GOLD MELTING [BxB]

Chapitre XXVII (partie 2): Déchirure

Aquilo laissa le temps au brun de répondre tandis qu'Arios renchérissait. Au moins, ils étaient tout deux d'accord pour l'épauler. Le blond resta silencieux quand Damon expliqua qu'il souhaitait voir son père. Il ne savait même pas de qui il était le fils.

Même si l'étreinte était rompue, la divinité avec gardé sa main sur le bras du garçon. Ses prunelles se reposèrent sur son visage tandis qu'il glissait sur sa peau jusqu'à attraper sa main. Il jeta un coup d'œil au dieu quand il posa une question, mais reporta bien vite son regard sur le malheureux.  

- Qui est-il...?

Aquilo n'avait pas une grande connaissance des dieux primordiaux et des autres divinités. 

La divinité n'avait pas l'habitude de recevoir autant d'attention, c'était étrange, surprenant... Il en aurait bien profité plus longtemps, mais son âme le torturait, Damon devait en parler à son père, absolument. Le voir devant lui le rassurerait, c'était la meilleure chose à faire.

Il leva les yeux vers Arios, puis le blond qui venait de lui prendre la main avant de le questionner. Le brun esquissa un sourire, même si celui-ci était déformé par la douleur.

- Charon... Mon père, c'est Charon...

- Tu souhaiterais l'invoquer...? continua Aquilo sur sa lancée. 

Le blondinet n'était pas certain que cela soit une bonne idée, même s'il était loin de s'imaginer que leur relation était chaotique. Il baissa le regard, caressant toujours la main qu'il tenait. 

Il ne cherchait plus à le cacher, il devait apprendre à s'accepter pleinement. C'était sa seule façon de devenir heureux. Le garçon hocha simplement la tête aux propos d'Aquilo. Bien qu'il aurait préféré retourner aux Enfers, Damon n'avait pas d'autre choix que de l'invoquer ici.

Aquilo laissa quelques longues secondes de silence avant de reprendre la parole.

- Fais ce qui te semble le mieux pour toi, d'accord ? En tout cas, je serai toujours prêt à t'écouter si tu en ressens le besoin...

La divinité orienta ses prunelles bleues sur le dieu à leurs côtés. Son visage avait beau être inexpressif, rien qu'à la vue de ses yeux verts, son cœur s'emballait. Il esquissa un léger sourire puis reposa son regard sur le brun.

- Et je suis certain qu'Arios aussi.

Le brun écouta attentivement les dernières paroles de la divinité, elles étaient particulièrement réconfortantes. Une larme s'échappa de son œil, il s'empressa de la faire disparaître à l'aide de son doigt.

- Merci... beaucoup...

Ses prunelles se posaient sur les deux blonds, tour à tour. Ses lèvres étaient timidement étirées tandis qu'il se levait, contournant la chaise du dieu.

Arios laissa passer Damon en se relevant. Son inutilité était telle qu'il l'invitait presque à partir alors que son intention n'était pas là. Le retenir n'était pas forcément la meilleure des idées non plus connaissant leurs antécédents. Arios resta à bonne distance. Aquilo avait l'air de mieux gérer la situation que lui.

Damon aurait souhaité ajouter quelques mots mais rien ne lui venait à l'esprit. Damon regarda une dernière fois les garçons avant de sortir de la pièce.

Une fois la pièce vide. Arios reprit sa place sur la chaise. Il tapotait des doigts maladroitement sur ses genoux. Il regardait Aquilo de dos, fermant la porte derrière Damon. Il comptait donc rester. Le blond n'arrivait pas à déterminer si c'était une bonne chose ou non. Il le voulait depuis plus d'une semaine ce tête à tête, mais ses yeux se rapportèrent assez vite sur la lanière de cuire sur le sol. L'objet du vice. Si il avait eu le temps, il l'aurait jeté sous son lit aussi vite qu'il le pouvait sans qu'Aquilo ne le remarque. Trop tard, il revenait vers lui. Il le fixa dans les yeux pour éviter qu'il ne pointe ses prunelles bleues sur la lanière. Si il n'y avait pas eu cette tension entre eux, il se serait même levé et l'aurait distrait pour qu'il ne fasse pas le rapprochement et qu'enfin ça lui sorte de la tête. Mais la réalité était tout autre.