16, partie II

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Partie II

21 octobre, au soir.

Agnès, flottant dans l'eau gelée, regardait Enzo s'en aller.

Dès le début, cet humain l'avait captivée par son intelligence. De plus, à plusieurs reprises, elle avait ressentit quelque chose d'étrange pour lui, mais quoi ?

Elle senti quelque chose d'humide sur sa joue gauche. Une larme. Elle pleurait ? Ce n'était pas possible.

Les sirènes avaient été conçues pour ne pas ressentir d'émotions. Elle s'attachait à un humain, et elle en pleurait ? Pourquoi ? Que se passait-il en elle ?

Elle devait immédiatement rejoindre le bateau, prévenir la reine et surtout prendre note de ce qui s'était passé en elle. Rapidement, elle rejoins le bateau et fila dans ses apparement, saisissant son carnet de note, et décrivant tout ce qu'elle avait ressenti à ce moment même. Une fois qu'elle eut terminé, elle se rendit devant les appartements de la reine.

Il y avait plusieurs sentinelles dans le hall rouge qui créait un carrefour entre les différentes ailes. Elles semblaient agitées. Agnès demanda à l'une d'elle.

-Que se passe t'il ?

La sentinelle sembla soulagée lorsqu'elle vit Agnès.

-Sa majesté vous demande, docteur. Elle s'apprête à se reproduire avec l'humain.

Agnès avala sa salive. Cela voulait dire deux choses.

Sa vie serait comptée à partir du moment où la reine se serait reproduit avec Elliot. Deuxièmement, elle devrait expliquer en détail ce qui devrait se passer pendant la reproduction.

Comment la reine allait-elle réagir lorsqu'elle lui annoncerait ce qu'elle devait faire pendant la reproduction ? Allait-elle se mettre en colère? Allait-elle accepter ?

Elle entra lentement dans le couloir royal, qui était vide. Elle dépassa la salle du piano, et se rendit devant la porte de la chambre royale.

C'était une grande porte à doubles battants de couleur dorée. Elle se situait au bout du couloir.

Agnès toqua à la porte. Au même moment, Ambre ouvrit la porte, sortant de la chambre de la reine. Elle avait un air étrange.

Elle ignora Agnès et quitta le couloir. Agnès se tourna vers la reine, qui était assise sur son lit.

Elle portait une robe de nuit en dentelle bleue canard, qui montrait ses cuisses, ses bras et dévoilait un peu sa poitrine. Elle ne portait aucun maquillage. Ses cheveux noirs étaient lâchés, tombant en bouclettes sur son visage, près de ses yeux noirs. La reine était pensive. Elle regarda Agnès, lui souriant gentiment.

La chambre royale était immense. Au centre, il y avait un grand lit en forme de coquillage ouvert. Sur le mur, il y avait une dizaine d'armes accrochées, toutes ornées d'or et d'ivoire. La reine avait sur ses genoux l'épée royale, longue, dont le manche était en or incrusté de diamants.

Agnès se mit à genoux.

-Sa majesté.

La reine se leva, s'approcha lentement d'elle, et la fit se lever.

Même si la reine l'avait condamnée à mort, Agnès l'adulait et la vénérait. Elle était trop loyale pour lui en vouloir.

-Sa majesté, j'ai quelque chose à vous dire.

La reine lui dit, de sa voix douce et aimante.

-Je t'écoute.

Elle s'assit sur son lit, invitant Agnès à la rejoindre.

Le cri  de la merOù les histoires vivent. Découvrez maintenant