Chapitre 14

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Luc sortit de ce bar dans lequel il était rentré pour passer une bonne soirée. Tout cela était raté et à présent il se retrouvait seul avec ses tristes pensées dans la nuit fraiche. Il décida de rentrer à pied, sa maison n'étant qu'à quelques minutes de marche.
Sa tête tournait, il entendait sans cesse la musique assourdissante résonner dans ses oreilles et la sensation qu'il avait était désagréable au point qu'il dût s'arrêter l'espace d'une seconde pour respirer. Il avait besoin de marcher, réfléchir, se concentrer mais tout se mélangeait dans sa tête.
Il reprit sa marche d'un pas décidé. Soudain il eut l'idée de regarder son téléphone, chose qu'il n'avait pas fait depuis le début de la soirée.
Son écran à haute luminosité n'affichait pas d'appels manqués ni de nouveaux messages. Tout devrait normalement s'être bien passé pour sa mère mais un sentiment encore inconnu le poussa à accélérer le pas pour vérifier que tout allait bien à la maison. Même s'il ne s'entendaient pas tellement, Luc tenait à veiller sur sa mère car il savait que sans lui elle sombrerait sûrement dans des dépressions sans fin.
En effet, les parents de Luc avaient divorcé car le père avait appris que la mère le trompait. À la suite de cet événement, le père et le fils avaient coupé les contacts avec elle et elle avait essayé de refaire sa vie avec plusieurs hommes mais en vain. Elle s'en était voulu longtemps d'avoir trompé son mari et le décès de celui-ci l'avait plongée dans une mélancolie et une étrange tristesse qui l'habitait chaque jours.
Luc fit le chemin aller en sens inverse et lorsqu'il se retrouva devant la maison il vit les lumières allumées à travers les rideaux.
Il avait recommandé à sa mère de se coucher tôt et il était 2h00 putain !
Il farfouilla dans son sac et y extirpa ses clés. Il ouvrit la porte sans bruit pour ne pas réveiller sa mère, au cas où elle se serait endormie en oubliant d'éteindre les lumières. Il poussa la porte et entra.
Luc fut pris de panique, un accès à la peur, la colère et l'angoisse qu'il n'avait encore jamais ressenti. Sa mère était allongée sur le sol, les yeux semi-ouverts, un paquet de médicaments dans une main, une bouteille de whisky éclatée autour d'elle et une Marlboro coincée entre ses lèvres. Même si ses yeux n'étaient pas complètement fermés, il sembla à Luc que sa mère fut inerte. Devant le spectacle qui s'offrait à ses yeux, il prit son téléphone et composa le 18.

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