Chapitre 22

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Bras dessus, bras dessous, nous marchâmes jusqu'à sortir du bâtiment. Je jetai un regard à Ethan, me questionnant sur le fait si nous étions autorisés à être dehors à une heure tardive. Il intercepta mon regard et un fin sourire se dessina sur ses lèvres, me laissant penser qu'il avait été prévoyant. Du moins, je l'espérais fortement car mes talons claquaient contre les pavés qui tapissaient l'allée dans la cour extérieur. Bizarrement, nous ne sortîmes pas de l'enceinte de l'internat. Il se dirigea dans la partie boisée de l'air de repos, m'entrainant avec lui. Nous commençâmes donc à nous perdre dans la végétation, sortant des chemins battus. Mes escarpins, s'enfonçant dans la terre meuble, furent retirés et je me retrouvai pieds nus dans l'herbe fraiche. Je ne pus m'empêcher de lâcher un gloussement, la sensation de liberté d'être déchaussée ne m'avait depuis longtemps submergée. Il me lança un regard amusé tandis qu'il me guidait jusqu'à une petite clairière. Au centre, trônait une table. Le ciel était dégagé. Les étoiles brillaient d'une lumière douce dans le ciel noir. Les arbres entourant l'éclaircie étaient décorés de guirlandes lumineuses, donnant l'impression que mille et une lucioles dansaient dans l'air nocturne.

Nous nous assîmes sur les deux chaises qui entouraient la table sur laquelle une nappe blanche avait été étendue. Ethan avait à ses côtés une sorte de panier d'où, dans un silence presque religieux, il commença à sortir de quoi manger. Ses yeux ambrés, voir dorés, se posèrent dans les miens tandis qu'il me tendait une paire de baguette. Il était assez amusant de voir cet homme dont on pouvait penser le comportement bourru être finalement assez délicat pour manier ses couverts avec brio. Il était bien plus doué que moi dans l'art d'attraper les sushis disposés sur un plateau, qui se pavanait au centre de la table.

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