14. Atroce reprise

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J'entends la voiture des garçons et je regarde ma montre car d'habitude ils rentrent beaucoup plus tard que ça. Ce qui est bizarre aussi, c'est qu'en temps normal, la moto suit toujours, le dimanche. Je vais vers ma fenêtre qui donne sur la cour. Pas de signe d'Alex ! Étrange ! Ces mecs sont pires que des vieux de soixante dix ans. Ils ont des habitudes bien rodées alors si quelque chose change c'est bizarre. Je regarde d'un peu plus près en tirant le rideau et je vois Marco les rejoindre. Andrea sort le premier de la voiture et son visage est fatigué. Il entre dans de grandes explications visiblement si on en croit ses bras qui partent dans tous les sens. Marco cache son visage avec ses mains comme s'il venait d'apprendre la pire des nouvelles. Val sort à son tour et n'a pas l'air des plus heureux non plus. Merde qu'est ce qui se passe ? Puis vient le tour de Gen. Val lui tend le bras mais il le repousse et se dirige vers la maison comme une furie. Je quitte ma tour de contrôle et je descends les escaliers à toute vitesse. J'arrive en même temps qu'eux dans le salon.

- Ne me touchez pas !

- Gen, tu dois avoir le nez cassé. Laisse moi au moins regarder !

- Va te faire foutre Val ! Depuis quand tu t'occupes de moi ?

- Tu es mon frère jumeau et depuis le premier jour de la maternelle, je m'occupe de toi !

- Pas aujourd'hui visiblement.

Gen s'assoit sur le canapé et lève sa tête pour fixer le plafond. Ses deux mains appuie sur son nez. Mes autres frères se regardent silencieusement. J'aurai tout vu dans cette maison. Qu'un de mes frères rentre esquinté par une bagarre, j'ai déjà vu. Mais alors que ce frère soit Gen, ça jamais. En ce moment, il est vraiment intenable et je pense être en partie responsable. Je m'approche tout doucement d'eux mais ils sont tellement concentrés dans une conversation que je ne comprends pas qu'ils ne me voient même pas. Je vais dans la buanderie et je prends la trousse de secours. Je me mets à genoux devant Gen et j'ouvre la petite valise. Je prends des compresses et je me redresse.

- Ça risque de faire un peu mal !

Gen me regarde avec un regard bestial. Il a la haine contre moi. J'appuie délicatement sur son nez pour stopper le saignement. Ses yeux me regardent et un sourire se forme sur son visage. Il chuchote tout bas :

- Ça va te faire kiffer ! c'est ton mec qui a fait ça !

Je me concentre. Je ne peux pas faire d'esclandres sinon les autres vont entendre. Alors je lui réponds tout aussi doucement.

- Tu as gagné Gen. Il ne veut plus de moi !

Il a un regard triomphant. Mes yeux commencent à s'embrumer. Je lâche la compresse pour m'en aller le plus vite possible mais il m'attrape la main discrètement.

- Bébé, je te jure que c'est pour ton bien.

Je monte les marches en pleurant. Ça devient vraiment une sale habitude de pleurer. Je m'enferme dans ma chambre et j'essaye de réfléchir. Tout le monde me cache des choses ! Je prends mon téléphone et j'envoie un message à Alex.

A X :

TU AS GAGNÉ ! C'EST BIEN FINI !

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C'est lundi matin, et c'est la première fois que je suis si heureuse d'aller en cours. La reprise va être un peu compliquée mais au moins je ne suis pas à la maison à tourner en rond. Je me gare et je sors de ma voiture mais je suis projetée contre. Une cinglée me serre si fort contre elle que j'ai du mal à respirer.

- Salut Sam ! Moi aussi je suis contente de te retrouver.

- Oh mon dieu ma chérie ! Si tu savais comme tu m'as manqué et à quel point je m'en veux aussi !

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