4

25 2 0
                                    

Mercredi 6 octobre.

J'étais de retour depuis deux jours. Alexandre et Marion se chargeaient d'acheter le matériel informatique et de l'installer sur le bateau de Hamdi.

Je devais, pour ma part, continuer de travailler au laboratoire. Je souriais intérieurement en pensant à Clément et Asma, les remerciant eux et Amandine de participer à mon succès. J'allais être le premier à identifier et à poser un brevet sur la molécule X.

Alors que je faisais des tests sur la molécule X et l'eau radioactive, Asma entra dans mon espace de travail. Elle semblait heureuse.

-Enzo, j'ai une bonne nouvelle. Clément et moi avions établi une hypothèse de formule chimique pour la molécule X. Nous ne te l'avons pas dit avant, nous n'étions sûrs de rien. Amandine nous à permis d'acheter un synthétiseur.

Note : En 2100, certaines molécules peuvent être synthétisées juste avec leur formule chimique et en fournissant les atomes correspondant. Par exemple, grâce aux synthétiseurs, il était plus facile de synthétiser l'insuline. Ces machines sont relativement chères, par contre.

Je lui dis alors :

-Félicitations Asma ! Quels sont les résultats ?

Espèce de... Comment avait-elle osé ? Si Asma et Clément avaient trouvé la formule exacte, j'étais mort. Il ne fallait absolument jamais qu'ils mettent la main sur cette molécule avant moi !

-Nous avons encore des tests à faire afin de comparer la molécule X synthétique à la molécule X originale. Cependant, les premiers tests s'annoncent bien. Si la formule que nous avons trouvée est exacte, nous déposerons rapidement le brevet.

-Je suis vraiment heureux ! Dis-je en souriant.

Elle tourna son dos et s'en alla jovialement.

Je lui jetais alors, sans faire exprès, un regard noir. Je regardais si mes collègues m'avaient vu. Heureusement, non.

A ma pause midi, je sortis prendre l'air. Je regardais mon téléphone pour voir si Hamdi m'avait donné des nouvelles.

-Enzo ?

Je me retournais rapidement. C'était Elliot. Il me regarda pendant une seconde avec hésitation.

-Sais-tu pourquoi le laboratoire semble agité ? Se passe-t-il quelque chose ? Demanda-t-il.

Il ne fallait pas parler de la molécule à quelqu'un externe au laboratoire, surtout pas à quelqu'un qui travaillait avec Nadhir Wilde.

-Il ne se passe absolument rien. Nous travaillons toujours sur le voile de gaz.

Elliot soupira, regardant les vélos passer en face de nous, sur la route.

-Je ne sais même pas pourquoi Nadhir m'a envoyé ici. Pour qui se prend-il ?

Je compris alors que les choses étaient tendues entre Nadhir et Elliot. Je sautais sur l'occasion.

-Elliot, certaines fois je me demande quelle est la réelle raison de votre venue.

Il me regarda sans rien dire, hésitant. Je devais profiter de cette hésitation pour lui faire cracher des informations qui pourraient m'être utiles. Il était naïf, je devais en profiter.

-Nadhir pense que ce laboratoire cache quelque chose, je ne sais pas, il psycote. Depuis que je suis là, tout ce que je vois, c'est des images sur le voile de gaz, et rien d'autre. Mais s'il vous plaît, Enzo, gardez cette information pour vous.

Je lui fis un sourire aimable. Il ne pouvait pas le voir, derrière mon masque.

-Vous pouvez me faire confiance, Elliot. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, je suis là.

Le cri  de la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant