Chapitre 5

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Lorsque nous sommes sorties de l'internat, elle adressa un sourire renversant au surveillant qui ne devait pas être bien plus âgé que nous et pour en rajouter une couche, elle lui envoya un clin d'œil. Je ne pus m'empêcher de lever un sourcil interrogateur un peu plus loin afin de poser une question muette à Max. Qu'est-ce qu'il venait de se passer ?

« - Je viens de nous obtenir notre ticket de retour bien en dehors des horaires réglementés. », me répondit-elle, un sourire en coin sur les lèvres. Un petit rire guilleret s'échappa de sa gorge quelques secondes plus tard tandis qu'elle me guidait.

Nous nous approchions inexorablement du lieu de la fête, de la musique que nous pouvions tout juste entendre m'en avait informée. Je mordis sans réellement en avoir conscience ma lèvre inférieur, quelque peu stressée d'assister à une soirée au beau milieu de gens que je ne connaissais ni de près ni de loin. Le temps que mon esprit ait terminer de cogiter, nous étions arrivées. La fête se déroulait dans un vieil hangar délabré, certainement abandonné depuis quelques années. Si l'apparence décrépie du bâtiment n'était pas très accueillante, je découvris un intérieur absolument différent. L'ambiance du lieu était charmante. Les autres étudiants avaient placé par-ci par-là des guirlandes lumineuses et quatre ou cinq spots éclairaient la salle d'une lumière colorée et tamisée afin de donner l'impression d'être dans une sorte de boite de nuit. La musique que nous avions déjà dans les oreilles depuis un petit instant faisait onduler les fêtards. Les couples d'une soirée commençaient gentiment à se dessiner; parfois d'un simple coup de crayon, parfois d'un croquis déjà bien entamé. Les gens avaient l'air heureux comme si, le temps d'une soirée, ils avaient mis leurs soucis de côté. Je doutais en être capable. Mes problèmes avaient été encré en moi, me recouvrant presque comme une seconde peau. 

Je n'eus pas le temps de dire quoi que ce soit que Max avait disparu dans la foule. Ne connaissant personne, j'eus un petit instant de panique avant de la voir réapparaitre, deux verres à la main. Arrivée à ma hauteur, elle m'en fourra un dans les mains. Suspicieuse, je reniflais discrètement le contenu de mon verre. Cela sentait étonnamment sucré... Je compris assez rapidement que je n'allais pas boire de l'alcool mais que c'était du jus de pomme. J'en pris une gorgée. Il était trop sucré. 

Quelques PommesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant