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Point de vue de Enzo Brown, jeudi 23 octobre 2104

J'étais dans la chambre d'Agnès, comme depuis quelques jours. Je n'en étais pas sorti.

Agnès m'avait informé de la mort de Marion Hills et de celle de Elliot. J'étais dévasté. Trois personnes étaient mortes par ma faute. Alexandre et Hamdi avaient été traumatisés à vie par ma faute. J'ignorais pourquoi tout avait pris une tournure si sinistre. Tout ce que je savais, c'est que je vivais dans le regret.

Agnès entra dans sa chambre. Elle portait son éternelle blouse blanche. Elle était coiffée de deux petites couettes sur le côté. On pouvait voir dans ses cheveux quelques fines mèches roses. Elle m'attrapa l'épaule.

-Enzo, aujourd'hui, j'ai beaucoup de travail. J'aurais besoin que tu m'assistes.

Je me tournais vers elle, la regardant dans les yeux. J'avais toujours des sentiments pour elle. Je ne pouvais m'en empêcher.

-C'est d'accord.

Elle me tendit une blouse que je mis par-dessus mes vêtements. Elle attrapa mon visage avant de m'embrasser. Je mis mesmains dans son dos. Elle se recula, me disant :

-Pas aujourd'hui, Enzo, je n'ai pas le temps, et j'ai une surprise pour toi.

Elle m'attrapa par le bras avant de sortir dans sa chambre et de marcher rapidement dans le long couloir beige. Nous marchâmes ensuite dans les couloirs blancs du laboratoire.

Elle s'arrêta devant une grande porte blanche avant de se tourner vers moi.

-Tu es prêt ?

-Oui, répondis-je. J'ignorais ce qu'elle préparait.

C'est alors qu'elle ouvrit la porte. Je me trouvais dans une salle immense où il y avait plein de cocons suspendus au plafond, semblables au cocon dans lequel la reine Bétyla Rose était avant que je ne la voie pour la première fois. Il y faisait assez chaud. Je vis le docteur Estelle près d'un de ces concons. Elle prenait des notes. Ses cheveux étaient très noirs. Seule une petite mèche rose fuchsia se distinguait.

Elle dit à Agnès, m'ignorant :

-Docteur, le cocon est arrivé à maturation deux jours en avance. On peut déclencher l'éclosion.

Agnès murmura :

-Intéressant... Deux jours en avance ?

Elle dit à Estelle, rapidement :

-Fais le éclore.

Estelle s'éloigna sans répondre, puis sortit un appareil rectangulaire de couleur noire de sa poche qu'elle posa à la verticale sur le sol, juste au dessus du concon blanc.

Quelques secondes plus tard, l'appareil se mit à vibrer et le cocon se mit à se fissurer. Estelle reprit l'appareil.

Une grande fissure déchira le cocon, et une créature tomba sur le sol. Elle était comme enrobée dans du mucus blanchâtre, épais et visqueux. J'eus un sentiment de dégout. Qu'est ce que je venais de voir ?

Agnès mit sa main sur mon épaule.

-Regarde attentivement.

Estelle s'approcha de la créature. Elle avait la peau foncée. Elle agrippa ses cheveux, qui étaient crépus, et, une seconde plus tard, les relâcha brusquement avant de s'éloigner.

-C'est une sirène héritière, dit-elle, surprise.

La sirène au sol se releva et me regarda.

-Bonjour, Mr Brown.

Le cri  de la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant