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Partie III

23 septembre 2104. Deux ans après les faits.

Point de vue de Enzo Brown.

-...Enzo Brown ? Vous m'entendez ?

Je levais mon visage vers la voix qui s'adressait à moi. C'était Safiata.

Elle portait un blazer noir avec le pantalon assorti. Elle avait toujours sa tablette dans la main, et son téléphone dans l'autre.

Elle tourna son visage vers l'entrée de la loge, faisant voler ses longues tresses brunes.

-J'ai été informée que l'interview commencera dans deux minutes. Vous devez vous rendre sur le plateau.

Je me levais, me regardant une dernière fois dans la glace, pensif.

Je devais être confiant, pourtant, je ne l'étais pas. J'avais pensé que porter un costume à 13 000 livres allait m'aider, mais non. Ma timidité, même avec mon statut, prenait le dessus.

Je suivais Safiata en silence. Elle était énergique, comme d'habitude. Nous marchions d'un pas rapide dans les locaux de la chaîne de télévision dans laquelle nous nous trouvions.

C'était la première fois que je me faisais officiellement interviewer, deux ans après les faits. J'aurais voulu rester dans le silence, dans l'anonymat, mais avec mon nouveau statut, ce n'était pas possible.

Safiata se retourna vers moi, accrochant un microphone sur le bord de ma veste. Les ingénieurs du son et les cameramen étaient nombreux et tous occupés à s'assurer que tout allait bien. Elle me tendit une bouteille d'eau, qu'elle reprit une fois que j'eus pris une gorgée.

Je levais mon visage en direction du plateau de télévision. Le journaliste semblait relire ses notes. Il y avait plein de lumières braquées sur l'endroit, de même que des caméras et des micros.

Un ingénieur dit à Safiata :

-Il est temps d'y aller.

Elle me fit un sourire gentil :

-Bonne chance Mr. Brown.

Je m'assis sur le plateau de télévision, près du journaliste qui me fit un sourire. C'était un homme assez jeune, avec des cheveux châtains clairs et fins.

Il me salua cordialement, en même temps qu'un ingénieur hurlait dans la salle.

-3, 2, 1..

A mesure qu'il faisait le compte à rebours, je voyais les gens s'affoler, stresser et retourner rapidement à leur poste, comme si de rien n'était.

-Ça filme.

Le journaliste se mit immédiatement dans son rôle et commença :

-Bonsoir bienvenue sur BBC One, ce soir nous avons le plaisir de vous présenter une édition très spéciale, en effet, nous accueillons Enzo Brown, connu pour sa découverte phénoménale.

Il fit une pause avant de me dire :

-Mr. Brown, vous êtes un homme mystérieux, les gens s'interrogent sur vous. Vous avez, à la grande surprise générale, accepté de passer sur la première chaîne de télévision anglaise. Pourquoi vous cacher dans le silence ?

Je pris une inspiration.

-Toute cette vie est très nouvelle pour moi. Je n'ai pas été habitué à être «exposé» de manière aussi soudaine aux médias, au monde en général. Les gens ont tendance à oublier, certaines fois que je suis un scientifique, et non un homme politique ou un acteur.

Le cri  de la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant