46. Le reveil

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Point de vue d'Alex

Elle est si belle dans sa robe blanche. Elle avait choisi une robe de princesse qui mettait en avant sa poitrine et dégager entièrement ses épaules. Elle portait un chignon décoiffé avec des grosses boucles tombant sur son dos parfait. Un sourire jusqu'aux oreilles, elle s'avançait en ma direction aux bras d'Andrea. Alors que mon regard était fixé uniquement au sien, je sentis quelque chose tiré ma veste. Je ne pouvais détourner mon regard de ma future femme. Mais cela devenait insistant comme si on voulait que je baisse la tête. Je pris sur moi pour détaché mon regard du sien et lorsque je pencha la tête, je vis un petit gars. Il avait mon visage enfant mais son regard était celui d'Emi. Il devait avoir deux ou trois ans, il continuait à tirer avec insistance alors je me mis à genou et il me prit par le coup. Il glissa son petit bras autour de mon cou et vint mettre sa minuscule bouche à hauteur de mon oreille. Il chuchota tout doucement : Maman, c'est la plus belle, papa!

J'ouvris brusquement les yeux. Ma gorge était sèche et une douleur horrible me prit de partout. Je dû réfléchir pendant au moins une bonne minute avant de me remémorer les derniers événements. Emi, mariage, fils, non non ! Le bip du moniteur me fit comprendre que j'étais à l'hôpital. Puis tout me revint. Emi qui m'annonçait qu'elle avait quelqu'un d'autre, Andrea, la baston... je voulu respirer mais quelque chose m'en empêchais. J'ouvris plus profondément les yeux et je vis deux filles en blouse blanche se dépêcher tout autour de moi. Je sentis un tube se retirer de ma gorge et une envie de vomir me prit.

- Monsieur Ducrey ? Vous m'entendez ?

Je dis oui de la tête mais immédiatement je venais de regretter ce simple mouvement. Mon évanouissement était proche. Je me sentais complètement dans les vapes et surtout je tanguais.

- Doucement ! Doucement ! Vous devez y aller étape par étape ! Voulez vous boire un peu d'eau ?

Je songeais à bouger de nouveau ma tête pour répondre à l'affirmatif mais je ne voulais pas risquer un nouveau tremblement de terre intérieur. Un oui excrément bizarre sortie de ma gorge. J'ai l'impression d'être complètement aphone.

- Monsieur Ducrey, tout va très bien d'accord. Cela fait maintenant, un mois que vous étiez plongé dans un comas. Est ce que vous vous souvenez de ce qu'il s'est passé ?

- Emi

Le son de ma voix revenait progressivement. Le son était plus clair. J'ai besoin d'elle. Je veux l'avoir avec moi maintenant.

- Vos amis vous ont ramené ici après qu'il vous ait découvert. Ils pensent que quelqu'un vous a agressé. Je vais les prévenir tout de suite.

- Emi

- Monsieur Ducrey, calmez vous d'accord. Je vais les appeler et je vais leur demander s'ils connaissent Emi. Profitez en pour vous reposer un peu. Je reviens dans 5 minutes.

Lorsqu'elle quitta la pièce, je pris le temps d'analyser chaque mot qu'elle ait pu me dire. Mes amis m'ont amené ici ! Ok, Andrea, Marco et Val ! Après qu'ils vous aient trouvé ... agression ... bien sûr! Andrea n'a pas pu dire que c'est lui qui m'avait amoché comme cela sinon il aurait fini en taule. Emi ! Si ça se trouve ils l'ont retrouvé. Mon coeur se mit a battre de nouveau la chamade. Et si mon rêve était réel. Et si ils l'avaient retrouvé ! Elle serait bientôt au près de moi. Je pris soin de réguler ma respiration puis j'inspectais mon corps sans trop bouger ma tête. Une plâtre était présent sur ma main. J'arrivais difficilement à bouger mais mes orteils remuaient tout comme mes doigts. Je n'étais pas infirme c'était déjà ça ! Une douleur légère était présente sur le côté droit de mon corps mais elle n'était plus du tout insurmontable.

Quelqu'un entra dans la pièce une bonne demie heure plus tard. Un vieil homme en blouse blanche. Sûrement le médecin. Il toussa puis commença son monologue.

- Monsieur Ducrey, je suis le docteur Raymond. Je suis heureux de voir que vous êtes réveillé. Vous avez été placé dans le coma il y a un mois suite à un traumatisme crânien très sérieux et une perforation de poumon droit par deux cotes. Le taux d'alcoolémie présent dans votre organisme et votre hémorragie cérébrale nous ont donné du fil à retordre. Vous revenez de loin! Une chance que vos amis vous aient tout suite emmené aux urgences !

Une chance ! C'est l'un d'entre eux qui m'a mis dans cet état ! Bon certes, je l'ai entièrement mérité puisque c'est moi qui ai provoqué la baston du siècle.

- Vous pouvez parler mais ne forcez pas. Je vous conseille de faire des gestes très doucement. Vous allez recouvrir toutes vos facultés mais cela risque de prendre un peu de temps. Vos amis sont arrivés. Vous pouvez les voir mais ne vous fatiguez pas, d'accord ? On va y aller étape par étape. Bien. A tout à l'heure.

Le médecin était à peine sorti que trois têtes que je connais bien entrèrent dans la chambre. Sans bouger ma tête, je regardais l'embrasure de la porte mais personne ne suivit. Andrea poussa ses frères et passa le premier. Il tomba au sol les genoux à terre et pris ma main dans les siennes. Il pleurait à chaudes larmes.

- Mon dieu, Bro ! Si tu savais comme je m'en veux ! J'ai déjà perdu un frère et je refuse d'en perdre un autre, pardonne moi ! Putain, c'est la deuxième fois que t'envoie à l'hôpital ... Tu m'as fait si peur !

Même si je ne pouvais lui en vouloir de m'avoir presque tué, une petite leçon ne lui ferait pas de mal !

- Qui êtes vous ?

Cette petite phrase était à peine audible mais suffisamment pour qu'il se redresse et que son visage se décompose !

- Bravo Andrea ! Tu lui as bousillé le cerveau ! dit Val en lui administrant un coup de poing sur l'épaule.

Même si je ne pouvais toujours pas le blairait, sa présence me fait du bien.

- Mec, c'est moi Andrea ! Tu ne me reconnais pas !

- Non !

- Mais le médecin disait que tout allait bien ! Je comprends pas !

-  Putain c'est possible ! Mais Andrea pourquoi tu as fait ça ! Tu te rends compte !

- Val ta gueule ! Putain, c'est lui qui m'a bondit dessus ! Il était devenu fou ... on avait la rage tous les deux et ...

- Et, je rigole !

- Quoi ? Tu te souviens de moi ?

- De tes coups de poing, ouais ! Et de vos sales gueules aussi !

- Putain ! Mais quel abruti !

Je regrettais déjà de rigoler. Ma tête se mit a tourner. Je pense qu'ils ont du comprendre car ils sont tous les trois devenus blancs comme des culs.

- Ca va.

Andrea, Marco et Val sont restés une bonne partie de la matinée. Je répondais froidement à Val à toutes ses vannes. Il n'avait pas parlé de son pétale de câble et cela me convenait bien pour le moment. Andrea s'est excusé, je ne sais combien de fois et même si j'ai eu beau lui dire que c'était entièrement de ma faute, il m'a dit à plusieurs reprises que je lui étais redevable. Je ne suis pas prêt de l'oublier. Lorsque nous avons évoqué ensemble Emi, ils ont tous baissé la tête. Les yeux d'Andréa se sont humidifiés. Val était plus que nerveux et triturer ses ongles. Mon seul remède aurait été de la voir franchir la porte ou au moins d'avoir retrouvé sa trace mais rien à faire ma chérie restait introuvable. Ils se sont fait mettre à la porte par les infirmières vers 11h00. Cela n'a pas été de tout repos pour elles car Andrea refusait de bouger. Elles ont du le menacer d'appeler la sécurité pour qu'il puisse déguerpir.

Les jours suivants passaient et mon magnifique rêve était mon plaisir solitaire. A chaque fois que je fermais les yeux, je la voyais en robe de mariée et notre fils à nos côtés. Je m'étais fait une seule promesse sortir le plus vite possible de l'hôpital et la retrouver ! Les mecs venaient chaque jour se relayer et passer du temps avec moi. Le plus difficile c'était quand Valentino venait. Il ne me regardais pas en faces. Dans tous les cas, je restais souvent silencieux car je ne pensais qu'à elle. Même si elle avait quelqu'un, je savais qu'elle m'aimait et si je la retrouvais, je me jetterai à ses pieds pour la récupérer. Trop de mensonges lui ont pourri la vie, trop de drames aussi ! Alors Émilia Chérie, je vais te retrouvais et je ne quitterais plus jamais .

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