41 : C.S.

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||Brooklyn||

Tétanisée...

Je pense que c'est le mot qui me définit le plus en ce moment. Ma mère que je croyais morte depuis tout ce temps ce tien debout devant moi.

Moi qui étais en colère juste avant de passer cette porte, je me retrouve à présent vide d'émotions. Je ne ressens rien. Elle ne m'a jamais protégé en me laissant en Angleterre parce qu'elle était en danger de mort ; elle m'a abandonné et n'a jamais fait un pas en arrière.

Brooklyn, chérie...

Quand elle pose ses doigts sur ma joue, un frisson désagréable me parcourt l'épine dorsale et je dois serrer la mâchoire. Sa voix est doucereuse, ni trop aiguë ni trop grave, une voix parfaite pour se faire amadouer facilement. Mais elle ne réussit pas avec moi.

Mon prénom, prononcé en sa totalité, ne me dérangeait plus tant que ça, pourtant quand c'est Chelsea qui le prononce, je me rappelle pourquoi je le déteste.

Ses yeux émeraude, quasi-identique au mien me donnent la chair de poule. Je réussis à reprendre mes esprits et je me détourne de son toucher. Je ne veux pas la toucher, encore moins la regarder.

Quand je suis venue ici, je n'avais rien préparé. Je n'avais pas réfléchi au fait que j'allais devoir dire quelque chose... Je voulais la voir de mes propre yeux, car une partie de moi voulait toujours croire qu'elle était morte.

En faisant quelques pas, je croise le regard triste et emphatique de mon petit copain. Qui sait ce qui se serait passé s'il ne m'avait pas écrit cette lettre ? 

Lucius, debout à côté du fauteuil dans lequel est installé Drago, me regarde avec insistance. Je réussis à décerner, dans son regard froid, une once de pitié qui, à mon souvenir, n'a jamais eu lieu. En me tournant vers Narcissa, je ne peux pas m'empêcher de la regarder avec tristesse. Elle fuit mon regard et ma colère ne tarde pas à refaire surface.

- Tu étais au courant qu'elle était vivante ? Demandais-je à Narcissa

Je l'ai appris l'année dernière...

Je me tais à nouveau. Elle savait et elle ne m'a pas envoyé de lettre ? Et surtout, pourquoi personne n'a l'air en colère que Chelsea Shafiq réapparaisse comme si de rien n'était ? 

Tu n'es pas heureuse de me voir ? Demande ma mère d'une voix douce.

Oh, parce que tu crois qu'en apprenant ton retour, j'ai sauté de joie ? Tu pensais que j'allais débarquer en disant : salut maman, dis moi ça fait longtemps que je ne t'ai pas vue " pour ainsi dire jamais ". Raconte-moi donc ce que tu as fait pendant tout ce temps, qu'on rigole un peu ? C'est ça que tu pensais !?

J'explose et je perds mon sang-froid une nouvelle fois. Elle pensait vraiment que j'allais faire comme si de rien n'était et la prendre dans mes bras en criant qu'elle m'a manqué ! Bon sang, ça se voit qu'elle ne me connaît pas. À part la ressemblance physique et le sang, Chelsea et moi n'avons rien en commun. Rien.

Chelsea pince les lèvres et son regard s'assombrit. Je pourrais penser que c'est de la colère, mais je viens de dire qu'elle ne me connaissait pas et je ne la connais pas non plus. Et je n'ai pas envie de la connaître.

Veille à être polie Brooklyn !

Je la fixe ébahie. Est-ce qu'elle vient de me réprimander ? 

Tu es en train de me faire la morale ?

- Je suis ta mère, Brooklyn.

Un amour éternellement magique // Drago MalfoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant