18 décembre 1993 : retour

436 61 12
                                    

Média : @luoman_art (instagram)

Tw : mention de nourriture et d'alcool, mépris par les forces de l'ordre

« Iels ne risquent pas de me trouver, hors de Poudlard ? s'enquit Sirius en regardant Remus plier ses pulls automnales et les ranger dans sa malle sans oser lui rappeler qu'il pourrait faire tout ça d'un simple coup de baguette. Si Remus n'optait pas pour cette solution, c'était parce qu'il avait besoin de se vider la tête. 

- Iels sont déjà passé chez moi pour tout fouiller. avoua Remus.

Ça n'avait pas été bien agréable. Les aurors avaient débarqué chez lui en premier après la disparition de leurs prisonnier, avaient montré leurs permission et Remus leurs avait cédé le passage. Iels lui avaient posé des questions en le traitant comme un criminel, et avaient été encore plus antipathiques en découvrant qu'il s'agissait d'un loup garou. L'un∙e des aurors avait brandit ses potions tue-loup. Il n'était pas dans leurs droit de lui faire du mal pour cela mais iels faisaient tout de même sentir qu'être en sa présence ne leurs plaisait guère. 

- Je suis désolé pour toi. répondit Sirius. 

- Tu n'as pas à l'être. Iels ne reviendront plus, dit Remus qui depuis le temps avait prit l'habitude qu'on le traite mal en raison de sa malédiction. Je crois que leurs haine masquait le fait qu'iels aient vraiment peur de moi. »

Les petites affaires de Remus passeraient par transplannage, il ne pouvait pas se risquer à prendre le train avec Padfoot. Et il avait décidé qu'il ne s'absenterai qu'une seule semaine. Rentrer chez lui serait une source de soulagement car il n'aurait plus à craindre, à chaque coups à la porte, que quelqu'un découvre Sirius dissimulé à la vas-vite sous une couverture ou derrière un meuble. Il était de nature prudente, alors héberger un fugitif le rendait anxieux au plus haut point. 

.

Le transplannage fut désagréable aux deux amis. Sirius avait éviter de le pratiquer depuis longtemps -dépourvu de sa baguette confisquée, c'était bien plus risqué- et Remus avait toujours eu l'estomac fragile. Sirius réprima son mal de coeur en regardant l'endroit qui se tenait devant lui. 

Il n'avait pas posé la question à Remus, pensant que la réponse serait évidente... mais visiblement elle ne l'était pas. 

« Tu habites toujours ici. 

- Finement remarqué. 

- Rha, la ferme. »

Sirius suivit Remus à l'intérieur et redécouvrit l'appartement de Remus... ou plutôt, le sien. Il se souvenait encore de lorsqu'il y était rentré pour la première fois, puis de lorsqu'il avait offert les clés à Remus. Ils n'avaient pas vécu ensemble là dedans bien longtemps. Leurs vie n'avaient jamais eu l'occasion d'atteindre leurs imaginations. Un mois ou deux, peut-être, il avait vécu là comme dans un cocon. Puis la guerre les avaient rattrapée, les missions de l'Ordre éloignée et leurs amour étaient devenu davantage un poids qu'un cadeau. 

Rien n'avait vraiment changé. Ce n'était pas étonnant, Remus n'était pas du genre à aimer le changement. Sirius ne résista pas à l'envie de se changer en Padfoot pour parcourir très vite l'intérieur du logement, se re-métamorphosant quand il avait besoin d'ouvrir des portes ou des tiroir. Les vinyles étaient toujours là, dans un ordre impeccable ainsi que le tiroir à chocolat toujours plein dans la cuisine et les réserves d'alcool dans le placard, en bas à droite. 

En ouvrant la porte de la chambre qu'ils avaient partagé, pourtant, le paysage avait bien changé. Plus aucun poster de Sirius ne restait sur les murs, le lit n'était plus à la même place et même plus le même. Cet endroit là était méconnaissable. 

Remus arriva après Sirius, essoufflé. Celui aux cheveux bruns et longs se tenait, stoppé d'un coup dans l'encadrement de la porte. Remus s'approcha lentement, l'air désolé. 

« Quand tu es partit, expliqua-t-il, j'ai plus supporté de dormir dans cette chambre. Elle me faisait trop pensé à toi et... je supportais plus d'être encore amoureux de toi après de ce que tu avais fait alors, j'ai tout jeté. Je suis désolé. 

- Tu pouvais pas savoir. répondit Sirius en haussant les épaules. 

- J'aurais dû me douter que tu ne pouvais pas avoir fait ça à James. »

Et il l'avait fait, les premières années. Il avait nié la culpabilité de Sirius... mais plus le temps passait, plus il acceptait et plus il se rendait à l'évidence. Jusqu'à ce qu'il ne réapparaisse dans sa vie pour tout chambouler. 

« Je dors où ? » demanda l'autre.

Remus conduisit son ami à l'autre chambre, celle qu'avait habité James et Lily durant quelques soirées trop arrosée où prendre le temps de rentrer chez elleux aurait été imprudent. 

Il était étrange de retourner dans une pièce perdue des années après. Sirius aurait pensé que la sensation serait agréable, comme retourner dans un confortable souvenir... Mais cela avait un goût doux-amer. Il ne pouvait pas retourner dans cette chambre et imaginer que tout était redevenu comme avant : parce que, même si la pièce n'avait pas changé d'un poil, lui n'était plus le même. Inutile de le nier. 

Pour la première fois depuis douze-ans, Remus fêterai Noël sans son père. Il avait envoyé une lettre à celui-ci, expliquant qu'il devrait rester à Poudlard et Lyall Lupin avait compris qu'il s'agissait d'un mensonge en répondant quelque chose du genre : « Amuse-toi bien avec la personne qui partagera tes vacances plutôt qu'avec ton vieux père. Joyeux Noël. » 

Remus avait enfouit sa tête dans ses mains et Sirius avait éclaté de rire quand son ami lui avait tendu la lettre pour lui montrer la réponse, un matin, autour de la table du petit-déjeuner. 

« On vas fêter Noël ici, comme des pommes alors ? se plaignit Sirius, à qui les grandes fêtes manquait. 

Remus, loin d'être sociable, rêvait d'un Noël seul et sans contraintes, mais proposa du bout des lèvres :

- Il y a quelqu'un de confiance chez qui tu aimerais aller ? 

Sirius croisa ses yeux, surpris. 

Il y avait de très nombreuses personnes qu'il aurait aimé revoir, mais peur d'entre elleux étaient des personnes de confiance. Il y avait bien les Weasley, mais le monde sorcier tout entier connaissait leurs implication dans la protection de Harry, les voir aurait été un allé-simple pour un retour en prison. 

- Andromeda, lâcha alors Sirius, je voudrais vraiment revoir ma cousine. »

Two Kings in a Queen-sized bedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant