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Les sentinelles nous avaient renvoyées à la cellule. Elliot n'était pas là. Nous étions tous épuisés.

Je sentais la fatigue dans chacun de mes membres. Mes jambes avaient du mal à soutenir mon corps. Ces dernières heures avaient été épuisantes. Les autres devaient sûrement ressentir la même chose.

Dès qu'elles nous laissèrent, je m'assis sur le canapé, près de Hamdi. Je fermais mes yeux, une seconde, puis une autre...

Je me réveillais, assis sur le canapé. Ma vision était brouillée. Je sentais la tête lourde de Hamdi sur mon épaule. Il semblait s'être assoupi, lui aussi.

La pièce était de taille moyenne, sans fenêtre. Il y avait deux canapés de couleur bleue claire ou grise. Marion et Alexandre étaient sur celui qui était en face de nous, tous les deux également assoupis.

Il y avait un tapis de couleur brique sur le sol. Une ampoule accrochée au mur éclairait les murs gris. Je n'avais aucune idée de l'heure ni de la date.

A cause de mes mouvements, Hamdi s'était lui aussi réveillé. Il avait l'air un peu moins fatigué que la veille. Ses cheveux bruns étaient en bataille, ses yeux marrons étaient encore un peu endormis.

Je pensais à Elliot. Où était-il ? S'était-il reproduit avec la reine ?

J'avais bien observé ces créatures. Mon analyse était que si je récupérais la molécule X et un moyen de la synthétiser à l'infini, ces créatures n'avaient aucune raison d'exister.

En effet, elles étaient cruelles, dangereuses et surtout imprévisibles. Je n'avais jamais vu une telle brutalité. Je pensais à Franchesca et le plaisir qu'elle avait en torturant et tuant les humains, à Ambre qui avait failli tuer Alexandre...

Cependant je pensais à Agnès. C'était une scientifique, comme moi. Elle était un peu différente des autres. Malgré le fait qu'elle soit également folle, je sentais qu'elle avait une sorte d'intelligence, qu'elle était plus rationnelle que les autres. Elle était également plus solidaire.

Je pensais également à la reine. Cette créature à la fois si mystérieuse et si dangereuse. Je pensais à sa voix douce et tendre, à son air manipulateur et hautain. Je pensais aussi à la manière dont elle regardait le pauvre Elliot.

-Enzo, on est dans la merde, dit Alexandre.

Il avait des cernes et était plutôt pâle. Son tee shirt blanc était froissé. Il avait posé ses coudes sur ses genoux, étant assis sur le canapé.

Marion était près de lui, elle ne disait rien.

-Je vais trouver un moyen de nous échapper, dis-je. On ne peut pas rester ici. Il faut qu'on prévienne le gouvernement.

Tout le monde acquiesça, sauf, bien entendu, Marion Hills.

-Prévenir le gouvernement pour qu'il élimine ces créatures ? Je comprends votre position, mais elles sont la réponse que la planète a créé pour aller mieux. Elles sont la réponse que l'humanité mérite.

Marion pensait que ces créatures étaient d'origine naturelle, hors, je pensais l'inverse. Les numéros qu'elles avaient sur le côté, le fait qu'elles soient toutes superbes physiquement, le fait qu'elles aient une organisation impeccable et surtout, qu'elles soient apparues de nulle part, c'était trop de coïncidences. Pour moi, elles avaient été conçues par quelqu'un.

Je pris la parole, regardant Marion avec méfiance.

-Marion, j'aimerais bien que tu m'expliques pourquoi tu possède un tableau de la reine Betyla Rose chez toi.

Le cri  de la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant