21 - GABRIEL

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Ça y est, c'est le fameux soir d'Halloween.

Après avoir répété plusieurs fois à Carole que je ne souhaitais pas faire le tour des maisons pour demander des bonbons, elle a fini par comprendre que je ne voulais vraiment pas le faire. Franchement, j'ai cru que je n'allais pas m'en sortir. Est-ce si compliqué que ça de comprendre qu'à 17 ans, on n'a pas envie de se ridiculiser en faisant une activité de gosses ?

Alors que Tom regarde la télévision, Carole prépare un désert que je ne goûterai pas. Qui sait si elle ne veut pas nous empoisonner ? Il ne reste que quelque jours avant que Tom et moi on reparte, alors il vaut mieux être prudent. Je préfère être parano que mourir connement.

Mon portable vibre. Charline m'a envoyé un autre texto. Je m'apprête à l'effacer comme tous les autres lorsque je bloque sur une phrase.

Tu me manques.

C'est dingue... Quelques mots n'ont pas le droit d'effacer un comportement totalement con, mais mon cœur s'emballe malgré tout. Putain mais quel traître...

Après m'être mordu les lèvres, car j'ai dû résister pour ne pas craquer, je verrouille mon téléphone.

Seulement mon portable vibre à nouveau quelques minutes plus tard. Cette fois-ci, c'est Cassie qui m'envoie des conneries. Son objectif est atteint puisque je rigole tout seul en lisant son message. Seulement même si ça me fait rire, ça m'attriste aussi, car ça me rappelle à quel point j'ai envie de voir mes amis.

Sans plus attendre, je tape un numéro que je connais par cœur et lorsque j'entends la sonnerie, je soupire de bien-être. Rien que ce stupide son me donne l'impression de me rapprocher de mes potes.

On décroche au bout de la troisième sonnerie.

Allô connaud, que me vaut cet appel ?

Vic.

Ça me fait du bien de l'entendre. Je n'ai pas vu Vic et Cassie depuis une semaine. Je n'ai pas vu Charline depuis une semaine aussi. J'ai besoin de parler, comme font les meufs, même si ça craint.

Mon couillon ! lâché-je et Carole m'accorde un regard noir.

J'avais oublié que ces termes étaient à bannir dans cette maison semblable à un couvent. Heureusement, elle n'a pas fait de pot à gros mots tout de même. J'ai connu une famille d'accueil ainsi. Autant vous dire qu'elle a bouffé toutes mes économies...

Oh toi ça ne va pas, souffle mon ami. On ne vous maltraite pas au moins ?

Non, non. Quoique la patronne de la maison est un peu militaire sur les bords.

Nouveau regard noir de Carole mais elle finit par sourire en comprenant que c'était pour la taquiner. Je crois que c'est la première fois qu'elle accepte une plaisanterie. C'est tellement surprenant que ça me fait planter deux secondes.

Est-ce que cette femme froide et toujours impeccable a un cœur finalement ?

Hum et qu'est-ce que ça sent bon ce qu'elle cuisine ! J'en goûterai peut-être un petit bout tout de même et tant pis si elle nous empoisonne. Je crois que c'est l'odeur qui m'adoucit envers Carole.

A moins que je commence à m'habituer à sa présence. Je ne sais pas.

Vous me manquez, Cassie et toi.

Oh la, toi sentimental ? souffle Vic. Mais qu'est ce qu'il se passe ?

Il y a un blanc, je crois qu'il marche. En tout cas, j'entends un bruit de pas.

Les écorchés - Tome 1 : Protection (55/66 chapitres)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant