51. Une nouvelle vie

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Point de vue d'Emi

Vingt heures ! Le travail avait duré vingt heures pour mettre au monde ces deux merveilles qui étaient à présent endormis dans mes bras. Ils étaient magnifiques. Mon coeur se serrait à chaque fois que je posais les yeux sur eux. Je pensais connaître l'amour de part ma famille ou encore grâce à Alex mais lorsque je les avais vu, j'avais compris que ce lien indestructible nous unirait à tout jamais. Mes deux petits garçons étaient tellement magnifiques. Ils ressemblaient à leur père. Leurs cheveux étaient châtains foncés et leur petit nez était celui d'Alex. J'avais versé beaucoup de larmes pendant cette accouchement en pensant uniquement à lui, à sa réaction s'il avait était avec nous. Ce n'était pas de la tristesse mais de l'amour que je ressentais à ce moment là ! Même s'il ne verrait peut être jamais ses fils, je savais au plus profond de moi qu'ils l'aimeraient car je leur parlerai continuellement de lui. Je pourrai leur raconter à quel point nous nous aimions et surtout à quel point Alex les aurait aimé. Ma décision de les priver d'un père était certes très difficile mais il était question de leur sécurité. D'ailleurs, il fallait à présent que je trouve un nouveau plan. Si les Fardelli savaient que j'étais à New York, je n'étais plus en sécurité et eux non plus. Je devais en parler avec Dwayne et lui annoncer que d'ici quelques jours, je devais fuir de nouveau. Cela sera compliqué mais ma priorité restait ces deux petites âmes que je tiens précieusement dans mes bras. Je fus coupé par un remue-ménage juste devant ma porte. Mon coeur s'emballât mais je fus soulagée lorsque je vis qui entra dans la pièce.

- Hey ! Les petits gars c'est tonton Dwayne !

- Chut, tu vas les réveiller !

Il posa des dizaines de sachets sur le fauteuil de la chambre et s'approcha de nous trois. Il me demanda l'autorisation et prit Gen dans ses bras. Je n'avais pas voulu pensé aux prénoms de ces bébés avant leur arrivée. Je n'étais pas prête à cette réalité qui m'a balayé de plein fouet lorsque je les ai vu. Gen, c'était une évidence pour moi. Pour le prénom de son frère, j'avais opté pour le prénom de son papa. Alex et Gen. Cela était parfait.

- Regarde moi, cette merveille ! Tu sais mon petit Gen, tonton t'aime déjà très fort.

J'observais Dwayne qui avait été plus que parfait durant l'accouchement. Je souffrais tellement que j'avais tenue sa main et refusais de la lâcher en hurlant comme une folle. Il avait été contraint de me suivre jusqu'au bout. Il a failli tourner de l'œil plusieurs fois mais il était resté à côté de moi en me parlant de tout et rien pour m'aider dans cette mission. Il avait très bien vu que je pleurais beaucoup mais il n'a pas cité leur nom une seule fois. Même si je le savais déjà, j'ai compris à ce moment précis, pourquoi il était si important pour mon frère.

- Alors ces petits gars ont été sages cette nuit ?

- Gen, beaucoup plus qu'Alex !

- Pourquoi ça ne m'étonnes pas !

Nous rions tous les deux en oubliant tous ces problèmes qui étaient là et ceux qui nous attendaient encore !

Dwayne était resté avec moi toute la journée. Il avait apporté des dizaines de cadeaux aux garçons. Cela faisait deux jours que j'étais à l'hôpital, dans ma bulle, avec cette sensation de sécurité. Pourtant, je savais au fond de moi que je devais absolument prendre une décision. Dwayne ne m'avait pas parlé de ce sms, sûrement car il redoutait la réponse. Nous n'étions plus en sécurité, ici à New York, pourtant je ne me voyais pas, avec mes deux bébés, tout recommencer surtout que j'allais être loin de lui. J'avais voulu de tout mon coeur partager cela avec lui mais à chaque fois que je le regardais avec Gen ou Alex dans les bras, mon coeur saignait. Il avait été présent à chaque étape et surtout je ne voulais pas lui enlever un nouveau Gen... Même si je sais, qu'il aime ces bébés de la même manière, lorsque je lui avais dit que je souhaitais appeler le petit dernier Gen, il avait pleuré. Comment pouvais je lui faire ça ? Comment, après tout ce qu'il avait fait pour moi ? Les jumeaux étaient endormis dans leur berceau. Je faisais défiler les photos de leur père et de leurs oncles... Je les imaginais apprendre la nouvelle ... Andrea serait ému aux larmes, Marco et Val seraient en train de déconner pour savoir lequel des deux serait le plus fort !  J'évacuais l'air de mes poumons pour me sentir plus légère mais rien ne pourrait m'aider à prendre pour la deuxième fois de ma vie, une décision encore très difficile.

Le lendemain matin, Dwayne est venu à la maternité pour venir nous récupérer. Nous rentrons à la maison aujourd'hui. Toute maman serait heureuse de sortir d'ici pour être enfin à la maison. Toutes sauf moi ! J'angoissais de me retrouver seule avec ces deux boudchous même si je savais pertinemment que Dwayne serait présent ... mais pour combien de temps.
Je les avais habillé le plus chaudement possible et j'avais déjà rassemblé toutes mes affaires lorsqu'il arriva. Il dut faire plusieurs voyages pour embarquer tous les cadeaux qu'il avait fait aux jumeaux. Puis ce fut à notre tour, à tous les trois de quitter cette chambre.
Lorsque nous arrivions dehors, Dwayne se dépêchait de mettre les cosy à l'intérieur de sa voiture. Je respirais l'air frais de l'hiver New Yorkais. Il attacha les jumeaux avec une grande facilité. Je suis sûre qu'il avait dû s'entraîner. Le voyage s'était fait dans un silence religieux. Arrivés à la maison, je fus surprise par le travail de Dwayne. Il avait dû venir les nuits pour faire tout ce qu'il avait fait.
Les deux lits étaient montés et surtout il avait aménagé tout un coin du petit salon pour y mettre un parc et le nécessaire pour les garçons. Il était resté avec moi, une bonne partie de la journée avant de rentrer pour aller régler quelque chose d'urgent pour le travail.

Je m'étais retrouvée seule avec mes fils en prenant soin de verrouiller cette porte comme si elle était une barrière indestructible entre l'extérieur et notre bulle.

Cela faisait, deux jours que nous étions rentrés. Dwayne passait tous les jours et Brooke était aussi venue nous rendre visite. Tout se passait pour le mieux, même si je n'osais plus sortir. J'avais reçu quelques coup de fils de mes collègues pour me féliciter. Rien de très extravagant mais cela me convenait bien au vu du travail que me donnait les garçons.
Je berçais Alex qui était clairement le plus énergique des deux, quand mon téléphone m'annonça un sms. Je posais Alex dans son parc à côté de son frère qui dormait profondément. Lorsque je déverrouillais l'écran, je tombais à genou. La vision d'horreur que je vus m'empêcha de respirer. Des larmes coulaient mais je restais silencieuse. Un vide s'emparera de mon corps et ma respiration était difficile. Je mis quelques minutes avant de voir qu'un texte était joint à la photo d'Alex entre la vie et la mort :

«  Ce soir, 20 heures, au Roma bar ! Je te conseille de venir seule et pas de police »

Mes mains tremblaient. Je regardais mes fils endormis en me disant que je ne pouvais pas les abandonner. Mais quelle genre de mère, je serai si je faisais cela ou si j'abandonnais leur père. J'ai réfléchis pendant je ne sais combien de temps assise par terre, en sanglotant, puis je pris mon courage à deux mains et je composais le seul numéro qui pourrait me sortir de là !

- Allo ?

- Andrea !

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