5 décembre 1978 : plaintes

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Média : @painacotta (instagram)

« Cellui qui a inventé le dimanche mérite de se faire marauder la gueule. » Déclara James en ce doux matin. 

Sans qu'il ne le contrôle, l'esprit de Remus déambula dans les méandres de sa mémoire sur les raisons qui rendaient le dimanche si triste. Il était facile de supposer que c'était car il s'agissait de la veille de la reprise d'une nouvelle semaine. De là, le jeune homme se mit à penser aux origines des organisations de la semaine : les occidentaux∙ales avaient basé leurs schéma de semaine sur la création du monde dans la Genèse. Six jours de travail car Dieu aurait créer la Terre en six jours, le dernier pour se reposer car Dieu s'était reposé le dernier jour. Il était assez fascinant de voir à quel point des siècles de règne de l'église catholique avait forgés de nombreuses facettes du monde... 

Ce n'était cependant probablement pas ce qu'il fallait raconter à James pour l'aider à faire le deuil du week-end. James n'était pas un grand croyant. Il était un fervent adepte du "Je ne crois que ce que je vois." ce que Remus trouvait très triste. Pour lui, faire virevolter ses pensées entre réalités et rêves étaient primordial. Pour preuve, il venait de passer désormais plus d'un quart d'heure à laisser ses songes lui échapper. 

En ce quart d'heure, Sirius avait eu le temps de filer à la salle de bain où il passait une éternité et James avait visiblement établi ses plans. Déjà, la peur du lundi matin était oubliée :

« Rem', j'ai trouvé !

- Tu sais où est Peter ? demanda le loup-garou pour ignorer la déclaration de son ami dont il anticipait qu'elle n'allait pas lui plaire. 

- Je vais organiser une énorme fête ! Tout le château sera invité ! Même les profs. Il y aura tout les bonbons de chez Honeyduckes, toutes les musiques de rock moldu et sorcier et puis Lily. Oh Lily... »

Remus ne voulut rien entendre de plus. Mais la mention de son ami lui rappela l'étrange les rencontres nocturnes lors de la ronde des préfet∙es, deux nuits plus tôt. Remus n'avait pas reparlé de tout ça à Sirius ni à Lily, alors ce non-dit flottait entre elleux trois. 

Il se leva de son matelas, oublia que Sirius était dans la salle de bain et remercia une poignée de sorcier∙es de génération précédente qu'il ait ouvert cette porte assez tard pour ne pas se retrouver dans une situation qui lui amènerait une honte de plus. Il avait, selon lui, déjà bien trop de hontes à son actif. 

Sirius était seulement face au miroir, torse nu, se fixant depuis visiblement un bon moment car il fit un véritable bond lorsque son ami entra. Le châtain eu brièvement l'impression d'interrompre quelque chose, le brun feignit une aise totale :

« Bah alors ? 

Il y avait un évident sous-entendu dans cette phrase que Remus s'efforça d'ignorer. Parfois, dans sa quête pour une vie sans gêne, on ne l'aidait pas. 

- Désolé, James commençait à parler de Lily. Tu sais où est Peter ? 

- À la serre, je suppose. répondit Sirius en boutonnant sa chemise. Il hésita un petit moment entre la rentrer ou la sortir de son pantalon, il opta pour la seconde option. Remus remarqua un éclair de tristesse intense balayer le visage de son ami qu'il camoufla d'un grand sourire. 

La pensée que Sirius pense qu'il était homophobe ou quelque chose du genre lui traversa l'esprit alors il s'enquit :

- Tu vas bien ? 

- Très bien, pourquoi ça n'irait pas ? 

Remus pouvait citer de nombreuses raisons pour lesquelles les choses pourraient ne pas aller pour Sirius (entre autre, la guerre, son amant secret et sa relation avec sa famille) mais il décidera que c'était à son ami de lui en parler, il ne devait pas le forcer. Il crut tout de même bon de le lui rappeler :

- Tu sais, si jamais il y a quelque chose qui ne va pas... je suis là. »

Sirius sourit sans les yeux, le remercia d'une voix blanche et alla voir James et ses poèmes d'amour. Remus resta dans l'encadrement de la porte, le coeur brisé. Les pensés tournaient dans sa tête, toutes en même temps, lui reprochant d'en avoir trop dit, lui faisait s'imaginer que Sirius allait le détester pour ça.


Les trois garçons migrèrent vers la Grande Salle. C'était un endroit impressionnant : les murs étaient ouverts en de longues fenêtres, de longues tables de bois longeait le sol. Il régnait ici une éternelle ambiance conviviale et familière. En levant les yeux, on découvrait un ciel magique orné de bougies voletantes dans les air. Il était fascinant de le regarder, surtout la nuit, quand la ciel laissait voir la Voie Lactée. 

Sirius avait déjà oublié sa froideur pour son éternelle bonne humeur. Avec James, il discutait de l'idée de fête et de comment la mettre en place. Remus devina que cette idée serait ajouté en tête à la liste des conneries à faire durant les vacances de Noël. Il chercha Peter, en quête de quelqu'un de raisonnable, mais ne le trouva nul-part. Il n'était pas avec ses ami∙es de Pouffsouffle, ni avec la bande des filles, ni autre part. Alors, il rejoignit plutôt Lily à quelque place de lui. 

Lily avait un visage malin et souriant, une peau assez pâle parsemée sur les joues de petites taches de rousseurs - comme des étoiles, des fossettes lorsqu'elle souriait, de long cheveux roux comme le feu le jour, auburn la nuit et des yeux verts envoutant. Elle était chaleureuse, tolérantes, à l'écoute et prête à se sacrifier sans hésiter pour les autres mais cela n'empêchait pas qu'elle soit charismatique, populaire et qu'elle trouve toujours une jolie façon de mettre des râteaux à James. 

James avait jeté son dévolu sur elle dès la première année à Poudlard et, depuis, il inventait des alternatives inimaginables à la drague pour conquérir son coeur. Lily en était amusée, ça se voyait. Elle était attachée à lui mais quand elle lui parlait elle se plaisait à être insolente, ce qui ne faisait que plaire à James encore plus. Remus serait mort de honte après un seul rejet par quelqu'un, mais James, lui, semblait en faire sa recharge d'énergie. 

« Salut. dit Lily quand elle vit Remus s'approcher, ça va ? 

- Oui et toi ? 

- Très bien. sourit Lily. Même si je suis sure que je vais avoir une mauvaise notre en Histoire de la Magie. 

Lily disait souvent ça, elle avait souvent raison, mais ce qu'elle appelait une "mauvaise note" n'avait pas tout à fait la même définition pour elle que pour le commun des mortel∙les. Pour la jeune fille, la moyenne était bien loin d'être suffisante. Il était arrivé qu'elle soit en colère pendant l'heure qui suivait le rendu des copies pour une note que beaucoup qualifierait de "bonne". 

- Tu voudras qu'on révise ensemble, la prochaine fois ? proposa Remus. 

C'était quelque choses qu'ils faisaient souvent et qui déplaisait beaucoup à James et Sirius. Remus ne comprenait pas pourquoi. 

- Oui, pourquoi pas. Mais pour l'instant tu devrais aller voir tes amis parce qu'ils te tirent une sale tête. » Elle accompagna ses paroles d'un coup de menton en avant pour désigner ses derniers. 

James ne cacha pas sa désapprobation mais Sirius fit mine de ne pas prêter la moindre attention sur Lily et Remus. 

Two Kings in a Queen-sized bedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant