40. Mort de l'interieur

431 27 0
                                    

Point de vue d'Alex

Je descends un autre verre de Whisky. Je ne sais plus exactement à combien j'en suis depuis ce matin mais au moins ça me fait moins mal. Je retourne sur ce putain de punching-ball que je frappe tout le temps depuis quatre mois. Quatre putains de mois où elle m'a laissé. Elle nous tous abandonnée. Je suis partagé entre la rage, l'écœurement et la tristesse. Je frappe une fois très fort de nouveau dans ce putain sac. J'entends un crac. Fait chier ma main ! Je suis sûr que j'ai du encore me peter un os mais on s'en bat la race.
Je reprends la bouteille de Whisky et cette fois ci, je bois directement à la bouteille. Je la vide et je la fracasse au sol. Je rigole. Ma maison ne ressemble plus à rien. On dirait un dépotoir mais je m'en fous. Je devrais peut être cramer cette baraque et crever avec ! De toute manière plus rien n'a d'importance.

Je me jette sur mon canapé et je regarde le plafond.

- Où es-tu mon amour ? Où est ce que tu es parti ?

Je l'imagine seule,  en danger, sans protection ! Mais putain ! Je me lève d'un bond et je retourne dans la cuisine. J'ouvre le placard mais il est vide !

- Putain ! Fait chier !

Je prends mes clés et j'enfile ma veste. Je claque la porte de ma maison sans prendre la peine de la fermer, de toute manière personne viendrait voler un taudis pareil.

Je monte sur ma moto et je fonce vers l'épicerie la plus proche.

A peine sorti, je dégage le sac en papier autour de la bouteille et je me remets à boire la nouvelle bouteille de vodka.

Je la mets dans mon blouson et je retourne en direction de chez moi. Sur la route, je vois la rue d'Andrea. Je devrai peut être y aller. Si ça se trouve il a eu des nouvelles d'Emi ! Je tourne et j'arrive devant la maison. La voiture de l'autre fils de pute n'est pas là ! Tant mieux ! Je pense que si je l'avais devant moi je le tuerai cet enculé  de Val. Il l'a brisé. Je l'ai vu dans ses magnifiques yeux.

Je passe la porte sans toquer. Andrea est assis dans la canapé, le téléphone à la main. Il a le regard dans le vide.

- Salut !

Il ne se retourne même pas. Je vais m'assoir en face de lui. Il ne dit rien. Je sais qu'il ne sait toujours pas où elle est, sinon il me l'aurait dit. Je sors ma bouteille et je continue de picoler.

- Le mec de Gen vient de m'appeler !

Il sort de son silence au bout de quelques minutes pour me balancer cette phrase. Sauf que je m'en bats les couilles de ce type. Je bois de nouveau car le seul appel qui me ferait sortir de cet état de merde serait le sien !

- On n'a jamais pensé à m'appeler ! Tu te rends compte ?

- Hum !

Andrea si tu as envie de parler, ne le fait pas avec moi ! Je m'en bats les couilles.

- Je sais pas c'est bizarre !

- Hum !

Je me prends un putain de cousin dans la gueule ce qui fait tomber ma vodka au sol.

- Putain ! Mais c'est quoi ton problème !

Je me lève car même si je n'ai clairement pas pris de douche depuis au moins une semaine, j'ai pas envie de puer la vodka !

- Hum ! C'est tout ce que tu sais dire ?

- Tu veux que je te dise quoi ! Hein ! C'est cool ! Super, c'est trop gentil de sa part d'avoir appelé !

- Mec ! Tu me casses les couilles sévère ! Regarde toi ! Tu ressemble plus à rien ! Elle voudrait ...

- Ne me parle pas d'elle ok !

- Tu es au courant qu'on parle de ma soeur ! Tu crois pas qu'on s'en inquiète aussi !

- C'est de la faute de Val, Andrea !

- Tu sais très bien qu'il ne pensait pas ce qu'il a dit !

- C'est uniquement de sa faute ! Et je te jure que s'il lui arrive un truc je le tu...

Un silence s'installe. Andrea est épuisé de tout ça ! Il a déjà perdu un frère et moi je suis en train de lui dire que je vais buter le deuxième jumeau ! Je suis le roi des cons, putain !

- Désolé, je voulais pas !

Andrea regarde son téléphone encore et encore. Je décide de lui prêter attention.

- Qu'est ce qu'il voulait ?

- Prendre de nos nouvelles ! Je sais pas c'est chelou tu trouves pas ? Et je sais pas j'aurai juré entendre ... non laisse tomber !

- Quoi ?

- Je sais pas c'est comme si j'entendais quelqu'un derrière !

- Ouais et ?

- Si c'était elle ?

Un rire sort de ma gorge. Il est rauque et cynique !

- Tu dis n'importe quoi !

Puis tout à coup, je repense au jour de l'enterrement.

- il était là !

- Quoi ? Qui ?

- Le jour de l'enterrement il est venu voir Emi. 

Je sors de ma transe et me redresse sur mes pieds. La vodka que j'avais ramassé s'écrase cette fois ci sur le sol. En temps normal je me serai jetté dessus comme un possédé mais là je sens quelque chose !

- Qu'est ce qu'il t'a dit ?

- Je suis en train de me refaire toute la conversation dans ma tête mais il n'a rien dit de spécial !

- Donne moi ton téléphone ! Il faut qu'on le voit ! Mais quel con ! Pourquoi je n'ai pas pensé à lui ! Le jour de l'enterrement il était là et ensuite Emi était très bizarre !

- Calme toi ok ! Si ça se trouve on se monte la tête !

- Tu sais ça fait combien de temps qu'on a plus de piste ?

- Depuis des mois ... on a tout épuisé au bout de 3 jours !

- Je veux en avoir le cœur net ! Viens on va chez lui. 

- Mec, je t'ai dit de te clamer ! Il n'est pas à LA ! Il vit à New York maintenant !

- Quoi ? Passe moi ton putain de téléphone !

Je lui arrache des mains et je t'appelle le dernier numéro. Ça sonne mais messagerie.

- Bro, je veux la retrouver autant que toi mais si ça se trouve ce mec ne sait rien ! Il était super mal et on a jamais pensé à l'appeler.

- C'est encore sa putain de messagerie !

Je n'attends même plus de tomber sur sa messagerie. Je relance des appels toutes les trois secondes pour qu'il décroche son putain de téléphone.

- Alex !

Andrea a hurlé et m'a arraché le téléphone des mains. Je sors de ma transe et je le regarde. Mais qu'est ce qui m'arrive ? Je n'aurai jamais pensé pas même une seule seconde, qu'un jour, après tout ce qu'on a traversé, que je serai réduit à rien comme cela. Ma tête tourne à cause de l'alcool. Ma main me lance. J'ai l'impression d'être devenu un mort vivant. Je me rassois sur le canapé, la tête dans les mains et je m'efforce de repenser à cette putain de nuit. Lorsque je me suis réveillé, j'ai senti que sa place était froide comme si elle était partie depuis longtemps. J'étais descendu en bas car j'étais persuadée de la trouver dans la salon. Je l'ai cherche partout... et je ne l'ai jamais retrouvé. Sans m'en rendre compte, j'étais en train de chialer comme un putain de gosse. J'essuie du revers de ma main ma joue et je renifle.

- Alex, on va la retrouver !

- Je n'en suis plus aussi sûr que toi ! Ça fait des mois et on est sans nouvelle !

- Tu sais, elle a vécu avec nous toutes ces années et je suis sure d'une chose c'est qu'elle sait très bien se débrouiller ! On va la retrouver !

Secrets de familleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant