Chapitre 21

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PDV Dji,

Mi-juin, dimanche 10h47,

Mira franchit l'entrée du Verge, vêtue d'un corset en latex noir qui expose ses seins nus et de longues cuissardes faites de la même matière, qui dévoilent son épilation intégrale et ses fesses nues. Elle tire sur la laisse qu'elle tient et fait entrer Anne, dont les longs cheveux blonds sont relevés pour accentuer la présence du collier de chien qu'elle porte pour seul accessoire.

Mira me sourit et me rejoint de sa démarche sensuelle. Elle me tend la laisse en me jetant un regard aguicheur et va faire son choix parmi les dominants qui s'alignent, prêts à assumer leur rôle.

L'étonnement me cloue sur place alors que je dévisage Anne, nue, qui garde les yeux baissés de soumission. Quand Mira revient et reprend l'entrave, je ne peux que la regarder la conduire vers l'une des salles à thème suivi par ses cinq prochains partenaires sexuels... Anne se retourne vers moi, qui reste planté là :

— Tu viens, m'appelle-t-elle. C'est ce que tu voulais, non ? ajoute-t-elle alors qu'un dominant l'attrape par les cheveux pour la soumettre.

Le réveil est brutal mais j'suis content d'être sorti de ce songe dérangeant. Je relève la tête et cherche Anne qui n'est pas dans le lit... « c'est arrivé, ou c'était juste un rêve ? » doutè-je intérieurement.

Anne sort de la salle de bain vêtue de la chemise que je portais la veille.

— Qu'est-ce tu fous, reviens t'coucher ! grognè-je encore embrouillé.

— Je ne peux pas, je vais être en retard, me sourit-elle en récupérant son petit sac de voyage qu'elle fouille rapidement.

— Viens-là ! ordonnè-je.

— Dji... soupire-t-elle obéissante en grimpant sur le lit.

Elle se couche sur le dos et attend de savoir ce que je vais lui faire. Je prends conscience que ces derniers temps j'agis plus comme un amant débridé que comme un dominant, mais tant pis. Je défais les trois boutons qu'elle avait mis et écarte les pans de tissu. Ma main lui caresse la peau et remonte jusqu'à son sein. Mon pouce malmène son téton alors que je soutiens son regard excité.

— Où tu dois aller ? lui demandè-je d'une voix rauque.

— C'est l'anniversaire de mon père et je dois aller récupérer son cadeau que j'ai oublié chez moi, susurre-t-elle ravie de l'attention que je porte à sa poitrine.

Je me penche pour aspirer goulument son petit bout de chair dressé. Elle gémit, se cambre et me passe les mains dans les cheveux, alors que ma paume glisse lentement jusqu'à son sanctuaire, que je m'empresse de pénétrer de trois doigts.

— Tu s'ras en retard ! lui affirmè-je.

Je me déplace sur le lit pour la faire rouler sur le ventre et je lui agrippe les hanches pour la forcer à se mettre à quatre pattes. Je relève le tissu pour mater ses fesses et la prend en levrette.

Je vais, je viens, en gérant sa douleur :

— Tu reviens à 3h cet aprèm, lui ordonnè-je.

— Plutôt quatre, me contredit-elle.

« Elle veut jouer » m'amusè-je avant de la pénétrer plus fort. Elle accuse la secousse d'un petit cri :

— Alors cinq heures, ajoute-t-elle pour poursuivre son jeu.

Je souris en me retirant entièrement. Anne se retourne et me dévisage étonnée et comprend que c'est ma façon de la punir :

— Va pour quinze heures, accepte-t-elle rayonnante de sensualité.

Satisfait, je l'agrippe plus fort, la pénètre brutalement et la pilonne jusqu'à faire claquer mon corps contre elle...

Lundi 15h37, salon de tatoo,

Le nouveau client, un p'tit con tout juste sorti d'la puberté, a fini par arrêter son attention sur une pin-up en contraste noir et blanc.

— Celle-là, approuve-t-il. Mais j'voudrais qu'elle ait des lèvres rouges et de plus gros seins, c'est possible !

Je fronce les sourcils parce que j'trouve mon croquis parfait y'a rien à changer.

— Oui, mais les modif coûtent plus cher, intervient Juliette.

— Quelle taille les nichons ? demandè-je agacé.

Le gars jette un regard à Juliette et sourit :

— Comme ceux-là, ça m'plairait bien ! sourit-il.

— Ok, acceptè-je. Reviens vendredi et vois avec Juliette pour convenir de l'heure ! ajoutè-je pour le foutre dehors.

20h34,

J'me mets à bosser sur le projet du p'tit con, toujours agacé d'devoir y apporter des changements. Je pose le rouge sur les lèvres et y regarde à deux fois.

Putain, c'est pas possible !

Le doute s'installe alors je vais chercher mes autres dessins de personnages féminins et les étudie. Comme je sais ce que je cherche, mon œil est attiré sur les détails :

Le galbe d'une cuisse, d'un mollet.

Des lèvres pleines et roses.

L'arc des sourcils.

L'arrondi des seins.

La cambrure d'une chute de reins.

La courbe d'une hanche et la finesse d'une nuque.

Putain, bordel de merde... ça fait un moment que j'intègre des parties d'Anne à mon travail.

Nom de dieu, ça fait combien d'temps j'suis pas retourné au Verge ?

Combien d'temps que j'ai pas baisé une autre meuf qu'elle ?

Combien d'temps que j'ai pas fait faire la fermeture à Juliette ?

La réponse à toutes mes questions : aucune idée !

PDV Anne

Studio, dernier jeudi de juin, 20h54,

J'entre sous la douche rongée par l'angoisse. Bientôt deux semaines que je n'ai plus de nouvelles de Dji. Je ne comprends pas ce qui se passe, j'ai beau réfléchir à la dernière fois où l'on était ensemble, je ne vois pas ce que j'ai fait de mal, mais c'est peut-être un truc que j'ai dit ?

Raahhh, c'est insupportable de ne pas savoir pourquoi il ne me donne pas de nouvelles. J'ai de plus en plus de mal à résister à mon besoin de le voir, j'ai souvent envie de l'appeler mais je me ravise, pareil pour les messages, parce qu'il a été clair :

« Je veux de l'obéissance. Réponds ou appelles-moi et je coupe court à tout ça ! »

Il doit avoir une bonne raison ! marmonnè-je en prenant du shampoing.

Je me savonne en me perdant dans ma séance d'autoflagellation, l'imaginant avec d'autres filles ou accompagner Mira quelque part... Mira ? J'ai tellement envie d'avoir de ses nouvelles que je me dis que je peux aller lui parler ou peut-être que je devrais parler à Spar...

Mon pied dérape sur du shampoing qui a coulé dans le bac de douche, je glisse et contrebalance pour déraper de plus belle. Je cherche à me retenir à ce que je peux et chute en entrainant le rideau de douche. J'atterris violemment contre le carrelage hors de la douche. Choquée, je reste immobile, allongée dans ma petite salle de bain. La tringle me tombe dessus comme pour bien enfoncer le clou.

« Au secours » « au secours » « au secours » marmonnè-je quand la douleur du choc résonne dans tout mon flanc. Consciente d'être seule chez moi, j'essaie de me relever prudemment en prenant appui sur mes mains, mais une douleur fulgurante explose dans mon avant-bras droit.

Je geins et tremble tant de froid que de peur. Je réussis à attraper mon drap de bain pour me couvrir et je me dresse à genoux pour saisir mon portable que j'ai laissé comme à mon habitude sur le meuble près du lavabo.

Les dévoyés 🔞 (1er Jet- terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant