13. Retournement de situation

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Point de vue d'Alex

Mais quel connard je suis. Putain, il fallait encore une fois que je réagisse comme un abruti fini. J'aurai tellement aimé lui dire toute la vérité et lui expliquer que je crève à petit feu sans elle, que je me mets minable tous les soirs pour tenter de l'oublier car j'ai perdu la seule chose bien qui m'est arrivée dans la vie.

Quand j'ai reçu son texto, je savais qu'elle serait seule avec uniquement un seul de ses frères. Le jour de la réunion c'est toujours comme cela que ça fonctionne. Vu la race que s'est mis Marco, hier, à la vodka, je savais qu'il serait le dernier levé et donc celui qui resterait avec elle. C'était facile, je lui ai demandé un petit service pour être sûr qu'il se barre de la maison et que je puisse aller parler avec Emi. Il fallait que je sache ce qu'elle avait appris exactement. Mais lorsque je suis arrivé et que je l'ai vu assoupi dans le jardin à moitié à poil, j'ai cru devenir fou. Je lui ai balancé son t-shirt au visage de rage car je ne peux pas la regarder sans avoir des idées derrière la tête et putain, quelles idées. Le fait que les gars refusent qu'elle s'habille sexy, me va bien. Je n'ose imaginer qu'un autre mec pose son regard sur elle mais soyons réaliste, un jour, elle comprendra quel beau fils de pute que je suis et elle trouvera un mec bien, un mec qui prendra soin d'elle, qu'il pourra lui apporter tout ce que je ne peux lui donner. Ce mec qu'elle aimera, qu'elle embrassera, qu'elle bai... putain. J'accélère à vive allure sur ma moto. Il faut que je me calme sinon je vais me cracher.

Lorsque j'arrive sur le parking, je peux déjà voir les véhicules de tout le monde. Je suis en retard, avec ce crochet de dernière minute. Ils sont habitués à mes perpétuelles conneries. Je ne suis jamais rentré dans les rangs alors ils sont bien habitués. Je sais que ça les gonfle mais tant que le taff est fait, ils me les briseront pas trop. Je pose mon casque sur ma moto et je rentre dans l'entrepôt. Deux hommes me saluent et je leur répond par un hochement de tête. L'odeur me pique le nez comme à chaque fois. Un mélange de produit chimique et de renfermé flotte dans l'air. Encore heureux que je connais parfaitement les lieux parce qu'il fait tellement sombre que n'importe qui d'autre se serait vautré au sol. Je traverse le laboratoire et j'entre dans la salle.

Tous les visages se tournent automatiquement vers moi. Super, y a tout le gratin ... même les vieux sont là ! J'ai loupé quelque chose ou quoi ? Andrea me fait signe. Il m'a gardé une place à côté de lui. Ses frangins sont en retrait derrière lui. Je m'installe mais ma chaise qui traîne au sol et résonne à travers la pièce. Un vieux toussote suite à mon désagrément. Je le regarde de travers et il se calme direct.

- Bon maintenant, que monsieur Ducrey nous fait l'honneur de sa présence, on peut être reprendre ?

Andrea a l'air tendu, ce qui n'est pas habituel . Il se redresse sur sa chaise et prend la parole :

- Ce n'était pas convenu comme ça ! On devait payer notre dette et vous deviez nous rendre notre liberté !

Pendant qu'un putain de chauve, fait un discours ennuyant sur l'honneur, je me penche vers mon pote et je lui chuchote :

- Je peux savoir ce qui se passe au juste ?

- Ils veulent qu'on rempile encore pour un an.

Je regarde tous ces batards qui nous fixent malicieusement. Ils nous ont encore niqués ! On ne s'en sortira jamais. Andrea et moi, on peut remercier nos pères dans cette histoire . Quel bel héritage nous ont-ils fait ! Je me lève d'un coup. Bien sûr, ils me regardent tous ! J'ai pour habitude d'écourter leur réunion de merde. Ma chaise se renverse et cogne au sol. Je reprends la direction de la sortie et j'entends des chuchotements derrière nous. Ils veulent la guerre ! Parfait, ils vont l'avoir.

Lorsque je suis sur le parking, j'allume direct une clope. Il faut que je digère la pilule. Ces enculés nous ont encore coincés ! La dette est payée depuis un sacré bout de temps et à moins de renverser le système, on sera dans la merde jusqu'au bout.

Andrea, Val et Gen sortent juste derrière moi. Gen attaque le premier :

- Tu pouvais pas être à l'heure !

- J'avais un truc à gérer avant.

- Ah ouais comme quoi ?

- Andrea ! Dis à ton frère de s'occuper de son cul sinon tu vas avoir des funérailles dans ta famille dans pas longtemps.

Il me regarde de travers mais Val, lui explose de rire.

- Arrêtez voir de jouer aux cons. Je commence à en avoir marre de vos conneries ! Vous croyez pas que la situation est assez merdique comme ça ! Alors, faudrait au moins qu'on reste soudé !

- On ne serait pas dans cette situation, si tu m'avait écouté depuis le début !

- Alex, calme toi ok !

- Que je me calme ! Tu crois quoi ? On est mort si on n'obéit pas à leur règle mais on sera mort quand même si on fait ce qu'ils veulent !

Je commence sérieusement à peter un plomb. Je hurle en lui parlant. Je sais très bien que ce n'est pas de la faute de mon pote mais là faut que je passe mes nerfs sur quelque chose ou sur quelqu'un .

- Vous savez quoi ! Comptez pas sur moi aujourd'hui !

Je fais demi tour et je me dirige vers ma bécane.

- Tant mieux reste loin de nous !

Cet enculé de Gen commence sérieusement à me gonfler ! Je fais demi tour et sans que personne ne puisse m'intercepter, je lui envoie mon poing dans la gueule. Andrea retient son frère qui a failli tomber et Val m'écarte de lui.

- Maintenant, ça suffit !

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Je dédicace ce chapitre à mon amie Tifanny parce que tu me suis depuis le début :)

On en apprend enfin un peu plus sur les garçons !!! Alors vos intuitions ?

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