Chapitre 12

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De sa poigne ferme, il me trainait presque derrière lui en hâtant le pas. Son regard pour une fois ferme semblait se fixer sur une chose invisible au mien qui n'était de toute façon qu'obnubiler par la forme de sa mâchoire. La lumière de la lune accentuait les contours de son visage et dieu ce que cela lui donnait un charme fou. Je sentis mes joues s'enflammer, sensation terriblement désagréable, perturbée par ce que pensait mon esprit qui s'affola enfin. Je ne le connaissais absolument pas et pourtant je le suivais, main dans la main, comme une sombre idiote. Pouvais-je lui faire confiance ? Sûrement. Après tout, je n'avais rien à perdre. Alors vivons. Rien qu'un soir. Rien qu'une nuit.

"On y est."

La voix de Liam me tira de mes réflexions. Je détournai mon regard de ma contemplation de l'être étrange pour le braquer sur un lac qui semblait être un miroir tant qu'il reflétait nettement la lune. Soudainement une question me brûla les lèvres. Depuis quand y avait-il un lac ici. Il ne n'avait pas apparu dans la soirée, je m'en doutais, mais je restais étonnée que personne ne m'en avait informée. L'été allait être intéressant.

Liam tourna son visage parsemé de tâches de rouille vers moi afin de m'offrir un petit sourire avant de s'assoir dans les hautes herbes. D'un simple geste il m'invita à faire pareil. Ce fut donc ce que je fis. Les plantes qui s'étaient insinuées sous mon t-shirt me chatouillaient le dos mais je ne dis rien ni ne bougeai. Je me contentai de l'observer, tout en sentant que le dernier verre que j'avais bu était le verre de trop...

Nos regards se perdirent sur la surface du lac qui frémissait sous les douces caresses de la brise légère. Nous restâmes ainsi quelques minutes avant de s'observer mutuellement cette fois-ci. Ses yeux verts se plongèrent dans les miens comme si il tentait de se noyer dans mes iris brunes et ce fut à me tour de frissonner. L'aura qu'il dégageait m'écrasa complètement la poitrine et j'étais bien incapable de m'extirper de son emprise, tant qu'elle m'attirait inexorablement et m'effrayait en même temps. Je sus que nos visages furent proches lorsque je sentis son souffle chaud se mélanger au mien et effleurer mon visage avec douceur. Nous avions peut-être un peu trop bu...

Quelques PommesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant