Les dévoyés 🔞 (1er Jet- terminé)

Chapitre 7

PDV Anne

Mardi 18h36,

Je pousse la porte du Skull. Le gérant du bar, un très beau mec aux cheveux foncés hirsutes et des yeux bleu lagon, sort de la réserve avec deux grosses caisses de bière et me jette à peine un regard.

— Salut, lancè-je en m'approchant du comptoir.

— La soirée spéciale ne commence pas avant trois bonnes heures, répond-il.

Ok, il ne se souvient pas de moi, sympa !

— Je sais, répliquè-je en m'accoudant. Je voudrais parler à Mira si c'est possible ! ajoutè-je.

— Qu'est-ce tu lui veux ? demande-t-il le ton plus sévère.

— Lui parler, répétè-je.

Il plisse les yeux comme s'il évaluait une menace potentielle.

— Mira ! hurle-t-il.

On entend les talons annoncer son approche. La Latina franchit le couloir et jette un regard emmouraché au gérant, puis elle m'observe de pieds en cape :

— Oui, déclare-t-elle suave.

— Euh, salut, tentè-je gênée qu'ils m'étudient tous les deux en attente d'information. Tu ne te rappelles peut-être pas, mais vendredi...

— Bien sûr que j'me souviens, me coupe-t-elle. Viens ! ajoute-t-elle en me faisant un geste de la main pour que je la rejoigne.

Je la suis jusqu'à l'une des tables et m'installe en face d'elle. Ok, je comprends mieux pourquoi tout le monde n'a que son prénom à la bouche, cette femme ne peut laisser personne indifférent.

— Ok, donc... tout d'abord merci infiniment, me lancè-je, en posant mes paumes à plat sur la table.

— J'ai pas fait grand-chose, se désole-t-elle. C'est Dji qui a fait le plus important ! ajoute-t-elle en affichant un sourire compatissant.

— D'après ce que j'ai compris, si tu n'avais été là, il n'y aurait eu personne pour m'aider, soupirè-je embarrassée.

— Ce n'est pas tout à fait vrai, objecte-t-elle. Jaja et tes amies étaient déjà à ta recherche, donc...

— Ok, je vais être directe, soufflè-je, mal assurée. Je suis allée vérifier avant d'entrer. Il y a bien une caméra de surveillance dans la ruelle... donc je veux voir la vidéo et je suis prête à l'acheter à bon prix ! insistè-je.

Mira me dévisage et recule pour s'adosser à sa chaise :

— Je peux pas t'aider, refuse-t-elle, l'air peiné.

— Quoi ? m'écriè-je d'une voix aigüe. C'est plutôt facile de dire non, alors que tout le monde se plie en quatre pour toi, m'emportè-je.

Je me penche vers la table et me pointe du doigt :

— J'ai accepté de ne pas porter plainte parce que l'autre taré l'a exigé pour ne pas bloquer ton bizness, insistè-je, un ton plus calme. J'ai le droit de voir cette vidéo !

— Tu m'as mal comprise, répond-elle l'air désolé pour moi. Ce n'est pas que je ne veux pas, mais que je ne peux pas. En tout cas, pas sans l'accord de Dji !

— Dji ?... l'autre déglingo de videur ?... Qu'est-ce qu'il a avoir avec ça ? m'étonnè-je.

Mira soupire et jette un œil au gérant, qui se tient derrière le bar à ranger ses bouteilles :

— Parle à Dji, va le voir jeudi au Skin'Art et défend ta cause, affirme-t-elle.

— Pfff, c'est mal barré ! grimacè-je en me levant.