Chapitre 10

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Je me retournai. Liam était là. Sa haute silhouette se découpait dans la nuit et son teint déjà pâle devenait laiteux dans la douce lumière lunaire, faisant ressortir ses nombreuses tâches de rousseur qui avaient éclaboussé son visage. Il me fixait, silencieux. Je tentai de parler mais je ne fis qu'ouvrir la bouche, bien incapable de dire un seul mot. Mes joues rougirent, honteuses. Finalement d'une voix fluette qui n'était pas vraiment mienne je lâchais un vague "Salut..." qui ne fit pas vraiment réagir Liam. Nous nous observâmes quelques instants, toujours l'un en face de l'autre avant qu'il ne me posa une question un peu désarmante :

"- Je t'impressionne ?", demanda-t-il d'un ton sans réelle émotion.

Mon regard se fit surpris. Ce n'était pas une interrogation très habituelle mais j'avais comme l'impression qu'avec Liam rien ne l'était vraiment. Je balbutiai une réponse bancale :

"- Heu... Peut-être ?"

Il y eut un changement dans son regard, il devint curieux, avide. Il voulait savoir. Ce fut donc du bout des lèvres qu'il me dit :

"- Pourquoi ?"

Je ne sus que répondre. C'était compliqué d'expliquer pourquoi, ce fut ce que je tentai de lui faire comprendre mais je découvris qu'il était têtu comme un bourriquet me répondant :

"- Essaie s'il te plait."

Ceci m'arracha un soupire tandis que je passais une main dans mes cheveux détachés, gênée.

"- Tu... Comment dire ceci... Tu dégages une sorte... d'aura ?... assez spéciale..."

Je ne voulais pas lui avouer que je la percevais très nostalgique malgré le fait qu'elle n'était pas désagréable et que son charme indéniable me mettait dans un drôle d'état. Il me regarda sans rien dire à la suite de ma réponse si attendue. Finalement un petit sourire s'étira sur ses lèvres fines avant de mourir dans un rire léger qui entrouvrit sa bouche. Je fronçai les sourcils, ne sachant comment interpréter tout ceci. Je n'eus peu de temps pour gamberger à ce sujet car il redevint sérieux et m'adressa la parole encore une fois pour me suggérer que :

"- C'est peut-être parce que tu ne me connais pas encore assez, tout simplement."

Je me permis d'hausser les épaules en chuchotant que ceci était possible. Il fit quelques pas, je l'observais, curieuse, puis voyant que je ne le suivais pas dans la végétation dans laquelle il s'enfonçait, il me lança :

"- Suis moi."

Quelques PommesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant