Chapitre 34

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PDV Anne, samedi 13h56,

Je sors du boulot et file direct vers la voiture que Benoît m'a prêtée. Durant quelques temps je vais faire profil bas et me déplacer avec mon véhicule personnel. En plus ce début d'été est radieux mais devient caniculaire, alors ça m'évite de m'entasser avec des inconnus poisseux et malodorants dans le bus.

— Salut ! me lance une voix que trop familière derrière-moi.

La surprise me fait sursauter et je pivote en balançant mon sac à main comme une arme à longue portée.

Dji, toujours aussi beau, esquive mon attaque :

— Bien tenté, se moque-t-il.

— Mouais, j'ai encore des progrès à faire ! répliquè-je agacée de le voir là.

— On peut parler cinq minutes ? me demande-t-il.

— Non, il fait chaud et je suis crevée, objectè-je pour couper court.

Dji pose sa main sur la portière pour m'empêcher de l'ouvrir, alors je soupire et lui fais face :

— Tu veux quoi ? grognè-je.

Il me dévisage en affichant un petit sourire en coin :

— Tu vas rire, mais y faut pas qu't'ailles voir les flics, déclare-t-il l'air sérieux.

— Alors, non ça ne me fait pas rire, m'indignè-je.

Je lui pointe un index accusateur :

— Comment tu sais pour hier ? demandè-je. C'est un de tes sales coups tordus ? l'accusè-je en le fusillant du regard.

— De un, je ne t'ai jamais fait de coup tordu, réfute-t-il en croisant les bras. Et de deux, si j'avais voulu t'enlever je l'aurais fait moi-même et tu serais sous bonne garde à l'heure qu'il est !

— T'es complètement malade, m'étonnè-je en reculant d'un pas.

— Ça m'fait penser, sourit-il en s'adossant à la portière. Ça te dit qu'on aille boire un verre un d'ces quatre, histoire de parler du bon vieux et prendre des nouvelles ! ajoute-t-il.

— Alors toi, tu n'as pas froid aux yeux, m'esclaffè-je. Donc de un, je ne suis plus la gamine naïve et impressionnable que j'étais à vingt-deux ans, alors ton numéro du mec dangereux ça ne marche plus sur moi. Et de deux, si tu veux parler de tes prouesses sexuelles, tu n'as qu'à aller voir ta myriade de soumises au Verge, ou mieux tiens, Mira !

— C'est pas Mira que j'ai envie d'voir ! répond-il en accrochant mon regard comme avant.

Mon cœur s'emballe et des milliers de papillons virevoltent dans mon estomac.

« Saleté, comment il peut encore avoir autant d'effets sur moi, ce gros con prétentieux, » m'inquiète-je intérieurement. Heureusement, l'image d'eux à moitié nus me revient très nettement en mémoire.

— T'es gonflé, m'indignè-je.

— J'vois pas en quoi, répond-il d'un haussement d'épaule d'indifférence.

Puisqu'il me cherche, il va me trouver !

— En parlant de Mira, lancè-je. J'ai été surprise d'apprendre par Axelle qu'elle était toujours avec Cyp. Depuis le temps, je pensais que vous vous étiez mis officiellement ensemble !

— De quoi tu parles ? s'étonne-t-il.

— C'est ça, fais l'innocent, m'amusè-je faussement. Je vous ai vus ensemble, Dji.

Les dévoyés 🔞 (1er Jet- terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant