Chapitre XXVI (partie 1): Un banquet désastreux

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Arios était resté par terre un long moment, laissant couler l'ichor de ses blessures. Le sol de sa chambre commençait à être humide. Il avait fini par se relever. Cette action le faisait souffrir, mais il ne pouvait pas rester dans le froid. Il se jeta sans aucune force sur son lit. A moitié conscient, de nombreuses choses tournaient dans sa tête. La plus importante qui revenait sans cesse était: Quand avait-ce dérapé ? Une semaine durant, il ne bougea pas de sa place. On aurait pu le comparer à un cadavre. A force, ses blessures avaient fini par se refermer toutes seules. A chaque fois que la guérison se faisait, il recommençait son acte jusqu'à ne plus avoir de souffle.

A force, Arios n'avait plus d'énergie. La faim tarissait son estomac. Une semaine qu'il portait cette même toge autour de ses reins. Avec la force qui lui restait, il la remit en place sur son torse. Des tâches d'ichor se formèrent dans son dos. Ses blessures actuelles étaient trop fraîches pour qu'elle ne traversent pas le tissu blanc.

Le dieu se traîna avec difficulté hors du bâtiment pour rejoindre le banquet. Sa vue était troublée par des petites taches noires, le frais de la soirée l'aidait à respirer. De loin, il vit le banquet. Arios était attiré par toutes les odeurs alléchantes. Les bras en avant, il se jeta sur un poulet rôti qu'il attrapa sur la broche. Il porta la viande à sa bouche sans réfléchir. Il mangeait la bête a une allure fulgurante. Il se posa rapidement sur le banc face à lui. C'est à ce moment qu'il vit un dieu gigantesque un peu plus loin attablé lui aussi. Il abaissa la viande de sa bouche et le regarda les yeux livides.

- Bonsoir l'ami.

Arios plongea sa main dans de la purée de pois qu'il engouffra comme une gourmandise, sans lâcher des yeux le géant.

Efisio avait passé le début de son séjour au Sanctuaire dans ses appartements qu'il s'était appropriés. N'aimant pas la compagnie des êtres vivants, il sortait seulement la nuit. Le dieu n'avait même pas adressé la parole à une seule divinité depuis son arrivée.

Cette histoire d'âme sœur le laissait totalement indifférent. Il savait déjà que la personne qui serait rattachée à lui essayerait de le fuir, ayant peur du jeune homme.

La solitude n'était pas un sentiment nouveau et cela ne l'empêchait absolument pas de vivre. C'est pour cela qu'il avait décidé de rejoindre le banquet qu'il avait repéré depuis déjà plusieurs jours. L'endroit était complètement désert, tant mieux.

Le brun s'était assis sur un banc. le regard rivé sur le ciel étoilé, il grignotait distraitement des raisins. Lorsque soudainement, un homme fit irruption non loin de lui, interrompant ses pensées. L'odeur nauséabonde qui se dégageait de cet intrus lui coupa l'appétit instantanément. Son visage dépourvu d'émotions, froid, se tourna vers lui. Sa voix n'était pas plus chaleureuse.

- Bonsoir.

Le jeune homme n'était pas habitué à devoir faire la conversation. Avoir prononcé un mot était déjà beaucoup trop pour lui. Il reposa son fruit sur la table, ne détachant pas son regard glacial du dieu.

Après la nuit riche en émotions qu'Aquilo avait passée, une semaine plus tôt avec Arios, la divinité avait évité le plus possible de le croiser de nouveau. Il avait eu besoin de réfléchir, de laisser mûrir ses pensées et de ne plus le voir un certain temps. Le blond était très peu sorti, seulement pour récupérer de la nourriture à stocker dans sa chambre. Pendant toute une semaine, il avait tourné en rond entre quatre murs, profondément indécis et perdu concernant la situation qui lui tourmentait l'esprit. Le jour il pensait, la nuit il pleurait. Mais aucune conclusion ne lui venait, son incapacité à choisir le retenait.

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