Chapitre 8 - L'allié

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Habituellement, les gens ont tendance à dire que l'amitié garçon-fille est impossible car souvent ambiguë. Mais pour moi, mes amis sont comme des frères.

Mon père sort son téléphone et appelle Louis. L'appel est en haut-parleur et après quelques sonneries, il finit par décrocher.

Louis : « Allô ! Bonjour David, il y a un problème avec Élie ?

David : Bonjour Louis, non ne t'inquiète pas, tout va bien. Comment te sens-tu mon garçon ?

Louis : Sincèrement, ce n'est pas vraiment ça.

David : Que t'arrive t-il? Tu es malade ?

Louis : Non, physiquement, tout va bien. Mais vous savez, je m'en veux tellement pour ce qui est arrivé.

David : Louis mon garçon, tu sais que ce n'est pas de ta faute.

Louis : Bien sûr que c'est de ma faute. Si je ne l'avais pas appelé, si je ne lui avais pas demandé de venir, elle n'aurait jamais pris la voiture et elle serait réveillée. Je l'ai quasiment tuée.

David : Louis ne dit pas ça, je te le redis, mais ce n'est pas de ta faute. Non seulement, tu n'étais pas le conducteur, mais tu sais aussi bien que moi, qu'elle serait venue d'elle-même, en apprenant la nouvelle, elle aurait probablement fait la route jusqu'à vous. Arrête de t'en vouloir.

Louis : Tant qu'elle ne se réveillera pas, vous savez que je continuerai de m'en vouloir. Et même si elle se réveillait, quelles sont les chances pour que tout revienne comme avant. J'ai peur, chaque nuit, je rêve de ce coup de téléphone, celui où vous m'annoncerez que je l'ai tuée, que tout est de ma faute. J'ai souvent l'impression de le voir aussi dans le regard des garçons, qu'ils m'en veulent, qu'ils savent que je suis coupable.

David : Arrête Louis, ce n'est pas de ta faute. Tu ne l'as pas tuée, et les garçons ne t'en veulent pas non plus.

Louis : ...

David : Bon sinon je t'appelais pour autre chose.

Louis : Dites-moi, je vous écoute.

David : Attends une seconde, j'ai quelqu'un avec moi qui voudrait te parler. »

Mon Louis, je n'en reviens pas. Comment peut il se sentir coupable de quoi que ce soit ? Mon père me fixe en attendant que je parle.

Moi : « Loulou ?

Louis : Élie ? C'est toi ? Non je dois être encore en train de rêver.

Moi : Non Loulou, tu ne rêves pas, je suis là.

Louis : Je... Tu es vraiment là ?

Moi : Oui, tu ne rêves pas, je suis réveillée depuis vendredi.

Louis : Je n'en reviens pas attend, je peux t'appeler en Face Time, je voudrais voir ta petite bouille.

Moi : Oui ! A tout de suite Loulou. »

A peine raccroché, que le téléphone sonnait de nouveau. Cette fois, j'aperçus le visage de mon meilleur ami devant moi.

Louis : « Je n'en reviens pas, mon Élie ! Tu es réveillée, si tu savais comme je m'en veux.

Moi : Non Louis, tu ne peux pas t'en vouloir. Mon père a raison, peu importe ce qu'il s'est passé, si tu ne m'avais pas appelé et que je l'avais appris autrement, je serais venue. Probablement en faisant la route, jusqu'à vous.

Louis : Je sais qu'il a raison, mais je m'en suis voulu pendant tellement longtemps. Je n'ai pas revu les gars depuis presque un an, parce que j'avais l'impression de voir ma culpabilité dans leur regard.

Moi : Aucun des gars, n'irait penser que tu es coupable. Tu ne l'es pas et maintenant que je suis réveillée, je vais te le rappeler chaque jour s'il le faut.

Louis : ...

Moi : Louis, s'il te plaît. J'ai une seule question, que c'est il passé pour que tu m'appelles en urgence comme ça.

Louis : Je... C'est... Je suis désolé, mais je n'y arrive pas.

Moi : Papa est à côté de moi, mais il ne veut pas m'expliquer. Je sens que quelque chose de grave est arrivée, mais personne ne veut rien me dire.

David : Élie, c'est pour ton bien que l'on ne te dit rien pour le moment. Certaines choses sont dures à encaisser, et j'en ai parlé avec le médecin, il pense que tu as besoin de temps. D'ici le début de la semaine prochaine, je t'en parlerais, tu seras à la maison dans un lieu que tu connais, tu pourrais accepter mieux cette nouvelle, que maintenant.

Moi : D'accord papa. Bon Loulou, il est bientôt 15 h, tu restes en Face Time avec moi pour la course, j'aimerais beaucoup ?

Louis : Bien sûr, maintenant je ne vais plus te lâcher.


Free Practice - L'allié
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