53. Pour toi, mon amour.

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Roma Bar.
Je compris au moment où je me garais devant, que cet établissement devait être fermé depuis au moment dix ans. Le panneau où sont écris les lettres de ce fichu bar est complètement défraîchi. Il pend à moitié dans le vide contre le bardage en bois où tout la peinture s'effrite. Dire que j'avais peur était un euphémisme, j'étais pétrifiée. Est ce que j'allais souffrir ? Est ce que j'allais le voir ? J'espérais de tout mon coeur que je pourrais au moins le serrer dans mes bras. A ce moment, mon coeur s'emballât ! J'étais complètement paralysée. Mes mains serraient le volant au point de devenir blanches. Je tournais la clé afin de couper le contact. Je respirais profondément en me disant que j'allais offrir la liberté dont je n'avais jamais joui à mes enfants. Je regardais mon téléphone où j'avais reçu des appels ininterrompus de Dwayne. Je le coupais car de toute manière, je me doutais qu'ils s'en empareraient dès que je mettrais un pied dans cet endroit et je déposais sur le siège passager.

Je sortis de la voiture, je ne sais par quel miracle. J'avançais doucement pour ne pas m'écrouler au sol. Mes jambes tremblaient mais je ne ferai pas marche arrière. J'allais retrouver l'homme de ma vie, le père de mes enfants, et ce soir nous allions nous sacrifier pour eux. Une larme coula sur ma joue gelée. Je souris car je savais au plus profond de moi qu'ils seraient en sécurité, à présent. J'étais postée devant cette porte et je priais pour que cela se fasse vite et sans douleur.

Point de vue d'Alex

- Ducrey, ta surprise ne va pas tarder arriver.

Ce fils de pute regardait sa montre depuis un sacré bout de temps. Je ne sais pas ce qu'il avait en tête mais ce matin, il m'avait pris en photo. Est ce qu'il avait fait chanter Andrea ou Marco et Val ? Je n'en savais rien mais en tout cas, la chaise qu'il avait ajoutée dans cette pièce m'indiquait que quelqu'un allait arriver. Je rigolais car il s'agissait peut être aussi bien de son frère ! Je priais simplement pour qu'il en finisse avec moi ... je ne supportais plus sa sale gueule devant moi. Je fermais souvent les yeux pour la revoir, comme dans mon rêve, en robe de mariée. Je voulais quitter ce monde avec cette image en tête.

- T'endors pas, mon gars, il ne reste encore que quelques minutes !

Il avait dit ça avec le sourire aux lèvres. Au même moment, un de ces gars était arrivé et lui avait soufflé un truc à l'oreille. Il se leva précipitamment et je savais qu'il n'y en avait plus pour longtemps.

Je l'entendis parler de l'autre côté mais je n'entendais pas la conversation. La porte s'ouvrît de nouveau et je crus défaillir. Non ! Ce n'était pas possible ! J'étais simplement en train d'halluciner. Il l'a tenait par le bras la forçant à s'assoir en face de moi. Elle était tellement magnifique. Elle avait coloré ses longs cheveux en blond. Ses yeux sublimes me regardaient avec tendresse. Elle était devant moi, pétrifiée. Je fermais les yeux en me disant que lorsque je les ouvrirai, son image disparaîtrait mais ce ne fut pas le cas. Je restait incrédule face à la situation. Dante, s'approcha de moi, tandis que l'un de ses gars était en train de poser ses mains sur elle pour l'attacher à une chaise en face de moi. Elle ne se débattait pas, elle avait simplement son regard rempli de larmes braqué sur moi.

- Alors, tu es content de ta surprise ?

- Sale fils de pute ! Relâche là !

Le peu d'énergie qui me restait refit surface en un instant. Mon sang bouillait et tous mes muscles se réveillaient un à un. Elle pleurait à présent lorsqu'elle comprit sûrement que j'étais enfin conscient de sa présence.

- Ducrey ! Du calme ! Je ne vais rien lui faire ... enfin pas tout de suite !

Je serrais les poings de toutes mes forces en espérant que les cordes lâcheraient mais bien évidemment, cela ne produirait pas. Je la regardais, affolé car je ne pouvais strictement rien faire et je savais qu'il s'en prendrait à elle.

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