Chapitre 28

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-Je ne veux plus d'elle ici.

-Père, vous ne pouvez pas la renvoyer de la sorte. Elle qui a toujours été si dévouée à la famille !

-C'est ma demeure, Valentin, si cette fille ne comprend pas où est sa place je ne peux rien faire pour elle.

-Père, je l'aime

-Ainsi soit-il.

Valentin prit l'épée de son fourreau et transperça la pauvre Marlène qui se tenait à côté en train de débarrasser la table.

Je poussais un cri d'effroi. Les deux hommes se retournèrent et me virent à la porte. Valentin prit conscience de son geste et voulût me rattraper.

Non je ne voulais pas.

Quand il réussît à m'attraper, le père des six enfants du village se tenait à l'orée de la forêt et appela le seigneur que j'aimais.

Valentin m'intima de rester à cette place. Prise de peur je fis ce qu'il me dit en essayant d'oublier la vision ensanglantée de cette bonne Marlène. Je savais qu'elle agonisait mais moi j'avais trop peur de ce qu'il pourrait faire au personnel s'il me trouvait partie. Les larmes coulaient car je laissais mourir la bonne sans bouger d'un seul doigt.

Quelques minutes plus tard Valentin revînt... Sans le paysan.

-Tout ce que tu as vu, c'est faux. Je n'ai tué personne. Tu le sais, jamais je ne ferais une chose pareille !

Je ne sais pas comment j'avais réussi à effacer de ma mémoire ces atrocités, mais ce dont je me souvenais c'est que je l'avais fait car j'avais confiance en lui.

Un an plus tard nous coulions des jours heureux sans plus de tragédies.

Valentin était souvent énervé quand le travail dans ses champs n'allait pas aussi vite qu'il le voulait.

J'avais souvent peur quand il s'énervait...

Il grondait comme un tonnerre.

A chaque fois qu'il était dans cet état-là, il allait sortir et quelques heures plus tard, il revenait souriant et m'embrassant comme si ses dangereuses émotions s'étaient évanouies.

J'étais naïve à l'époque, je ne savais pas.



Je battis des paupières en entendant du bruit. D'étranges voix me parvenaient de la cuisine. Avec douleur je me redressais du sofa et m'avança...

Quand je vis Valentin avec Galadriel j'ouvris la bouche et lança juste :

-Tu as tué tous ces villageois quand tu étais en colère, c'était toi n'est-ce pas ?!

Les deux me regardèrent, perplexe.

-Juliette de quoi parles-tu ?

-Oui, je me souviens. Je l'avais oublié car j'avais confiance en toi mais maintenant j'ai grandi et je me souviens. Tu as tué ma plus chère amie, Marlène, juste sous mes yeux et tu as prétexté que c'était un accident. ASSASSIN !

Galadriel regarda Valentin et ses yeux s'illuminèrent.

-Tu... Tu voulais m'épouser... Tu cachais tes meurtres ! J'en ai la certitude maintenant. Quand tu es devenu ce que tu étais vraiment, tu ne t'es pas gêné pour raser toute vie de notre village ! Et moi je te faisais toujours confiance, me disant que c'était ta maladie. Pourtant au fond de moi je le savais ! Oui je le savais dans mon cœur qu'il y avait un sentiment étrange quand j'étais à tes côtés !

Galadriel voulait venir vers moi mais Valentin le stoppa en grognant.

-Tu m'as dit que tu aimais la mort car elle te rappelait ta véritable personnalité. Et tes parents me détestent car j'ai fait de toi un monstre !

-Juliette, tu délires.

-NON, NON, NON je ne délire pas ! J'étais là ! Pourquoi as-tu fait cela ? Je t'aimais. Nous nous aimions, du moins c'est ce que je pensais...

-Juliette je t'en supplie tais-toi ! Je t'aime et je t'ai toujours aimé !

-Pourquoi m'as-tu mentis ?

-Je... Je voulais te préserver de mes sauts d'humeur. Si tu te rappelles, depuis toujours je l'ai eu...




Je marchais dans le village, esquivant les jets de bourbier que les paysans balançaient du haut de leur maison. Soudain je m'arrêtais.

Un beau garçon se tenait devant moi. Il avait les cheveux longs bouclés et noir, attachés par un ruban. Il avait des pommettes relevées et rouges. Il avait les yeux bruns éclatant. Il portait un habit de seigneur.

Ce qu'il était élégant !

Il devait avoir un peu plus de mon âge. Peut être qu'il avait 8 ans ?

J'essayais de ne pas le regarder mais je ne pouvais pas. C'était la première fois que je voyais une personne comme lui.

Il me vit et se déplaça vers moi. Je pris conscience, malgré mon jeune âge de ce qui était en train de se produire, alors pris de peur je marchais plus vite que d'habitude avec mes pieds nus, pour ne pas qu'il me voit.

Évidemment je trébuchais sur ma robe en lambeaux, sur les extrémités. Je tombais dans la boue et me mis à pleurer quand une petite main vint se poster dans l'angle de ma vue.

-Pourrais-je vous aider ?

Je lui pris la main et sourit, laissant apercevoir ma dent de devant qui avait disparu.

-Bonjour, monseigneur.

Cette phrase je l'entendais assez être prononcer par l'aubergiste pour m'en rappeler.

-Comment t'appelles-tu ?

-Juliette, et toi ?

Il rigola

-Tu me tutoies, paysanne ? D'accord. Je m'appelle Valentin, prochain baron de Huet.

Je fus immédiatement sans voix par la mention de ce titre.

-Tu es sale ! Je vais te faire habiller d'une plus jolie toilette.

Il appela sa bonne d'un ton impérieux :

-Amenez lui la plus jolie des toilettes pour sa taille.

Je ne comprenais pas un mot de ce qu'il disait mais j'avais compris que ça allait être beau.

-Mon seigneur, je ne puis. C'est une roturière... Nous n'avons pas de...

-ASSEZ ! J'ai ordonné qu'on lui amène un vêtement décent à porter, je n'ai pas demandé le titre de roi !

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La fin est proche je le crains

Je vous laisse savourer. Bonne lecture

Si vous avez des choses à dire, n'hésitez pas ! :-)

Horriblement amoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant