57. Le Pardon

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C'est dingue, parfois, comme le destin peut nous jouer des tours. J'ai vécu à la fois la pire et meilleure journée de ma vie, hier. Retrouver mes fils et Alex, m'a permis de me rendre compte que plus jamais je ne veux être séparée d'eux.
Avoir pris la décision de quitter LA était une mauvaise idée même si je me demande encore comment nous serons tous en sécurité après cette nuit.
Allons nous devoir quitter le pays ? Changer d'identité ? Toutes ces questions tournent en boucle dans ma tête. Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit et j'ai pris le temps d'avertir Marco de tout ce qui s'était passé. Je sais qu'ils sont en chemin tous les deux et je sens au plus profond de mon âme que j'ai besoin d'eux à mes côtés pour traverser tout ça ! Hier, j'ai vraiment cru que tout était fini pour moi. J'étais prête à quitter ce monde pour aller rejoindre Maman et Gen. Mais aujourd'hui, je veux me battre pour mes deux bébés, pour l'amour de ma vie. Nous devons impérativement nous sortir de là coûte que coûte. Lorsque je suis arrivée dans la chambre d'Alex, j'ai tout de suite vu qu'il n'avait pas dormi de la nuit, lui non plus. Ses yeux étaient injectés de sang et il paraissait dans un état second. Je me suis tout simplement assise à côté de lui en lui demandant de dormir un peu, chose qu'il a faite . J'avais un million de questions à lui poser mais cela devait attendre. A cause de sa commotion, il allait avoir besoin de beaucoup de repos et surtout de calme afin de se remettre correctement.  Je l'observais pendant tout ce temps en me demandant encore comment, j'avais bien fait,  pour vivre loin de lui pendant ces derniers mois. Lorsqu'il ouvrit les yeux une bonne heure après, son regard était humide. Je le connais par coeur et je sais qu'il retient ses larmes. Mon coeur se brise mais je suis là, à présent et je ne compte plus jamais l'abandonner.

- Vas-y doucement mon amour !

- J'ai l'impression de rêver.

- Pourtant tu es bien réveillé et je suis là !

Nous fîmes tous les deux surpris par la porte qui s'ouvrît.

Mon coeur fit un bond dans ma poitrine. Marco et Val étaient là. Marco avait le sourire sur les lèvres mais mon regard s'attarda sur Val. Il était mal et son regard était vide et fuyant. Il regarda rapidement ses pieds sûrement gêné. Je ne pouvais pas le laisser comme ça ! Je me mis à courir et je me jetais dans ses bras. Il répondît à mon étreinte  en me serrant le plus fort possible contre lui. Je ne sais pas combien de temps, cela a duré mais il finit par desserrer sa prise et me dit tout doucement :

- Je suis désolé, Bébé.

Je me mis à pleurer. Cet imbécile croit encore que je lui en veux mais je ne lui en ai jamais voulu. Je pouvais comprendre sa peine et surtout je ne regrette qu'une seule chose, ne pas avoir été là pour lui, pour l'aider à sortir de ses démons et surtout à essayer de le déculpabiliser car je suis certaine, le connaissant, qu'il s'en veut pour tout un tas de raisons.

- Ca devient carrément gênant ! Putain, Val bouge ton cul et laisse moi prendre bébé dans mes bras.

Marco me souleva du sol en prenant soin de pousser Val et me serra à son tour dans ses bras. J'eu, à cet instant, le sentiment de revivre. Andrea allait être aux anges, à son réveil, de nous voir tous enfin réunis.

- Ce qui est gênant c'est que vous soyez en train de faire des câlins à ma meuf, les gars !

- Je te signale qu'elle était notre sœur avant même que tu poses tes sales pates de fils de pute sur elle !

- He, du calme Marco ! Je ne viens pas de vous retrouver pour que vous vous disputiez déjà !

Je repris ma place aux côtés d'Alex alors que Marco et Val s'asseyent sur des fauteuils dans la chambre.

- Comment va Andrea ? Vous avez eu des nouvelles ?

Marco a l'air inquiet. Val lui reste de marbre et n'ose pas prendre la parole.

- On va attendre que notre grand frère se réveille et on pourra tous aller le voir d'ici une petite heure je pense. Tout s'est très bien passé. Il est costaud ! Ma collègue me préviendra dès son réveil.

- Ta collègue ? Tu bosses ici ?

- Je bossais ici, Marco ! J'ai du arrêter le travail il y a 6 mois avant l'arrivée des garçons.

- Où sont-ils ?

Val avait parlé avec une voix fluette. J'étais assez stupéfaite. Alex et Marco le regardait normalement, ils n'ont pas l'air surpris. Je n'avais pas l'habitude de le voir ainsi. Val a toujours eu un tempérament de feu. Visiblement, cela n'était plus le cas.

- Ils sont avec Dwayne. On ira les rejoindre dès qu'Alex sera sorti et qu'on aura pu voir Andrea.

- Oh, Dwayne !

Val se referma aussitôt. Mon frère avait perdu toute sa joie de vivre qui le définissait tant auparavant. Même si je sais que la perte de son frère jumeau y ait pour beaucoup, j'espère qu'il va vite remonter le pente et surtout qu'il va se retirer de la tête qu'il est responsable de mon départ.

Brooke entra dans la chambre tout en regardant son biper.

- Hey fausse blonde, il est réveillé.

Lorsqu'elle lève la tête, nous partons tous dans un fou-rire. Elle commença à avoir les joues rouges de honte.

- Euh, je suis sincèrement désolée ... je ne savais pas que ...

- Brooke, je te présente mes frères, Val et Marco !

- Hello et désolée pour cette entrée remarquable ! Petite cachotière ! Tu es sacrément bien entourée, toi !

Et voilà que ça recommence ! Toutes mes amies ont toujours été raide dingues de mes frères ! Voilà pourquoi je n'en avais plus qu'une ! Rien que de penser à elle, les poils de mes bras se dressent. Je me change les idées en sautant du lit.

- Je suppose que je conduis tout le monde à son chevet ?

- Merci Brooke.

Après avoir forcé Alex à monter dans un fauteuil, nous montons dans l'ascenseur pour rejoindre le service de réanimation. Je suis tellement soulagée qu'Andrea aille bien. Arrivés devant sa porte, Brooke nous laisse seuls mais nous indique en insistant qu'on doit y aller doucement et surtout de ne pas rester trop longtemps.

Nous entrons tout doucement dans la chambre qui est silencieuse et baigne dans l'obscurité. Andrea est bien évidemment couché sur son lit. Je m'approche délicatement, et je lui saisis la main.

- Bonjour grand frère !

Il tourne légèrement la tête et nous regarde prendre possession de l'espace tout autour de son lit.

- Bébé !

- Je suis là ! Et regarde, on est tous là !

- Alex ?

- Je suis là Bro !

Marco pousse le fauteuil d'Alex afin de l'approcher le plus possible du lit d'Andrea.

- T'es un sacré con !

- Je te remercie ! Tu es sûr de ne pas vouloir me dire bonjour, salut comment tu vas ?

- Non ! Tu es un con ! Pourquoi est ce que tu es venu ici tout seul ? Hein ?

- J'avais besoin de la retrouver !

- Parce que nous non, peut être ?

- Bro, c'est fini ! Elle est là maintenant et tout le monde va bien grâce à toi ! D'ailleurs comment tu as su?

- Et toi, comment tu as su ?

Je n'ai pas pu retenir ma dernière phrase. Elle était restée en suspens mais elle devait à présent sortir pour savoir comment il avait su et surtout pour savoir ce qu'on allait tous faire à présent, maintenant que nous sommes tous réunis.

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