de m'achever. Je ne peux plus bouger tant la douleur est forte. Je respire difficilement entre deux hurlements. Je sens ma conscience partir progressivement. Mon corps n'est que souffrance. J'entends à peine les pas du blond venir vers moi mais je sens bien son coup de pied, me faisant crier de douleur.

- Tu as perdu, Albus.

Sa voix est moqueuse. Je voudrais lui prouver qu'il a tort, qu'il fait fausse route mais je suis à peine capable de respirer. Soudain je suis pris d'une violente quinte de toux. Mon corps se plie d'un coup, me provoquant une nouvelle vague de douleur. Je cherche de l'air désespérément, j'étouffe... Je tousse à m'en arracher les poumons, ça ne m'étonnerait pas s'ils l'étaient vraiment. Je crache du sang qui a un goût amer et mettalique dans ma bouche. Je suis secoué de soubresauts incontrôlés, me faisant souffrir le martyr. C'est la fin, je vais mourir. Il m'a battu. Je perd connaissance et m'écroule sur le sol.
- Bonjour Albus...
C'est la voix doucereuse de Grindelwald qui me réveille. Où suis-je ? Mes poignets sont menottés par des menottes magiques semblables à celles du ministère. Je porte une fine tunique bleutée, presque transparente, ce qui veut dire que quelqu'un m'a changé quand j'étais inconscient. Rien que l'idée me répugne. Je suis assis, adossé au mur. Mes plaies ont été nettoyées et soignées même si j'ai encore un peu mal, heuresement la douleur est acceptable. Grindelwald se tient devant moi, la baguette de sureau à la main.
- Tu es à moi...
-

Que vas-tu faire de moi ? je m'exclame un ton agressif en le fusillant du regard.
Il rit doucement.
- Calme toi, mon amour.
Il me lève le menton du bout de sa baguette pour m'observer.
- Magnifique.
- Tu n'as pas répondu à ma question.
- Tu veux savoir ? Très bien.
Une musique se déclenche (mettez en route la musique et si vous ne pouvez pas lire en même temps, moi ça m'arrive, cherchez I wanna be your slave de Maneskin sur YouTube).
Il commence à chanter d'une voix suave.
- I wanna be your slave, I wanna be your master.
I wanna make your heartbreak run like roller-coaster.
Il pose une main sur ma poitrine.
- I wanna be a good boy, I wanna be a gangster.
Un sourire maléfique s'étire sur ses lèvres.
- 'cause you could be the beauty and I could be the monster.
I love you since this morning, not just for aesthetic, I wanna touch your body so fucking electric.
Il descend ses mains du haut de mon torse au bas de mon ventre, me faisant frissonner jusqu'à la moelle.
- I know you're scared of me, you said that I'm too exentric.
I'm crying all my tears and that's fucking pathetic.
I wanna make you hungry.
Sa main effleure mon entrejambe, me faisant pousser un cri. Ma respiration s'est accélérée et la température de mon cops est montée en flèche.
- Then I wanna feed ya.
Il accentue le contact, heureusement séparé par le tissu de mes vêtements. Je ne peux m'empêcher de gémir avant de me reculer précipitamment
- I wanna paint your face, like you're my Mona Lisa.
Il s'éloigne d'un pas sans me quitter des yeux.
- I wanna be a champion, I wanna be a loser.
I'll even be a clown, 'cause I juste want amuse ya.
Il se rapproche de moi à nouveau et commence à passer sa main sous ma tunique.
- I wanna be your sex toy, I wanna be your teacher.
Il remonte ses doigts le long de ma cuisse. Ma bouche s'assèche et je commence à paniquer.
- I wanna be your sin, I wanna be your preacher.
Il retire sa main et un sentiment de soulagement s'empare de moi. Et aussi un peu de frustration, même si je ne veux pas me l'avouer.
- I wanna make you love me,
Il me prend le menton fermement et effleure mes lèvres des siennes. Je commence à répondre au baiser quand il me lâche et se recule.
- Then I wanna leave ya.
'cause baby I'm your David and you're my Goliath.
Il me regard droit dans les yeux et j'ai l'impression qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert. Il se met à gémir, provocateur. J'ai terriblement chaud.
- Because I'm the devil, who's searching for redemption.
And I'm a lawyer, who's searching for redemption.
And I'm a killer, who's searching for redemption.
Il lance un éclair vert vers le mur, à quelques centimètres de moi.
- I'm a motherfuching monster, who's searching for redemption.
And I'm a bad guy, who's searching for redemption.
And I'm a blonde girl, who's searching for redemption.
And I'm a freak that, who's searching for redemption.
I'm a motherfuching monster, who's searching for redemption !
Je le suis des yeux, comme hypnotisé. Il est terrifiant mais tellement attirant. Sa voix grave et suave me donne la chair de poule.
- I wanna be your slave, I wanna be your master.
I wanna make your heartbeat run like roller-coaster.
Il pose de nouveau sa main sur mon cœur qui, effectivement, bat à tout rompre.
- I wanna be a good boy, I wanna be a gangster.
'cause you could be the beauty, and I could be the monster.
I wanna make you quiet.
Il pose un doigt sur ma bouche.
- I wanna make you nervous.
Il approche sa tête très près de la mienne, si près que je peux sentir son souffle sur mes lèvres. Mon cœur rate un battement.
- I wanna set you free.
Il me prend les poignets menottés et esquisse un mouvement comme s'il allait les enlever.
- But I'm too fucking jealous.
Il me lâche et mes mains retombent dans un bruit métallique.
- I wanna pull your strings like you're my telecaster.
Il approche sa bouche de mon oreille.
- And if you want to use me, I could be your puppet, murmure-t-il dans le creu de mon oreille me faisant frissonner de tout mon soûl.
- Because I'm the devil, who's searching for redemption.
And I'm a lawyer, who's searching for redemption.
And I'm a killer, who's searching for redemption.
I'm a motherfuching monster, who's searching for redemption !
Il s'agenouille face à moi et se rapproche dangereusement.
- I wanna be your slave, I wanna be your master, finit-t-il en chuchotant presque.
Il se jette sur moi et m'embrasse passionnément. Je tente d'abord de me décaler mais il me maintient fermement contre le mur et je ne résiste pas longtemps à la tentation de ce baiser. Quand Gellert me lâche enfin après m'avoir embrassé longuement, je suis bouche-bé.
- Tu veux faire de moi ton esclave sexuel ?
- Tout de suite les grands mots... Je dirai plutôt que je veux rassasier mes désirs et les tiens par la même occasion. Mais je ne veux pas te faire de mal, très loin de là. Je veux juste t'avoir à mes côtés. N'est-ce pas là ton plus grand désir, chéri ? Toi et moi, ensemble, sur le toit du monde.
- Je ne suis pas un assassin.
- Toutes les victimes ne sont que des dommages collatéraux pour le plus grand bien.
- Ça va trop loin, il y a beaucoup trop de morts.
- Qui sont décédés pour la bonne cause. De toutes manières, tu n'as plus le choix.
- Gellert s'il te plait... Je ne veux pas participer au massacre.
- Tu ne participeras pas, tu resteras juste à mes côtés.
- Et que gagnes-tu, à part quelqu'un que tu pourras baiser à volonté ? je crache d'un ton dédaigneux.
- Toi. Tu es le plus précieux des cadeaux. Pourquoi ne te réjouis-tu pas ? Tu m'aimes, tu ne peux pas le nier.
- Et toi Gellert ? M'aimes-tu seulement ?
- Oui. Je t'aime Albus, je t'aime plus que tout au monde. C'est la raison pour laquelle je t'ai gardé en vie et que je veux que tu restes avec moi. Mon amour pour toi n'a pas changé depuis toutes ces années.
- Permet moi d'en douter.
- Albus... soupire-t-il. Il prend mon visage entre ses mains délicatement et fixe ses yeux dans les miens. Son regard se fait tendre.
- Je t'aime. Vraiment. De tout mon cœur, de tout mon être. Tu seras traité mieux que personne, tu auras tout ce que tu veux. Ça ne te fait pas envie ? Une vie avec moi.
- Si tu n'étais pas un mage noir, je n'aurais pas hésité.
- Albus, tout ce que je fais est pour le plus grand bien.
Je soupire, sachant pertinemment que je n'arriverai jamais à le convaincre. Il m'embrasse tendrement.
- Viens, mon ange.
Il se lève et je le suis, n'ayant pas d'autre choix. Sans ma baguette, je me sens faible, incapable. M'échapper sans elle serrait presque impossible et ça m'étonnerait que Gellert me la rende. Je suis destiné à rester prisonnier et à effectuer ses quatre volontés.
On arrive dans une grande pièce où trône une longue table. Des chaises identiques sont disposées tout autour et seul un siège est différent. Il s'apparente à un trône, majestueux, très grand et haut, dominant les autres. Grindelwald s'y dirige et s'y assied.
- Viens sur mes genoux.
J'obéis, docile.
- Caresse moi.
Je me tourne vers lui, hésitant. Je commence à passer mes doigts sur ses épaules délicatement, rougissant légèrement.
- Caresse moi franchement. Excite moi.
Je m'immobilise. Le souffle court, je n'ose pas faire ce qu'il m'a demandé, terriblement gêné. Il remarque que je ne bouge pas et fais un petit mouvement de baguette. Je sens les menottes s'activer et mener mes mains vers son torse. Contrôlant les anneaux de métal à distance avec sa baguette, il les fait descendre progressivement. J'arrive vite, trop vite, au bas de son ventre. Il me regarde, un sourire en coin.
- Je continue ou je te laisse faire ?
- Je... Je vais le faire.
- C'est bien ce que je pensais.
Je m'installe à califourchon sur ses cuisses, collé à lui en le caressant, d'abord timidement puis j'ose effleurer l'intérieur de ses cuisses. Il m'embrasse passionnément en commençant à parcourir mon corps de ses mains lui aussi. Ses baisers se font enflammés et ses caresses de plus en plus osées. Les miennes aussi.
- Mha... Han...
- Albus... Haaa... Embrasse moi dans le cou...
J'obtempère, appréciateur de ses gémissements. Il continue à bouger ses doigts sur ma peau, me procurant des frissons très agréables. Soudain j'entends des bruits de pas qui se dirigent vers nous. Je me retourne, arrêtant immédiatement d'embrasser Gellert. Une bonne dizaine de personnes sont là. J'en reconnais certaines, dont Quennie Goldstein et Credence. Ils me regardent, stupéfaits, n'en croyant pas leurs yeux. Ce sont probablement des partisans de Grindelwald. Celui-ci les accueille en passant un bras autour de ma taille :
- Bonjour à tous ! Je suis ravis que vous ayez tous pu venir. Asseyez-vous, ne restez pas debout.
Ils obéissent.
- Comme vous avez pu remarquer, nous avons un nouvel élément. Je pense que vous avez tous reconnu le célèbre Albus Dumbledore. Je l'ai battu en combat loyal et il ne serra plus un problème.
Des applaudissements, d'abord timides puis plus fort, retentissent dans l'assemblée. Mon petit ami les fait cesser d'un petit mouvement de la main.
- Merci. Vous le verrez souvent près de moi, dans tous les sens du terme, car c'est mon amant.
Des chuchotements plus ou moins discret me parviennnent : "il ne devait pas mourir ?" "ils s'aiment vraiment ?" " ils sont gays..." "Dumbledore est prisonnier" "c'est un ennemi"... Gellert me tourne la tête vers lui et m'embrasse passionnément. Je répond au baiser sous la contrainte.
- Quelqu'un a un commentaire à faire ?
Le silence se fait.
- Bien. L'amour est une de nos motivations, ne l'oubliez pas.
Son regard s'arrête sur Quennie qui hôche la tête, buvant ses paroles.
- Albus, je n'ai jamais dis de cesser tes caresses.
Tous les yeux sont fixés sur moi. Je déglutis difficilement. Gellert veut clairement nous afficher. Je ne bouge pas, n'osant rien faire avec autant de personnes qui nous observent.
- Ne m'oblige pas à me répéter, menace-t-il.
Une goutte de sueur coule sur ma tempe. Je n'ai vraiment pas le choix. Je commence à bouger contre lui, tentant de faire abstraction des regards sur moi. Je passe mes mains dans sa nuque, sur son torse, sur sa taille, dans son dos...
- Voilà, ce n'est pas compliqué.
Je sens qu'il me caresse également. Je me concentre pour n'émettre aucun bruit quand ses mains deviennent baladeuses.
- Je pense que le message est clair : il est à moi et il est interdit de l'approcher. Bien, maintenant que l'on a mis ça au point, on peut commencer.
J'espère qu'il va me laisser partir mais il déclare.
- Ne t'arrêtes pas pour autant, mon amour.
J'obéis encore une fois. Le mage noir commence à parler de ses plans, de l'avancée de son mouvement et des prochaines actions à faire avec ses partisans, sans cesser de me caresser. Il se donne en spectacle et je suis obligé de faire de même. Quand la réunion est enfin finie, ses fidèles partent. Je soupire. Il me caresse la joue tendrement, l'air désolé.
- Merci d'avoir joué le jeu Albus. Je voulais leur faire passer le message que tu es à moi et qu'ils n'ont pas intérêt à t'approcher.
- Tu m'as fait passé pour ta pute, je crache.
- Tu es fâché ?
Je le fusille du regard. Évidemment que je lui en veut ! J'aurai presque apprécié ses caresses si des dizaines de personnes n'étaient pas là à nous observer et à nous juger. Ces moments sont intimes et au grand jamais je n'ai eu envie de les exposer.
- Je vais te faire oublier jusqu'à ton nom ce soir. Je te promet que cette après midi sera insignifiante. En attendant,
Il claque des doigts et un repas copieux apparaît sur la table devant nous.
- Mange.
Je m'apprête à me lever pour m'asseoir sur une autre chaise mais Gellert me retient par la taille.
- Reste près de moi.
Je soupire. Gellert m'embrasse dans le cou. Je gémis malgré moi.
- Mon amour...
- Je ne suis pas une marionette, Gellert.
- Mais tu es à moi.
- Je ne suis pas un jouet !
- Albus, ne te vêxe pas. Je m'entoure du meilleur, du deuxième plus grand sorcier au monde.
- Alors traite moi comme tel ! Je ne suis pas juste ton esclave sexuel, parce que je sais bien que c'est mon nouveau rôle maintenant.
- Mais tu serras traité mieux que quiconque. Si tu désires quelque chose tu me le dis et je te l'apporte sur le champ.
- Et en échange je dois te tenir compagnie. J'imagine que je ne pourrai pas sortir.
- Non, en effet. Mais tu auras à dispositions mon immense bibliothèque et je suis sûr que l'intellectuel que tu es trouveras son bonheur. Et si tu souhaites une autre distraction, tu me le fais savoir et je te fais parvenir ce que tu veux. Que demander de plus ?
- Que tu arrêtes le massacre. Utilise moi comme tu veux Gellert mais ne continue pas à tuer tous ces innocents.
- On en a déjà parlé, Albus. Profite de ce qui t'es offert et c'est tout. Quand tu serras dans mon lit et que nous ferrons l'amour, tu t'apercevra que c'est la meilleure solution.
Je lève les yeux aux ciel, rougissant légérement.
- Mange maintenant.
Je lui jette un regard agacé et me sert. Il fait de même en gardant un bras passé autour de mes hanches. Nous mangeons dans un silence pesant. Soudain je ressens une vive douleur au niveau des côtes.
- Gellert...
- Oui ?
- J'ai mal...
- Beaucoup ?
- Oui.
- Merde. Où ça ?
- Aux côtes, je souffle entre mes dents serrées.
- La potion que je t'ai administrée ne doit plus faire effet. Tu es en état de marcher ?
- Je vais essayer...
Je me lève difficilement, en me tenant la poitrine. J'ai le visage crispé de douleur. Gellert me soutient. Je me met à tousser violemment, pris de convulsions. Je tombe à genoux, respirant difficilement. Je recommence à cracher du sang. J'ai si mal...
- Que se passe-t-il ? s'exclame la voix affolée de Quennie.
- Albus ne va pas bien. Apellez un médecin et faites le venir dans notre chambre au plus vite.
- Bien. Vous voulez que je vous aide à l'y emmener ?
- Non, ne vous inquiétez pas, dépêchez vous de trouver un docteur.
Elle acquiesce et s'éclipse. Je vomis du sang douloureusement. Ma tête tourne, je n'ai pas assez d'air... Gellert pose sa main sur mon dos délicatement.
- Tiens bon Albus.
Il passe un bras en dessous de mes épaules et me lève doucement. Il me soutient et me mène vers sa chambre. Je me laisse faire, le corps tremblant. Tout n'est plus que souffrance. Il m'allonge sur son lit précautionneusement. Des nouvelles convulsions encore plus fortes me prennent. Je me plis en deux dans un cri de douleur. Du sang dégouline de ma bouche entrouverte. Je tousse, crache, vomis... L'air passe de plus en plus difficilement. Je suis à bout de souffle.
- Qu'est-ce qu'elle fait Quennie ?! Albus est en train de mourir ! peste Gellert.
Je commence à suffoquer. J'ai chaud, beaucoup trop chaud.
- Gellert... je gémis.
Mon aimé se penche vers moi et me regarde, l'air désolé. Il pose sa main sur ma joue tendrement. Elle est fraîche, ça fait du bien. Je dois avoir de la fièvre parce que ma température corporelle monte encore.
- J'ai chaud...
Je sens la main du mage noir sur mon front.
- Tu es brûlant ! Attends je vais t'enlever ça.
Il retire ma tunique en prenant soin de ne pas me faire mal. Je suis en sous-vêtement mais j'ai trop mal pour m'en soucier. Je prends une grande goulée d'air entre deux convulsions. J'attrape la main fraîche de Gellert et la plaque contre mon torse. Sa fraîcheur est agréable. Je la sers contre moi. Je lève les yeux vers le blond qui me regarde avec un air attendri.
- Tu peux garder ma main, mon cœur.
- Je...
Je suis interrompu par du sang qui monte dans ma gorge. Je me remet à cracher et vomir, le corps secoué de soubresauts.
- Ho non ça recommence ! Ça va aller Albus...
J'entends des bruits de pas précipités et la main de mon petit ami disparaît.
- Vous êtes là ! Merci Quennie, c'est pas trop tôt, vous pouvez disposez. Bonjour monsieur, faites vite, Albus est vraiment mal en point.
Les pas de Quennie s'éloignent tandis que ceux du docteur s'approchent du lit. Je vois sa tête penchée au dessus de moi. Je ne dois être beau à voir, entre mes cheveux en bataille collés à mon front par la transpiration, le sang dégoulinant de partout, mon corps presque nu... Il m'examine rapidement. Lorsque ses mains tâtent ma poitrine, je tressaillie et me dégage précipitemment en poussant un petit cri. Non seulement c'est douloureux mais en plus je déteste qu'on me touche, surtout directement, sauf si c'est Gellert. Après plusieurs échecs, le médecin soupire.
- Il ne veut pas se laisser toucher.
- Ça ne m'étonne pas.
- Mais il faut que je le tâte pour voir où il y a une cassure... S'il ne veut pas, ça va être compliqué.
- Je peux essayer ?
- Oui, peut-être que ça marchera mieux avec vous.
Je sens les mains de mon petit ami se poser sur mon torse délicatement. Je me laisse complètement faire. Il les bouge doucement, précautionneusement. Ses doigts sur ma peau sont une sensation agréable.
- Incroyable, il a l'air totalement détendu avec vous.
- Oui, je suis le seul par qui il accepte de se faire toucher.
- Si ce n'est pas indiscret, vous ne seriez pas...
- Gay ? Son petit ami ? Si.
- Ça va simplifier les choses. Vous pouvez suivre mes instructions ?
- Oui.
- Super.
Gellert me tâte en suivant les dires du médecin. Dans un état de semi-conscience, je profite du contact doux avec ses doigts. On me soigne et mes convulsions ne tardent pas à disparaître complètement.
- Albus ?
- Mmm...
- Bois ça.
J'avale le liquide épais. Le goût est infect. Je sens la douleur partir petit à petit. Je suis toujours faible mais je n'ai presque plus mal.
- Ça va mieux ?
- Beaucoup mieux.
- Super !
Gellert m'embrasse sur le front. Je me redresse légèrement.
- Merci beaucoup monsieur, je dis au médecin.
- Remerciez surtout votre mari, c'est lui qui a tout fait.
Je me retourne vers le mage noir et lui sourit.
- Merci Gellert.
- C'est normal.
- Vous devrez bien vous reposer. Normalement à la fin de la journée de demain vous irez mieux.
- D'accord.
Grindelwald paye puis le docteur part.
- Gellert, tu viens ?
- Où ?
- Dans mes bras.
- Avec plaisir.
Mon petit ami se déshabille puis se glisse sous les draps. Il m'enlace tendrement.
- Ton corps contre le mien m'avait manqué, mon cœur, me chuchote-t-il.
Je rougis et répond :
- Moi aussi.
Je me blottis contre lui. Je m'y sens si bien... Je culpabilise de profiter du mage noir alors qu'il fait des dizaines de victimes dehors. Mais pour le moment je profite juste en tentant d'oublier tout le reste. Je sens les mains de Gellert descendre vers l'intérieur de mes cuisses.
- Gellert... Arrête.
- Pourquoi ? Tu n'aimes plus ça ?
Il effleure mon entrejambe, m'arrachant un gémissement.
- Arrête s'il te plaît...
Il me murmure d'une voix suave dans le creu de l'oreille :
- Tu ne veux pas que je te fasses l'amour, Albus ?
Je frissonne. Il se colle contre moi, serrant nos corps presque nus.
- Je suis sûr qu'au fond de toi, tu en as envie...
Il descend ses mains vers mes fesses, me faisant geindre malgré moi.
- Je ne t'ai pas donné l'autorisation de me toucher ! Je ne veux pas ! je m'écris en le repoussant.
- Mais...
- Il n'y a pas de "mais"! Je n'ai pas envie de sexe ce soir, je suis épuisé. Point final.
Je m'écarte de lui, l'air furieux.
- D'accord, on reporte les retrouvailles de nos corps à demain. Mais je peux quand même te tenir dans mes bras ? Avoir un câlin ?
Je le fusille du regard et ne bouge pas.
- S'il te plaît Albus... Juste me blottir contre toi. C'est tout, je n'aurai pas les mains baladeuses, promis.
- Est-ce que je peux te faire confiance ?
- Oui ! S'il te plaît mon chou...
- D'accord, d'accord...
- Ouais !
Il me serre dans ses bras. Je ne peux m'empêcher de sourire devant son enthousiasme enfantin. Je pose ma tête contre son torse et passe mes bras autour de sa taille. Il me caresse les cheveux tendrement.
- Bonne nuit Albus.
- Dors bien Gellert.
Il m'embrasse sur le front. Je souris et me blottis contre lui.
Quand je me réveille je m'aperçois que je suis seul, à regret. J'entrouve les yeux et suis ébloui pas la luminosité. Quand mes pupilles sont habituées, je vois un bout de papier sur la table de nuit.
Bonjour mon amour,
J'espère que tu as bien récupéré. Je reviendrai ce soir, sois prêt. Tu peux te promener dans mes appartements. Quennie t'apportera à manger. Repose toi bien car ce soir je vais te faire crier. J'ai hâte de sentir mon entrejambe en toi. A ce soir...
Je rougis alors que je suis seul. Il ne pense vraiment qu'à ça ! Heureusement, je me sens beaucoup mieux qu'hier. Je m'habille avec les vêtements qu'il a mis à ma disposition. Je vais profiter de la journée pour explorer les appartements de Gellert. Avec un peu de chance, il y a une issue mal fermée qui me permetterait de m'échapper. Même si je doute que le mage noir ai négligé de bien m'enfermer. Au moins j'ai de quoi lire. Je me dirige vers la salle à manger. Le petit déjeuner est prêt sur la table. Je mange avec appétit.
- Bonjour monsieur Dumbledore.
- Ho, bonjour Quennie.
- Grindelwald m'a demandé de prendre de vos nouvelles.
- Je vais très bien, merci.
- D'accord.
Après un silence, la blonde demanda :
- Je peux vous posez une question ?
- Oui.
- Est-ce que Grindelwald vous... force a faire des choses ?
- C'est à dire ?
- Et bien, hier quand il a fait la réunion, il a insisté pour que vous le caressiez, dit-elle en chuchotant presque la fin de la phrase. Vous aviez l'air mal à l'aise, ce qui est tout à fait normal, et j'ai peur qu'il ai fait des choses encore pire sur vous sans votre consentement...
- Ho je vois. Non, ne vous inquiétez pas, il n'est pas allé jusque là. Et puis, même si ça m'embarassais qu'il y ai ses partisans, ce qu'il m'a fait hier ne m'a pas dérangé en soi. Je peux vous faire une confession ?
- Oui.
- En réalité je l'aime du plus profond de mon cœur et il le sait. Il est aussi parfaitement conscient que nos... caresses, ne me déplaisent pas et c'est pour ça qu'il en joue.
- D'accord, vous me rassurez. Je ne le pensais pas capable d'une telle chose mais je voulais m'en assurer.
- C'est gentil, merci.
- C'est normal.
Quennie repart, me laissant seul avec mes pensées. J'occupe ma journée en lisant et explorant les lieux. En fin d' après-midis, je trouve un poste de radio et me connecte à une chaîne où ils passent de la musique. Le son à fond, je me met à danser, emporté par les notes. J'ai toujours aimé danser, même si peu de gens sont au courant. Ça me permet de m'échapper, d'oublier mes problèmes. Je me déhanche sur le rythme, donnant tout. Je transpire mais ça m'est égal, je me sens bien quand je danse.
- Tu es un incroyable danseur, Albus.
Je sursaute et me retourne. Gellert m'observe, sourire aux lèvres. Je baisse le volume et demande :
- Depuis quand es-tu là ?
- Un petit moment, j'adore te voir danser. Tu es tellement beau... Et sexy en plus.
- Dis plutôt que tu me mates.
Il éclate de rire.
- D'accord, j'avoue. Mais je n'y peux rien, je ne peux pas résister à la tentation, se justifie-t-il d'une voix suave en s'approchant de moi.
Mon cœur s'emballe. Je devrais avoir l'habitude mais à chaque fois c'est pareille. Je recule, ne pouvant m'empêcher de sourire. Je butte contre la table et Gellert place ses bras de chaque côté de moi. Il me bloque la route et s'approche toujours. Je dois être rouge vif. J'ai chaud. Il me fixe, comme un animal sauvage affamé fixerait sa proie. Et c'est ce qu'il est. Sauvage. Il s'empare de mes lèvres brutalement et m'embrasse si passionnément que ma tête en tourne. Il me dévore la bouche, me laissant à peine le temps de répondre au baiser. Je gémis contre ses lèvres, assailli de sensations oubliées depuis longtemps. C'est si bon... Il se colle contre moi, passant une main dans ma nuque pour accentuer le baiser et l'autre dans mon dos pour me maintenir. La température de mon corps monte en flèche.
- Han... Gellert...
- Albus... Haa...
- Heu...
On se retourne comme un seul homme et voyons Quennie à la porte qui nous observe d'un air gêné.
- Je suis venue apporter le repas mais je peux revenir plus tard.
Gellert s'écarte de moi et j'en profite pour me décoller de la table. Il répond :
- Non, non on va manger.
- La prochaine foi je toquerai, désolé de ne pas m'être manifestée avant, s'excuse la jeune femme en mettant la table et amenant les plats en les faisant léviter.
- Ce n'est pas grave.
Quand tout est prêt mademoiselle Goldstein repart. On s'installe côte à côte et commençons à manger. On parle de sujet divers, évitant ceux qui fâchent. Malgré nos avis opposés sur les moldus, on s'entend bien et j'ai un peu l'impression de revenir à nos années d'adolescence où on s'est rencontré.
- C'est évident qu'il faut changer les mœurs de la société ! Ils sont totalement obsolètes, tu ne peux qu'être d'accord avec moi. Une exemple flagrant c'est nous, enfin les homosexuels en général. Pourquoi devons-nous encore nous cacher ? Il n'y a aucune raison valable. Certain prétextent que leur religion trouve ça immoral mais tout n'est qu'une question d'interprétation. C'est une idée reçue que nous sommes différents, anormaux. Mais qu'est-ce que la normalité ? Entrer dans la norme pour se faire accepter serait une obligation ? Mais la norme peut elle même évoluer. Certaines personnes différentes sont en avance sur leur temps. De nombreux génis étaient considérés comme étranges dans leur époque. Donc...
Gellert me jette un coup d'œil. Je le contemple, le regardant comme je regarderai une œuvre d'art. J'ai perdu le fil de ce qu'il raconte, me contentant de fixer ses lèvres qui bougent rapidement, ses yeux qui brille d'une étincelle comme à chaque fois qu'il parle d'un sujet qui le passionne, ses fossettes craquantes, son beau visage...
- Tu m'écoutes, Albus ?
- Quoi ? Oui, oui...
- Alors de quoi je parle ?
- Heu... Sûrement de quelque chose de passionnant.
- Mais pas autant que moi ? compléte-t-il avec un sourire en coin.
Je rougis.
- Oui, pas autant que toi.
Il rit.
- Je sais que je suis magnifique. Mais retiens-toi deux minutes avant de me déshabiller qu'on soit dans notre chambre sinon Quennie va encore nous surprendre et cette fois je ne vais pas de te donner un baiser, je vais te baiser.
Il me regarde, l'air fier de son jeu de mot. On pourrait faire cuire un œuf sur mon visage et je lève les yeux au ciel pour me donner une contenance. Il me prend le menton et approche sa tête de la mienne.
- Ha oui, tu aimerais bien ? Que je te baise.
Ho mon dieu. J'ai bien trop chaud, je suis rouge écarlate. Je me liquéfie. Son visage a quelques millimètres du mien n'arrange rien.
- Je... Je...
- Oui, Albus ?
- C'est... Enfin... Je...
- Tu as perdu ta langue si bien pendue ? Tu la réserves à un autre usage peut-être ?
- Tais-toi.
- Je comprend que mon corps soit meilleur que ton repas, continue-t-il sans tenir compte de mes paroles. Surtout une partie de mon corps.
- Tais-toi, par pitié.
- Tu as de la chance, j'accepte que tu me mange. Enfin plutôt que tu me suces.
- Tais toi !
- A moins que tu préféres un peu de sport. Tu aimes l'équitation ? Tu serras dans le rôle du cheval, ça serra moi le cavalier. Tu savais que je suis particulièrement doué pour chevaucher ? Surtout pour TE chevaucher.
- TAIS TOI !
- Fais moi taire, mon beau. Avant de me faire crier.
Je veux faire disparaître son sourire insolent de ses lèvres. Ho que oui je vais le faire crier. Je me jette sur sa bouche, l'embrassant fougueusement, passionnément. Entre deux baiser enflammés, il articule :
- Dans la chambre.
Je hoche la tête et me précipite vers la pièce à sa suite. Il verrouille la porte et lance un silencio. Puis il reporte son attention sur moi. Et quand je vois son regard parcourir mon corps avidemment je comprend que les choses sérieuses commencent.
- Tu as beaucoup trop de vêtements à mon goût.
D'un coup de baguette, il me déshabille presque entiérement, ne me laissant que ma chemise qui cache à peine ma nudité. Je rougis violemment.
- Je préfère ça.
Il s'assoit sur le lit.
- Viens là.
Je ne bouge pas. Ce n'était peut-être pas une si bonne idée. On ne devrait peut-être pas.
- Albus ? Tu as peur ?
Il a l'air étonné. Je m'avance doucement et, décidant de surmonter mon appréhension, je m'assois à côté de lui et allonge mes jambes sur ses genoux.
- Je devrais ?
- On ne sait jamais, je suis un mage noir. Tu me confies ton corps, est-ce un choix raisonnable ?
- Je ne pense pas. Je suis sensé tenter désespérément de m'échapper.
- Mais tu n'en as plus la moindre envie et tu t'en veux pour ça.
- Je te détestes.
- Moi aussi...
Il me prend le poignet par ma menotte et embrasse ma main délicatement.
-... mon amour.

Recueil D'os Grindeldore (de Moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant