Secrets de famille

53. Adieu

Point de vue d'Emi

J'avais presque réussi à lui dire qu'il était papa. Que je ne le remercierai jamais assez pour ce cadeau et que j'étais là pour que tout soit fini, pour eux.
Bien évidemment, ils étaient entrer au même moment dans cette cave humide qui serait le dernier endroit que je verrais. Je ne pouvais plus lui dire car je ne voulais pas les mette en danger, nos bébés, je ne voulais pas que ces monstres soient au courant. Ils pourraient s'en prendre à eux même si je savais qu'ils étaient en sécurité à présent. Andrea devait être au près d'eux avec Dwayne. Je lui avais envoyé un message sur la route, lui disant que la clé de l'appartement était dans le sac des jumeaux. Ils étaient libres à présent.

Je fus tiré en arrière et séparé de lui avec violence. Je savais que cela serait bientôt terminé. J'allais rejoindre mes parents et Gen et de là haut je les verrais grandir. Mon regard était bloqué sur le sien. Je ne voulais voir plus que son visage avant de quitter ce monde cruel. Il hurlait et pleurait. Mon Alex était en train d'essayer de se débattre pour éviter ce qui allait se produire d'ici quelques instants. Je n'entendais plus rien, j'étais dans une bulle silencieuse où toutes les images de ma vie défilées. Je voyais papa, maman, mes frères, les jumeaux et lui ! Je lui souris et lui disant simplement :

- Je t'aime.

Je fermais les yeux et respirait comme je pouvais. Je sentis qu'on me détachait. J'entendais, au loin,  Alex crier mon nom, mais je me refusais de les ouvrir de nouveau car je ne voulais pas le voir souffrir. Je fus jeté au sol comme un vulgaire sac. J'étais prête. J'entendis un premier coup de feu puis un deuxième. Mon réflexe premier fut de m'écrouler au sol. Je n'avais pas mal. J'essayais le plus possible de me remémorer leur petite bouille, leurs petits sourires auquel j'avais eu le droit pendant ces cinq jours magiques et uniques. Je n'entendais plus rien autour de moi. Seulement, des voix lointaines et des cris. Je tentais de me souvenir d'une dernière chose, Alex, lorsque nous nous étions embrassés la première fois dans la véranda de maman. Il y eu cet espèce de silence qui me permettait de souffler une dernière fois !

- Bébé ?

J'entendis cette voix. Une voix que je connaissais par coeur. Celle qui avait été celle d'un frère, d'un père pendant des années. Je sentis qu'on soulevait mon corps du sol. Mes bras pendaient et plus aucun muscle n'avait leur fonction. Puis le son était revenu peu à peu. Alex hurlait et il répétait que j'étais en état de choc. Je ne comprenais plus rien. Étais-je partie ? Où est ce qu'ils m'avaient raté au point que je mêle la réalité à la fiction. J'essayais d'ouvrir  les yeux mais j'avais peur de ce que je verrais. Je sentis une main caressait ma joue. Cette main je l'aurai reconnue parmi mille. Même si cela me terrifiait, il fallait que j'affronte la mort et ce qu'il y'avait au bout du tunnel. La première chose que je vis c'était le plafond de cette cave. Le néon jaune clignotait. Puis, progressivement en me concentrant, je vis son magnifique visage. Il était à côté de moi, de l'inquiétude dans le regard. Il me parlait mais je ne l'entendais pas. Ses yeux étaient infectés de sang et il continuait de pleurer. Ça y est, je crois qu'il m'avait rejoint au ciel. Mais pourquoi avais- je entendu la voix d'Andréa ? Comment pouvait il être là avec nous ?
Je penchais ma tête sur le côté, et je le vis étendu à côté de moi. Il avait une main sur son ventre. Son t-shirt était en train de s'imprégner de sang. Je crois que c'est à ce moment là, que je repris ma respiration et que j'entendis de nouveau, le son qui provenait de la pièce.

- Emi ! Je t'en prie !

Alex était en train de me secouer pour que je reprenne mes esprits. J'essayais alors d'analyser si j'étais blessée ou si j'avais mal quelque part mais je ne sentis rien. Je croisai le regard d'Alex. Celui ci fut soulagé de voir que j'avais de nouveau une réaction. Il me prit dans ses bras et me serrait comme si je revenais du monde des morts. Il pleurait et ne s'arrêtait pas de caresser mon visage. Je sais pas combien de temps, j'étais resté ainsi, mais je pris conscience de la vision que j'avais vu plutôt !