Chapitre 4

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Il raccrocha après quelques minutes de discussion puis décida d'ouvrir son placard et d'en sortir son violon. Ce beau violon que son père lui avait offert pour son anniversaire, quelques jours avant de se faire renverser par un camion. Cet objet représentait vraiment le père de Luc et à chaque fois qu'il en ouvrait l'étui, une sorte de nostalgie l'envahissait. Il s'était entraîné longtemps et avait réussi à y trouver une vraie passion, et même un apaisement certain.

Luc regarda l'objet, caressa le bois du bout de ses doigts fins et saisit l'archet. En quelques minutes il en sortit un son doux, léger, un petit air mélancolique qui le transporta ailleurs, l'espace de quelques secondes. Il ferma les yeux, laissa ses doigts courir le long du manche et se lança dans un morceau qui lui vidait la tête. Un morceau plein d'élan, de notes, un morceau qu'il avait lui même composé quelques temps auparavant. Il resta à jouer, juste jouer, à sortir ses sons rapidement, et, bien que le morceau touchât à sa fin il ne voulait pas en finir, il était absorbé par cette musique qu'il produisait. Alors il improvisa, toujours les yeux fermés, passant d'un rythme à l'autre, les notes lui envahissant pleinement la tête.

Il ouvrit les yeux quelques secondes après. Il ne savait pas depuis quand il jouait mais était certain que si ce morceau n'avait résolu aucun de ses problèmes, il l'aurait apaisé pour quelques temps. Luc analysa son espace. Il était toujours au milieu de sa chambre, ses pieds reposant sur ses partitions écrites à la main. La pièce était sombre, la nuit était déjà tombée. Il s'affaissa sur son lit et saisit son téléphone.

L'espace d'une seconde.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant