30. Affrontement

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Point de vue d'Alex

Je souffre énormément mais je ne montre rien. Je me dirige vers ma bécane mais Andrea me rattrape.

- Tu comptes te tuer ou quoi ? On prend ma caisse !

Même si ça me fait extrêmement chier de l'avouer, il a raison. Entre ma main amochée, mon nez explosé et ma côte qui me fait mal, je ne peux pas reprendre ma moto avant un petit bout de temps. Je me tourne et j'ouvre sa portière passager. Val et Marco débarquent juste derrière nous.

- Les gars, on vient avec vous !

- Gen reste avec Emi.

Val me dit cette phrase pour me rassurer et je le remercie avec un sourire. Je n'aurai jamais cru qu'il serait le plus concerné de notre relation. Depuis hier, il m'épate vraiment.

Les deux frères s'installent à l'arrière. Andrea démarre sa BMW et enclenche la marche arrière. Il passe la première et il démarre en trombe. Il n'est absolument pas délicat dans ses rapports. Je vois bien qu'il est en rogne et à quelque part je peux le comprendre. Je n'ai jamais eu plus de considération pour quelqu'un que pour cet homme. On se connaît depuis gamin et on a du se soutenir a cause de toute cette merde. Il est bien plus qu'un meilleur ami pour moi. Il est comme un frère. Parfois, je me dis que si je n'étais pas réellement amoureux d'Emi, je n'aurais jamais risqué mon amitié. Je sors de ma rêverie quand il prend la parole.

- Tu avais une idée en tête ?

- Très honnêtement, si je le pouvais je les butterai tous.

- J'ai peut être dû te cogner trop fort hier !

- J'ai dit si je pouvais ! Non cette nuit, j'ai eu une idée. 

- Développe, je t'en prie !

- Je préfère pas. Vous voulez m'accompagner c'est bien mais c'est moi qui gère là-haut ! D'ailleurs, il faut qu'on passe chez moi.

- Tu crois sérieusement que je vais te laisser faire de la merde ! On est lié je te signale ! Et ça me fait mal de le dire mais encore plus maintenant que tu te tapes ma sœur !

- Je ne me tape pas ta sœur ! Je l'aime ok ?

Andrea accélère encore plus et il dépasse largement la vitesse autorisée. Il pile devant chez moi. Il se retourne et parle à ses deux frères.

- Vous deux, vous restez là!

Ils se regardent tous les deux mais ne bronchent pas. Val est sur ses gardes mais je le regarde pour le rassurer.

J'entre chez moi et Andrea me suit. Je me dirige péniblement vers mon salon. Mon appart est presque vide. Je n'y suis jamais puisque je suis tout le temps chez eux. Dans mon meuble que j'ouvre rapidement, j'accède à mon coffre fort. Je tape le code à 10 chiffres et je saisis un dossier.

- Qu'est ce que c'est ?

- Le moyen pour qu'ils arrêtent de nous faire chier.

- Je comprends pas !

- Depuis dix ans, toutes les merdes qu'ils ont pu faire, je le recense là-dedans.

- Et ?

- On a un moyen de pression !

- Je comprends pas ?

- Aujourd'hui, où ils nous rendent notre liberté ou je les fais crever ! 

- Alex, je comprends rien ...

- Ne t'inquiète pas Bro ! Tu vas comprendre sur place.

- J'aime pas ça ! Je sais même pas ce que tu veux en faire !

- Tu verras. Fais moi confiance.

- Que je te fasses confiance !

- Écoute je sais que pour Emi ...

- Je t'interdis de me parler d'elle ! Je sais pas ce qui m'a déçu le plus ! Le fait que tu m'ait menti droit dans les yeux ou le fait que se soit ma sœur !

- Je te jure que si j'avais pu l'éviter, je l'aurai fait ! Je suis tombée amoureux d'elle ! Et elle m'aime aussi ! Si je me bats aujourd'hui, je te jure que c'est pour elle ! S'il m'arrive quelque chose, au moins elle sera en sécurité et elle pourra vivre sa vie !

- Sauf qu'elle veut une vie avec toi maintenant ! Donc je te conseille de faire attention à toi car si elle souffre se sera de ta faute !

- Tu acceptes alors ?

- Accepter est un bien grand mot ! On va déjà essayer de régler cette histoire avec ces batards et on verra ensuite.

- Prends ça !

Je lui tends une arme et j'en prends une également. Andrea le sait, on en a jamais fait usage avant mais on s'était promis qu'en cas d'extrême urgence, se serait nécessaire.
Je ferme le coffre et on retourne dans la voiture.

Andrea a roulé beaucoup plus calmement. On arrive devant l'entrepôt. Même si les anciens ne sont pas présents, les deux Fardellis sont là car leurs voitures sont garés juste devant. Andrea demande à ses deux frères d'attendre ici.

- Vous êtes en plein délire ! On vient avec vous.

Marco s'excite à l'arrière. Mais Andrea est persuasif simplement avec son regard.

- Si on est pas de retour dans vingt minutes ou si vous entendez que ça craint vous foncez à la maison et vous vous mettez à l'abri.

- Vous allez foutre quoi là-bas ?

- Je vais sauver votre petit cul ! S'il m'arrive quoi que ce soit, dites à votre sœur que je l'aime.

Après avoir lancé cette phrase, je claque la portière et je me dirige vers l'entrée où les deux bolosses sont toujours présents. Je n'ai jamais eu aussi peur de toute ma vie mais il faut que j'agisse pour elle, pour moi, pour nous. Ils nous laissent passer. J'emprunte le couloir et cette saloperie d'odeur est toujours présente. Je rentre dans leur bureau et Andrea me talonne. Ils lèvent les yeux et nous regardent tous les deux.

- Regarde qui voilà !

- Les deux petits fils de pute qui nous ont niqué, non ?

- Comment va la petite salope qu'on a croisé hier ?

Je sers les dents. J'ai envie de pulvériser ces connards ! Je ferme les yeux et je respire. Tout va bien se passer Alex, tu peux le faire. Je jette un coup d'œil derrière moi et je vois qu'Andrea est prêt à leur sauter à la gorge.

- Ma sœur va très bien !

- Oh mais elle n'est pas que ta sœur ? J'ai appris qu'elle couchait avec ton pote ! Pas trop dur ? Aïe ça doit faire mal alex de se faire defoncer par son pote d'enfance !L'avantage c'est que si j'en fais ma pute, ça vous briserez tous les deux !

- Va te faire enculer Fardelli ! Tu ne l'as touche pas !

Cette phrase est sortie très vite de ma bouche mais elle a eu l'effet escompté. Dante se lève et pose ses mains sur son bureau. Il me regarde droit dans les yeux.

- Je te conseille de te calmer ! Tu n'es pas en position de force, je te signale. Les merdes dans ton genre je les fais butter ou mieux je les oblige à regarder quand je prends soin de leur femme.

- Espèce de ...

- Calme toi !

Andrea me saisit l'épaule pour me faire reculer. Il passe devant moi et prend la parole.

- Je crois qu'est venu le temps de passer un accord.

Il s'assoit en face d'eux. Dante se rassoit et avec un énorme sourire aux lèvres, il m'invite à m'installer en face de lui.

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