Chapitre-6

164 13 8
                                        

I•Z•U•K•U

Je me réveillai en pleine forme, cette nuit avait été la meilleure que j'aie passée depuis des années.

Je sortis de la chambre en silence. Katsuki était déjà réveillé, assis sur son canapé. Je le rejoignis sans faire de bruit.

- Bien dormi ? Me demanda-t-il sans même me regarder.
- Oui, merci.. et toi ?
- Non.
- Pourquoi ? Enfin, t'es pas obligé de me le dire..
- Alors je ne te le dirai pas.

Il m'adressa un magnifique sourire malicieux. Il était seulement 6:37. Nous avions encore beaucoup de temps avant d'aller au lycée.

- Tu peux dormir si tu veux, on ne commence qu'à dix heures aujourd'hui, proposais-je.
- Nan.

Je le regardai, surpris par sa réponse sèche.

- Tu es sûr ? Tu as l'air fatigué, Katsuki, insistais-je.
- T'inquiète pas pour moi, j'ai l'habitude, répliqua-t-il en détournant le regard.

Katsuki semblait être en colère, et ne voulant pas l'agacer encore plus, je me tus.

- Fais des sablés, vu que t'as le temps, dit-il.

Je le savais, il a adoré mes sablés. En même temps, qui ne pourrait pas ? Ma mère m'a appris à faire ces sablés dès mon plus jeune âge, elle m'a donné toutes les astuces de cuisine qu'elle connaissait. Ses sablés sont les meilleurs... elle me manque..

- Tu as tous les ingrédients ?
- J'en sais rien, moi. Va voir. Dit-il en pointant la cuisine. Et ne me demande pas, fouille.

J'étais presque fini quand il a décidé de piquer de la pâte crue.

- Arg ! Arrête ! Dis-je en lui tapant gentiment la main.

Je me suis tourné pour préchauffer le four, et quand je me suis retourné, le saladier avait disparu. La porte de la cuisine se refermait lentement. Il venait vraiment de voler la pâte ?

Je me suis mis à le chercher, et je l'ai trouvé dans sa chambre en train de former des boules de pâte pour les manger.

- Ils sont censés cuire, tu sais. Dis-je d'un ton désespéré.
- Ils sont bons comme ça aussi. Répondit-il sans me prêter attention.

Victoire ! Il venait de totalement avouer qu'il aimait ça ! Je le regardais avec insistance, un sourire narquois aux lèvres.

- Merde ! Nan mais la pâte-
- Oui, tu peux dire n'importe quoi, je ne te croirai pas. Me suis-je moqué. Et rends-moi ça. Ajoutais-je en lui prenant le saladier des mains.

Je suis retourné dans la cuisine et ai mis les sablés au four. Après quelques minutes d'attente, ils étaient prêts. Je les ai mis dans une assiette et les ai laissés refroidir. Je me suis assis sur le canapé, et Katsuki est allé prendre une douche, du moins c'est ce que je pense d'après le bruit.

Soudain, il est sorti complètement nu. Je me suis caché les yeux et j'ai ri, gêné.

- T'étais pas censé être dans la cuisine toi ?
- J'ai fini depuis longtemps. Ai-je ri en retour.

J'ai enlevé mes mains de mes yeux en pensant qu'il était dans sa chambre, mais apparemment non, alors j'ai eu une vue assez... inattendue.

La journée est passée sans que je m'en rende compte, et je suis retourné chez Katsuki en sa compagnie, bien sûr.

J'ai directement franchi la porte, guidé par le regard qu'il m'a lancé. Je me suis installé en attendant, le voyant fouiller dans la cuisine à la recherche de quelque chose à manger. Il faudrait que je fasse attention à ne pas prendre de mauvaises habitudes alimentaires ici, sinon je vais finir par grossir.

- On fait quoi aujourd'hui ? M'a-t-il demandé en jetant tout ce qu'il avait dans les mains.
- Je sais pas... on pourrait faire des maths ou des sciences ? Ai-je proposé.
- Va pour les maths alors.

On termine à la même heure qu'hier, et il me propose encore de manger chez lui. Enfin, "propose" est un bien grand mot vu qu'il ne me laisse pas vraiment le choix. On discute en attendant que les sushis qu'il a commandés arrivent.

- Tu veux bien me raccompagner ce soir ? demandé-je en rangeant mes cahiers. Non pas que je n'aime pas être chez toi, mais c'est peut-être à cause de moi que tu n'as pas bien dormi... Si tu ne veux pas, ce n'est pas grave, je ne te force pas... Enfin, oublie ce que je viens de dire, tu as déjà été assez gentil avec moi.
- Tu parles vraiment beaucoup, mais je veux bien te raccompagner, à une condition...
- Oui ?
- Tu me refais des sablés.
- D'accord. souris-je.

Les sushis sont arrivés, et nous les mangeons en regardant un film d'horreur, à mon plus grand malheur. Je décale ma barquette de sushis sur le côté, le spectacle du sang à l'écran me donne envie de vomir. Le blond met pause au film et me regarde.

- Mange, dit-il sans aucune expression.
- J'y arrive pas, ton truc me donne envie de vomir...
- Tu veux regarder quoi alors ?
- Je ne sais pas, mais pas quelque chose de gore et violent...

Il remet un film, cette fois-ci plus "friendly". Parfois, il rigole. Au bout d'une demi-heure de film, je réalise que je n'étais pas en train de regarder le film à la télé... je le regardais lui.

Je sens mes joues s'enflammer et mon cœur battre légèrement plus vite.

Après le film, il me raccompagna chez moi. La soirée s'était déroulée agréablement.

À mesure que je le côtoyais, mon attirance pour lui semblait grandir, mais je me questionnais toujours sur la raison. Était-ce vraiment parce qu'il m'attirait, ou bien parce qu'il m'apportait tellement d'aide et de soutien ?

Nous marchions en silence dans la nuit, seuls les bruits de nos pas rompaient le silence. Une ambiance légèrement tendue s'était installée entre nous.

- Je... merci de m'aider. J'apprécie vraiment de travailler avec toi.
- Ouais, c'est cool.

Une fois arrivé chez moi, je le remercie à nouveau avant de monter dans mon modeste logement. Après une douche revigorante et un changement en pyjama, je consulte mon emploi du temps pour le lendemain et prépare mes affaires.

Comme il n'était pas trop tard, je décide de préparer les fameux sablés pour Katsuki. J'espère simplement qu'il ne va pas en demander tous les jours. Je laisse échapper un petit rire à cette idée. C'est incroyable comme en seulement quelques jours, nous nous sommes rapprochés.

Après avoir terminé de façonner la pâte et l'avoir mise au four, je m'allonge sur mon lit, je repense à la sensation que j'ai éprouvée en le regardant tout à l'heure... C'était tellement étrange et agréable à la fois.

Je prépare une boîte pour les sablés une fois cuits. Je fais la vaisselle et finalement, exténué mais satisfait, je m'endors, sachant que les moments comme celui que j'ai passé ce soir en valent vraiment la peine.

Juste 3 mots Où les histoires vivent. Découvrez maintenant