Saoul

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- Albus, viens avec moi, on va dans un bar.
- D'accord mais je ne bois pas.
- Si !
- Non, je sais bien que je ne tiens pas à l'alcool.
- Si tu es bourré, je te raccompagnerai, ne t'inquiètes pas. Allez, on va bien s'amuser !
- Mmm...
- Détends toi pour une fois ! Profite un peu de la vie. S'il te plaît...
Je lui fais mon plus beau sourire et il rougit légèrement.
- D'accord, d'accord...
- Ouais ! Allez suis moi !
Je le prend par la main et le tire à ma suite en courant. On arrive en face de la devanture. J'entre et Albus me suit, un peu en retrait.
- On se met là ? demande-t-il en désignant une table.
- OK.
J'appostrophe le serveur.
- Deux whisky pur feu, s'il vous plaît !
- Ça marche !
- Quoi ? Je n'ai pas dit que j'en voulais.
- Je te l'offre.
- Merci mais c'est trop fort pour moi, je refuse.
- Tu n'as jamais essayé !
Le serveur rapporte deux grands verres de la boisson. Je le paye et tend une chope à mon ami.
- Allez bois !
- Toi d'abord.
Je bois tout le liquide d'un coup sous les yeux médusés d'Albus.
- À toi !
- Pfff...
- Et cul sec !
Il prend sa chope et la regarde comme si elle contenait du poison. Il finit par la porter à ses lèvres et tout boire.
- Mais c'est beaucoup trop fort !
- N'importe quoi... Ça va juste te détendre.
- Je vois flou...
Son visage est devenu rouge.
- Gellert, on va danser...
- Oui, bonne idée.
Il titube un peu et s'accroche à moi. Attend, il est déjà saoul ?
- Albus, ça va ?
- Super... T'avais raison, c'est cool... Je veux danser avec tooaaa...
J'éclate de rire.
- Moi aussi je veux danser avec toaa... je l'imite en pouffant.
Il m'enlace étroitement et commence à bouger en se collant à moi. Je vais le repousser un peu pour garder une distance respectable mais il revient vers moi. Il frotte son bassin contre le mien en me dévorant des yeux.
- Gellert... Hoo Gellert...
Je pique un fard. Il est beaucoup trop proche ! Et je suis sûr qu'au rythme où il est, il va finir par réussir à me faire bander. Pour me donner une contenance je me sépare de lui en disant :
- Je vais chercher un autre wisky.
- Je te suis...
Il passe ses bras autour de ma taille et pose sa tête sur mon épaule. Il m'embrasse dans le cou. Je me mord la lèvre inférieur pour ne pas gémir.
- Albus... Lâche moi....
- Non... Mmm... Gellert...
Il n'est définitivement pas dans son état normal.
- Assis toi là, je lui dis d'un ton ferme en montrant une chaise, je reviens.
- Dépêches-toi, bougonne-t-il.
Ouf, j'ai réussi à me débarrasser de lui quelques instants. Quelle idée j'ai eu de l'emmener ici ! Je vais voir le bar et prend un deuxième whisky pur feu. Maintenant, moi aussi, je commence à voir flou. Mais je tiens beaucoup mieux qu'Albus et je ne suis pas complètement saoul comme lui. D'ailleurs où est-il ? Il n'est plus sur la chaise où je lui avais dit de m'attendre. Merde, merde, merde... Je parcours le bar, slalomant entre les danseurs. Et soudain je le vois. Entre les mains d'une femme. Je m'immobilise, assez près pour entendre ce qu'ils disent.
- Salut beau gosse, tu ne voudrais pas passer une nuit torride avec moi ?
- Non... Avec Gellert...
Je manque de m'étouffer. J'ai bien entendu ?! Il ne doit pas être conscient de ce qu'il dit, c'est impossible.
- Qui que soit ce Gellert, il est beaucoup moins bien que moi, insiste la femme. J'ai une chambre pas loin, viens avec moi...
- Non... Gellert...
- Tu vas arrêtez de parler de lui ! Je vais finir par croire que t'es pédé ! Viens avec moi, plutôt... minaude-t-elle d'une voix mielleuse.
Elle tire Albus à sa suite. Celui-ci se débat mais il est bien moins fort et pas du tout dans son état normal.
- Allez, je te promet que tu vas retrouver ton Gellert si tu me suis...
Immédiatement, le rouquin abandonne toute résistance. Il la suit d'un pas rapide, bien que titubant. Je les rattrape et leur bloque le passage.
- Merci d'avoir retrouvé mon ami, madame.
- Gellert !
Il se jette dans mes bras et me serre fort contre lui. Il est trop mignon... Je lui tapote la tête affectueusement.
- Maintenant, si vous voulez bien nous laisser tranquille.
- J'en étais sûre, vous êtes des pédés ! crache-t-elle.
Je m'appréte à prendre ma baguette mais Albus me devance.
- N'insultez plus jamais MON Gellert ! Sinon vous aurez affaire à moi !!
Il brandit sa baguette, l'air menaçant. La dame part et se fond dans la masse. Je reprend la baguette des mains d'Albus doucement. Dans son état, il pourrait faire un bêtise. Il se laisse faire et me regard avec un sourire niais. Je range nos baguettes dans ma poche et le prend par la main.
- Viens, on y va.
- Non !
C'est vraiment le monde à l'envers, Albus qui veut rester et pas moi.
- Tu es saoule, Albus.
- Pas du tout ! On a à peine commencé à danser !
- Bon, juste une musique, alors.
- Ouaiis!! Je t'aime !
Sa bouche fond vers la mienne et je détourne la tête au dernier moment. Il allait m'embrasser ?!
- Qu'est-ce que t'allais faire Albus ?! je lance, en colère.
- T'embrasser, mon amour.
J'en reste bouche bé. Mais mon "ami" ne me laisse pas le temps de réfléchir qu'il me tire vers la piste de danse. Il se déhanche en se frottant à moi. Haaa, c'est si agréable... Je dois résister, le repousser, éviter qu'on nous voit... Et puis, merde, on s'en fout.
- Gellert...
Il descend ses mains vers mes fesses. Je manque de gémir. Je me colle contre lui et l'enlace étroitement. Je lui caresse les hanches, et il gémit. Lui ne se retient pas, incontient qu'il est.
- Haaaa...
- Chut ! Tais-toi on va t'entendre !
- M'en fout...
Il se frotte à moi de plus belle et je dois faire preuve de tout mon sang froid pour n'émettre aucun bruit. Lui par contre, se laisse aller.
- Hann... Mmm... Gellert... Haaa...
- Mais tais-toi, bon sang !
- Non... Je veux crier mon amour pour toi !
Son amour pour moi ?!
- Pitié, ne fais pas ça !
- Si... J'AIM...
Je ne lui laisse pas le temps de finir et l'embrasse pour le faire taire. Mais au lieu de s'arrêter, il répond au baiser langoureusement. Ho mon dieu... Il y a beaucoup trop de gens autour de nous. Et j'ai envie de gémir, de le déshabiller, de l'embrasser jusqu'à ne plus avoir de souffle... Je romp le baiser sous son regard déçu. Des personnes ont commencés à nous regarder d'un mauvais œil. Je le prend par la main et, sans lui laisser le choix cette fois, le tire vers la sortie. Dès qu'on est dehors je dois prendre une décision. Le ramener chez lui dans cet état ? Je vais me faire massacrer et, doué comme il est, il va crier sur les toits qu'il m'aime. Non, il n'en est pas question. Chez Bathilda, ça serait encore pire. Je vais prendre une chambre. Je me dirige vers l'auberge qu'il m'avait montré, le chaudron baveur. Albus me suit en titubant.
- Gellert... Embrasse moi encore une fois... S'il-te-plaît...
Pitié, qu'il se taise... Il ne m'aide absolument pas à résister à la tentation. J'accélère la cadence pour le distancer. Au bout d'un moment je n'entend plus ses pas. Je me retourne et vois qu'il est arrêté, l'air essoufflé. Je me rapproche et pose une main sur son épaule.
- D'accord, je vais moins vite.
- Merci...
J'attends qu'il reprenne son souffle patiemment. Et soudain, quand je ne m'y attend plus du tout, il m'embrasse. Immédiatement, un plaisir dévastateur m'envahit. Je veux continuer, ne plus jamais m'arrêter. Je répond au baiser passionnément. C'est tellement bon... Mais on ne doit plus continuer, si quelqu'un nous surprend, on est mal.
- Albus, j'avais dit non.
- Mais j'ai tellement envie de toi... Hoo Gellert... Touche moi...
- Je...
- Gellert... Je veux sentir tes mains sur ma peau...
Il s'approche de moi, les yeux remplis de désir. Je fais un pas en arrière, légèrement paniqué.
- Après. À l'auberge.
- Tu me promet ?
- Oui, je dis pour qu'il me laisse tranquille.
Le danger est que j'en ai tout aussi envie que lui et que je suis le seul à peu près sobre. Je nous mène vers le Chaudron Baveur et entre.
- Bonjour, une chambre pour deux avec lits séparés s'il vous plaît.
- Vous arrivez un peu tard. Il ne nous reste plus grand chose.
- On prendra ce qu'il y aura.
- Il ne reste plus qu'une chambre avec un lit pour deux.
Un lit pour deux. Dormir dans le même lit qu'Albus alors qu'il a failli me sauter dessus dans la rue ?! Ce n'est absolument pas une bonne idée.
- Vous n'avez vraiment rien d'autre ?
- Non.
- Mince...
- Bon, vous la prenez ou pas ?
- Oui, oui.
- Cinq gallions.
Je paye en soupirant.
- Suivez-moi.
Je prend Albus par la main et suit l'homme, peu aimable. On traverse quelques couloirs puis arrivons de ans une chambre.
- C'est ici. Vous n'avez pas de bagages ?
- Non.
Il me lance une regard soupçonneux puis soupire bruyamment. Il ouvre la porte et déclare d'une voix lasse :
- Petit déjeuner demain matin de 7 heure à 10 heures. Soyez à l'heure.
- D'accord.
Il repart en boitillant. J'allonge Albus dans le lit et ferme la porte à clé, je ne veux pas qu'on soit dérangés. Je lance un silencio au cas où puis me retourne vers lui.
- Gellert... Caresse moi...
- Non, Albus, je ne peux pas. Tu n'es pas dans ton état normal. Je ne veux pas t'abuser...
- Mais j'en ai envie... Je t'en supplie...
- Je vais me doucher, tu n'as pas intérêt à débarquer dans la salle de bain, c'est clair ?
- Gellert...
Je sers les dents et me dirige vers la douche. Je me déshabille en jetant des coups d'œil en arrière. Pourvu qu'il reste dans le lit. Je me lave rapidement. Je me sèche et enfile mon caleçon de la journée, faute de pyjama. Quand je le retrouve, il est complètement nu. Je détourne le regard immédiatement. Cette nuit va être un enfer. J'ai envie de lui et il a envie de moi mais si je cède à ses supplications, je l'aurai abusé car il n'est pas dans son état normal. Je me dois de résister.
- Albus, enfile un sous-vêtement, immédiatement, je lui ordonne d'un ton sec.
- Non.
- Comment ça non ?! je m'énerve.
- J'ai envie de toi... Gellert... Touche moi, gémit-il en s'approchant de moi.
Non, non, non... Je le regarde dans les yeux, me forçant à ne pas baisser le regard. Il s'avance, determiné. Je ne bouge pas, la mâchoire serrée. Je. Dois. Résister. Il entoure mon torse de ses bras et se blottit contre moi.
- Je t'aime Gellert. Je t'aime, je t'aime, je t'aime !
Malgré ma colère, je ne peux m'empêcher de sourire.
- Je t'aime tellement... Gellert...
Mes dernières défenses sont en train de fondre comme glace au soleil. Il me fait ses yeux doux tellement mignons... Il m'embrasse passionnément, aggripés à moi pour rester debout. Et je gémis. Je sens son intimité toucher la mienne à travers le tissu de mon sous-vêtement. Et le désir que je tentais de garder enfoui resurgi d'un coup. Je le veux. Maintenant. Tout de suite. Je répond au baiser enflammé si passionnément qu'il frissonne. Il enroule ses jambes autour de ma taille et je lui caresse le dos, sans cesser de l'embrasser. Mes mains descendent vite vers ses fesses et il se met à gémir sans retenue. Je nous mène vers le lit et m'y laisse tomber au dessus de lui. Il fait glisser mon caleçon et je me retrouve complètement nu. On se frotte l'un à l'autre mais cette fois, on peut profiter du contact direct de notre peau. Et c'est terriblement bon. Je veux céder à sa requête et le toucher. Lui donner tout le plaisir du monde. Ses halétements m'encouragent à donner toujours plus. Son visage entier exprime le plaisir intense qu'il ressent et c'est la plus belle des récompenses pour moi. Dans un hurlement plus fort que les autres, il se libèrent et me main s'en retrouve salie. Mais ça m'importe peu. Je veux plus, toujours plus. Et lui aussi. Comme deux pièces de puzzles, nos corps s'emboîtent dans des gémissements lâchés de concert chez lui et moi. Je bouge en lui et la sensation que ça me procure est indescriptible. Plus rien d'autre n'existe que lui. Son nom est répetté comme une prière, dans une lituanie entrecoupée de cris de plaisir. Je veux lui donner tout. Être à lui, corps et âme. Jouir en lui, comme pour le marquer comme mien. Enfin, nous avons finis. Nos corps pantelants l'un sur l'autre dans un pêle-mêle de membres, reprennent leur souffles. On est poisseux, de transpiration et du produit de notre amour, mais ça n'est pas grave. Les draps sont sales, mais ça n'est pas grave non plus. Je suis sien et c'est tout ce qui compte. Ses lèvres viennent goûter les miennes une dernières fois, dans un doux baiser. Entrelacés, nous n'avons même pas besoin de mots pour exprimer notre amour, rien ne serait assez puissant. La fatigue emporte sa conscience rapidement et sa tête trouve un air reposé, détendu et innocent qui me fait fondre. Je ne tarde pas non plus à sombrer dans le sommeil, éreinté.

Recueil D'os Grindeldore (de Moi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant