Le cri de la mer

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24 septembre, 17:56

-Pour chiffre d'affaires des pays du Maghreb est de 15 milliards d'euros. En 2103, il était de 17,83 milliards d'euros. Ça fait une baisse de 16%.

Je regardais le diaporama de Anna, directrice des finances de mon entreprise. Dans tous les pays, les chiffres de demandes étaient en baisse. Pourquoi ? Parce que l'eau était plus pure.

La molécule X n'était pas connue d'ici assez longtemps pour savoir si ses effets étaient permanents ou pas.

Je tournais mon visage vers Anna. Elle portait un blazer de couleur vert pommé avec le pantalon assorti. Elle était grande, élancée et avait de longs cheveux bruns. Elle faisait partie de mon entreprise depuis le début de sa création.

Safiata ainsi que les autres membres de mon équipe, autour de la grande table blanche dans laquelle nous nous trouvions, semblaient pensifs. Nous avions tous la même conclusion. Tous les regards se tournèrent vers moi. Je retirais mes lunettes, que je posais lentement sur la table.

-Notre entreprise ne fera pas faillite. Cependant, elle risque de perdre sa place sur le marché, malgré le fait que nous avons interdit les stocks d'agnès.

(je rappelle que Enzo a nommé la molécule X l'Agnès).

Julien, le directeur des études biologiques répondit :

-Nous ne sommes pas certains de la durabilité des effets de la molécule. Dans quelques mois, ou année, si nous apprenons que les effets sont temporaires, la demande peut de nouveau exploser.

Il passa sa main dans ses cheveux frisés bruns foncés.

Safiata hocha la tête, sans rien ajouter.

Anna continua :

-Les contrefaçons de la molécule X sont en augmentation. Les risques sont extrêmement graves pour les populations qui en sont victimes, surtout en Afrique de l'Ouest et en Asie du Sud-Est. C'est également la ou le notre entreprise exporte le moins.

Safiata prit la parole.

-Je tiens à ajouter que 19% des exportations en Afrique de l'Ouest et 27% en Asie du Sud étaient détournées et disparaissaient.

Anna s'approcha légèrement de la grande table.

-Oui. Et étrangement, l'eau sur les côtes ouest africaines a été dépolluée très rapidement à cet endroit là.

C'était très probablement les sirènes qui s'étaient occupées de dépolluer les côtes ouest africaines car elle devaient savoir que ces pays n'auraient pas un accès équitable à l'agnès. C'était intelligent de leur part.

La réunion dura quelques heures de plus. A 20 heures, nous quittâmes tous la pièce. Julien m'appela.

Je me retournais. Il avait un air grave sur son visage.

-J'ai besoin de vous parler.

Safiata se mit près de moi, et me dit :

-Mr. Brown, nous n'avons pas vraiment le t...

-Seuls, la coupa Julien.

Je tournais mon visage vers Safiata, puis je lui dis signe de m'attendre dans la voiture. Elle ne dit rien, et tourna le dos.

Je regardais Julien. Il était grand. Plus grand que moi. Il portait une blouse blanche et avait un stylo noir dans la poche avant de sa blouse.

Sans rien dire, nous marchâmes dans les immenses locaux aux murs de couleur gris clair de mon laboratoire, jusqu'à entrer dans l'aile de recherche, la où Julien travaillait la plupart du temps. Nous nous arrêtâmes devant une porte grise foncée possédant une petite lucarne en verre. De l'autre côté, on pouvait apercevoir une pièce avec plusieurs élevages de souris.