21| Les étoiles

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MAIA

Hélios et moi sommes ensemble.

OK, j'avoue, c'est la chose la plus bizarre que j'ai eu à dire de ma vie. Pourtant, chaque fois que j'y pense, un immense sourire s'imprime bêtement sur mon visage et je suis obligée de regarder Mimi--le-chat-qui-me-voue-une-haine-profonde pour cesser d'avoir l'air si idiote. Je pensais que je détesterais ça mais finalement, je suis ravie de pouvoir vous annoncer que je fais désormais partie de la catégorie « filles idiotes et amoureuses complètement accros à leur copains ». Je sais, ça craint. Heureusement, Hélios n'a pas l'air de trop s'en plaindre.

Nous commençons à prendre nos marques en tant que couple, ce qui est moins étrange que je l'aurais cru. Comme ses cours ont repris cette semaine, il passe me voir quand il a terminé. Quand il arrive, je me jette dans ses bras comme une grosse débile pathétique et enroule mes jambes autour de lui pendant que nous nous embrassons.

Ne vous en faites pas, je nous trouve aussi mignons à vomir. Il y a deux semaines, j'aurais probablement hurlé de dégoût rien que d'y penser.

Ensuite, il fait ses devoirs dans la même pièce que moi pendant que j'avance les travaux. Il se sent un peu mal de me regarder porter des cartons et reboucher des murs pendant qu'il reste assis mais je l'engueule dès qu'il quitte ses manuels des yeux, alors il n'a pas le choix que de rester calmement concentré sur ses devoirs. Mais la meilleure partie dans tout ça, c'est que lorsqu'il finit ses devoirs et moi mes travaux, nous partons à l'aventure.

C'est lui qui a eu l'idée d'appeler ça comme ça. La plupart du temps nous allons seulement chez le marchand de glace ou se balader au parc mais parfois, on innove. Dans ces moments-là, nous prenons la voiture et nous écoutons de la musique avec toutes les vitres ouvertes ou nous allons seulement chez lui, dans sa chambre, pour dessiner. Il essaie de m'apprendre petit à petit mais comme je suis nulle, je finis souvent par le regarder faire. Voir son poignet se tordre et sa langue légèrement tirée par la concentration me rend suffisamment heureuse pour la semaine entière.

Il m'accompagne regarder Rose, aussi. C'est étrange d'avoir quelqu'un à mes côtés après toutes ces fois à le faire tout seule, mais il est adorable alors je ne peux décemment pas m'en plaindre. Il écoute toutes mes exclamations de joie et les petits commentaires que je fais et parfois, il parle d'elle de lui-même. L'autre fois, quand il a dit qu'elle avait mon menton, je me rappelle avoir failli pleurer.

Plus j'en découvre sur lui, moins la décision de quitter Bellevue me semble bonne. Penser à ma rentrée au Canada dans moins d'un mois me déchire le cœur et songer à quitter cette ville pour toujours également. Je n'aurais jamais cru dire ça, mais je me sens finalement à l'aise ici. Mon copain, ma meilleure amie et ma fille sont ici. Ma vie est ici. Rien ne me retient nulle part ailleurs si ce n'est la fac.

En tout cas, j'essaie de penser à tout ça le moins possible et de me concentrer sur Hélios et moi. En parlant de lui, nous sommes censés nous voir ce soir. Il m'a promis de m'apprendre à dessiner des portraits, alors je trépigne d'impatience. Je sais d'avance que je n'y arriverai pas, mais la perspective de passer un moment en sa compagnie me suffit.

Je tape du pied sur la marche, impatiente qu'il m'ouvre. Heureusement, je l'aperçois dévaler les escaliers dans la fenêtre incrustée à la porte.

Dès qu'il m'ouvre, il plante ses lèvres sur les miennes. Il dépose ses mains dans mon cou, murmurant tout contre mes lèvres :

— J'ai attendu de faire ça toute la journée.

Je souris bêtement. Sérieusement, ce type a fait de moi une vraie conne de teen drama.

GRENADEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant