Chapitre 23

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Après un long soupir, il reprit :

-Bien... La plus grande était brune avec des yeux bleus comme notre mère et devenait une jeune et forte femme, de semaines en semaines.

L'autre, était blonde, comme notre père et avait les yeux de notre mère. Quoique qu'ils furent plus gris.

Enfin la dernière était brune avec des yeux marrons comme notre père. Elles étaient toutes trois très belles.

Je m'occupais donc de la forge et mes sœurs préparaient le repas et m'aidaient dans le champ.

Quand j'eus dix-huit ans, Amada est venue me voir pour me présenter l'homme qu'elle aimait. Elle était venue chercher ma bénédiction.

Je n'ai pas accepté tout de suite car j'avais fait une promesse ; Je devais les rendre heureuses alors j'ai attendu de mieux le connaître.

Il s'appelait Pierre, était noir de cheveux et avait les yeux Hazel. Il m'aidait bien dans mon travail. Il me montrait qu'il prêtait attention à ma sœur.

La voyant aussi heureuse, je l'ai pris de côté et je lui ai juste fais un signe de la tête. Il avait compris.

Je ne m'inquiétais pas pour Amada, depuis toujours elle a été costaude et savait se faire respecter. Elle maniait l'épée tel que je lui avais appris.

Alors le mariage fût célébré, et deux jours plus tard, ils quittèrent la maison natale.

Peu de temps après, tout le monde avait reprit son activité mais des troupes ennemies arrivèrent dans notre village. Nous n'avions pas pu nous préparer à ce qu'ils allaient faire. Ils ne firent rien d'abord et vécurent pendant près de six mois parmi nous.

Un soir Adelaïdis revint en pleurant de chez son amie. Je ne compris pas ce qui l'a tracassée car elle refusait de parler. Je n'ai pas cherché à comprendre mais j'aurais dû...

J'avais maintenant vingt ans et un jour, ma sœur ne revint plus. Je l'ai cherché partout et la trouvais dans un coin avec un soldat. Il était en train de la violer. Je...Depuis plus de huit mois, il la souillait et moi je continuais à vivre.

Pris de fureur, je dégainais mon épée et tranchais sa gorge. Je pris ma sœur dans les bras.

Elle ne voulait plus me regarder, et, au fil des jours je vis son état se dégrader.

Elle qui était si belle, devint une loque.

Un jour, elle prétexta vouloir laver le linge mais elle ne reparut plus jamais. Elle s'était jetée de la falaise et des pêcheurs l'avaient récupéré, inanimée.

Pour accompagner ce malheur, les soldats nous attaquèrent car ils avaient retrouvé le corps sans vie et en décomposition de leur congénère.

Ils brûlèrent le village et, pour le bien de ma sœur, je décidais de quitter Gloucestershire. Je pris Johanna sur mon dos et c'est comme cela qui je partis de mon village natal en laissant mes parents et ma sœur.

Nous marchâmes plus de cinq jours sans s'arrêter jusqu'à ce qu'on atteigne Crosby, le village où Amada avait décidé de s'installer avec son mari.

Épuisés et assoiffés nous nous jetâmes dans la première rivière trouvée. Ma sœur était là. Elle faisait le linge. Quand elle nous aperçut elle abandonna tout et vint à notre rencontre en pleurant.

Nous lui racontâmes tout ce qu'il s'était passé depuis son long départ.

Elle nous fît entrer dans sa petite maison. Pierre n'était pas encore là.

Horriblement amoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant