Les dévoyés 🔞 (1er Jet- terminé)

Chapitre 54 (1/2)

PDV Is 15h23,

J'ai préparé le lit parapluie qu'Emilie nous a prêté pour coucher Elise, il ne manque plus que la dormeuse.

Anne fait des allers-retours entre le salon et le séjour pour la bercer parce qu'elle chouine et lutte encore contre le sommeil. Quand j'les regarde comme ça, c'est vrai qu'on dirait la mère et la fille, Emilie a raison, et cette poufiasse d'Angèle est bien mieux là où elle est... six pieds sous terre.

J'vais m'installer dans le canap et jette un œil à l'heure, plus qu'une est Dji sera là. J'ai hâte, putain j'ai hâte.

— D'où ça vient ton surnom ? me demande doucement Anne qui continue son va-et-vient.

Ça m'fait marrer rien qu'd'y penser :

— Quand j'suis arrivé en sixième au collège, on était trois à s'appeler "Denis"dans ma classe, et notre prof de français, un peu perché faut bien l'admettre, a décidé de prononcer nos prénoms d'une manière différente pour nos distinguer, et il insistait sur le « IS » pour moi.

— C'est marrant, s'amuse-t-elle. Et les autres... Cyp ?

— C'est pour la plupart des diminutifs, soupirè-je. Cyp c'est pour Cyprien ; Tony c'est Anthony ; Jeff... Jean-François ; Fab pour Fabrice : Mira c'est Miranda...

— Sparrow ? ajoute-t-elle.

— Jean Moineau, souris-je.

— Effectivement, Sparrow ça claque mieux, se moque-t-elle.

— Tu m'étonnes, répliquè-je. Sticks lui c'est Stéphane. Au collège, il s'est lancé dans la pose de stickers sur les réservoirs des mobes, des scoots et quelques vélos j'crois. C'était du pur artisanat, Dji dessinait des modèles et Sticks les décalquaient sur des feuilles de plastique autocollantes, qu'il découpait et posait avec soins.

— Et Dji ? s'amuse-t-elle.

— Ça vient d'sa frangine, affirmè-je. Quand Cyp a l'alcool nostalgique il nous parle souvent d'leur enfance. Le noyau dur c'est Dji, Cyp et Sparrow. Ils ont grandi dans le même quartier, un peu zonard. Y'avait un terrain d'foot devant les blocs et ils y jouaient tout l'temps. La mère de Dji le récriait tous les jours du genre « Dumas Joris, il est l'heure de passer à table » et la p'tite Déca, c'est le surnom que Dji avait pour sa sœur, Dumas Carine, elle s'pointait toujours pour le faire rentrer. Bref, Déca l'appelait Dji pour D. J. ses initiales. Y'avait qu'elle qui l'appelait comme ça, jusqu'au jour où elle est partie au Canada en tant que fille au pair. Elle a demandé à Cyp et à Sparrow d'lui donner du « Dji » de temps en temps pour pas qu'il l'oublie. Tu l'connais, il est pas du genre à regarder en arrière, y'a qu'au volant qu'il jette un oeil dans son rétro. Bref, on s'y est tous mis et voilà comment son surnom lui colle à la peau.

— Et ton meilleur ami ? demande-t-elle après avoir couché Elise.

— Matt c'est pour Mathias !

— Est-ce que... Dji t'a dit ce qu'ils avaient fait ? soupire-t-elle en prenant place sur le canapé.

— Qu'ils ont tout filmé... ouais et j'les hais d'autant plus, crachè-je.

— Est-ce qu'il n'y a pas un autre moyen d'arranger les choses ? demande-t-elle. Is, ça va mal finir, me prévient-elle.

— Les Sirocco ne se sont pas planqués, parce qu'ils nous traquent, expliquè-je. Eux comme nous, on sait tous qu'y a qu'une seule façon d'arrêter tout ça.

— Et tu penses à Claire ? me demande-t-elle sans doute pour me faire changer d'avis.

— Oui, justement, affirmè-je. Elle et ses filles ne seront pas en sécurité si j'reste avec elles et qu'les Sirocco courent toujours. Ils ont pas hésité à créer mon accident tout comme ils vous ont traqués toi et Dji... faut mettre un terme à leur merde, point barre !