Chapitre 11

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Il m'avait simplement ordonné de le suivre avant de disparaitre dans les hautes herbes. J'eus un moment d'hésitation avant de m'engager d'un pas méfiant dans le chemin que m'ouvrait le passage de Liam, écrasant de nombreux végétaux qui craquaient sous notre poids. La verdure humide léchait avec délice mes mollets nus et les branches ne se privaient pas de mordre ma peau découverte. Plus nous avancions, plus la végétation se densifiait. Liam, en gentleman, m'indiquait les endroits où je devais être prudente afin que je ne me blesse pas ou que je ne trébuche pas. À un moment donné, il m'avertit qu'il y avait un gros buisson de ronce. Je me stoppais alors net, observant les plantes dans l'espoir de repérer les fines mais terribles épines afin de les éviter. Mais entendant que les pas de Liam s'éloignaient de plus en plus, je m'élançai. Je sentis alors les minuscules aiguilles s'enfoncer dans ma chair à leur merci et m'écorcher avec passion. Un juron sincère s'échappa de ma gorge :

"- Putain !"

Le craquement que les pas de Liam provoquaient s'arrêta et la voix posée, presque dénudée de sentiment, du jeune homme s'éleva dans la nuit claire.

"Ça va ?", demanda-t-il simplement.

Je ne pus répondre clairement, un grommellement d'injure qui dû paraître incompréhensible pour Liam fut la seule chose que je pus lui transmettre. Soudain, sans que je m'étais rendu du compte de rien, il était là. Planté devant moi, il m'observait sans piper un mot, un air calme peint sur le visage. Lentement sa face s'anima, un de ses sourcils se leva et un sourire moqueur s'étira sur ses lèvres fines. Cet air railleur me fit voir rouge. 

"- C'est ça, fiche toi de moi !", scandai-je, offensée. 

Il resta muet, observant tantôt mes jambes nues et les ronces qui continuaient de mutiler ma peau, puis il s'avança, marmonnant que cela n'allait pas me plaire. 

"- Qu'est-ce qui...", tentai-je de demander mais je n'eus pas le temps de terminer ma question que dans une grande enjambée il parcourut la distance qui nous séparerait. Dans un geste rapide, il attrapa ma taille et me souleva dans les airs. Je lâchai un petit cri de surprise puis lorsqu'il me reposa quelques pas plus loin, je lui glissais des remerciements, les joues en feu. Il ne sembla pas s'en préoccuper et recommença à marcher. Mais cette fois-ci, il empoigna ma main dans une prise ferme, m'entrainant avec lui.

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