Luc grimpa au premier et seul étage de sa maison, tandis que sa mère rangeait les courses qu'elle était partie faire avant de passer le chercher au lycée. Il franchit le seuil de sa porte et esquiva toutes les partitions qui jonchaient le sol pour accéder à son lit qui occupait une grande partie de l'espace de sa chambre. Il se jeta dessus et à peine avait-il eu le temps de fermer les yeux pour penser un peu à lui que son téléphone sonna. Il regarda l'écran sur lequel était affiché le nom de l'émetteur : "Paulo". À contre cœur, il décrocha et entendit à l'autre bout de la ligne la voix de son meilleur ami.
-Ouais gros j'arrive enfin à t'avoir ! Comment tu vas mon pote, le lycée et tout ? Et l'autre hippie là ?
Paul faisait partie des amis de Luc qui n'étaient pas du même lycée. C'était, son ami (avec un sexe tombant entre les jambes) le plus proche. Lui et Esther c'étaient déjà vu de nombreuses fois au cours de plusieurs événements tels que certaines fêtes étudiantes ou encore l'enterrement du père de Luc. Luc n'avait jamais vraiment compris s'ils s'aimaient bien et se taquinaient ou si le courant ne passait pas et que les surnoms de Paulo étaient bien sérieux et péjoratifs.
-Esther n'est pas une hippie elle ... Elle aime la vie, se sent bien et ...
-Mec elle mange pas de viande !
-Tu m'as appelé pour débattre sur les habitudes alimentaires de ma meilleure amie ou tu as quelque chose de pertinent à raconter ?
Paul détestait quand Luc employait le terme "meilleure amie" car il s'était toujours considéré comme étant le seul proche de Luc car, disait-il, ils pouvaient "mieux se comprendre avec la même chose entre les cuisses".
-En vrai je t'appelle car dans 3 semaines il y a une soirée chez Marc. Et Iris sera là. Un conseil : passe chez le coiffeur, j'ai dit que tu serais présent avec Esther.
Et merde.
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L'espace d'une seconde.
De TodoOn a tous des secondes qui peuvent changer le cours de notre vie et nous marquer à tout jamais. Voici celles de Luc, un adolescent qui découvre un monde dans lequel il n'avait jamais mis les pieds, à la recherche de son vrai "lui".